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Les Ex-Archivés

Amis visiteurs !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » !
Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance !
Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite !    
En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle !
Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…
5 août 2012 7 05 /08 /août /2012 04:02

Affaires parisiennes

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Les choses ne traînent pas. Sitôt sur la capitale, Paul réactive ses réseaux d’anciens élèves pour soumettre l’idée de cartons de pur malt écossais vieilli en vieux fûts avec des étiquettes de chacune des promotions de ses deux écoles supérieures d’ingénieurs.

Plus que les associations d’anciens, ce sont les BDE (Bureau des élèves) qui s’enthousiasment pour leurs prochaines beuveries.

À moins de 200 euros du carton, en plus, ce n’est pas très cher, bien au contraire. Ils se portent acquéreur d’emblée de 12.000 bouteilles et prennent option sur le triple pour Sup-Aéro et deux fois plus chez les « X ».

12.000 cartons d’écoulés sur le papier avant même de commencer, il s’agit maintenant de mettre en place la logistique pour passer des « intentions » aux réalités.

Paul obtient que les gusses s’occupent des étiquetages, ce qui suppose de déballer les palettes, les cartons et de tout réemballer après coup : L’idée d’une étiquette par promotion, son logo, sa devise, son nom, sa date intéresse tout le monde si en plus il y a un numéro par bouteille et un certificat d’authenticité attaché.

On n’est pas loin de la veille de Noël et des fêtes de fin d’année, ceci expliquant peut-être cela.

Reste quand même qu’il faut charger depuis l’Écosse en container, trouver un affréteur pour transporter, dédouaner à Anvers, se démerder pour mettre tout ça sur des remorques et trouver un entrepôt en région parisienne pour recevoir, étiqueter, remballer, adresser et répartir avec une messagerie pas trop chère dans les 30 jours avant Noël…

 

C’est Mylène qui s’y colle épaulée par « DD » qui est ravie de reprendre du service, même si ce n’est pas en informatique et de Miho qui se demande ce qu’elle fait là, qui administre, encaisse, dirige, encadre, règle les menus problèmes, récupère les papiers, reçoit les contrôleurs des indirects, s’occupe des douaniers, de louer l’entrepôt qui reste à la vente, d’acheter les tires-pals, de louer le rétract, bref, de toute l’intendance, rentrant rincée à pas d’heure après être partie avant les aurores…

Formidable la fille !

Pendant ce temps-là, Marie-Claire Gouët, la voisine au chat qui diverge de l’œil, minaude entre son palier et son balcon à mâter les allers et venues de Paul et de ses deux femmes.

Nathalie Lévy, sa colocataire aux yeux myosotis sonne même un soir à la porte : Paul est ailleurs à partager le labeur de Mylène, à finaliser la liquidation de « Cap-Investigation », à évacuer l’épave de la péniche de Mylène, à visiter des entrepôts à louer ou acquérir, ainsi qu’également des lieux de débarquement « restauratif » en bord de fleuve pour ses futures activités parce que le 60 m² parisien, c’est bien, mais il va lui falloir plus d’espace tantôt.

Et puis la perspective reste une façon de motiver Mylène à œuvrer avec ses bouteilles arrivant d’Anvers.

En fait il cherche un petit hôtel-particulier dont il a proposé à Mylène qu’il verrait bien qu’elle le transforme en « restaurant-auberge » de charme et de gastronomie, pour reprendre du service, faute de péniche. Mais c’est compliqué : Elle veut « une vue » sur la capitale qui soit dégagée, une banlieue pas trop pourrie et du volume pour qu’il y installe ses locaux ou alors carrément un « bord de Loire » pour rester à moins de deux heures de Paris à partager quelques moments avec Paul.

 

L’entrepôt, ce sera à Kremlin-Bicêtre, au-dessus et à proximité de l’hôpital.

Le local situé sur la butte est composé d’une façade en retrait de 5 mètres de la chaussée, de 15 mètres sur trois niveaux et 5 mètres de profondeur. Derrière et sur les chaque côté, il est prolongé par deux niveaux de même dimension autour d’un patio de 15 sur 5 mètres clos au fond par un nouveau parallélépipède de 15 sur 5 sur un seul niveau, pour de 600 m² couverts et un petit jardinet central de 75 m².

L’ancien local d’un bureau d’architectes d’intérieur qui dispose en plus 75 m²d’un toit-terrasse aménagé et arboré avec vue sur le sud de Paris.

En se penchant bien, on voit la tour Eiffel, et sans se pencher, Montmartre, le dôme des Invalides, le Panthéon en ligne de mire directe entre les tours du 13ème arrondissement et plus loin jusqu’au-delà du bois de Vincennes. Il y a en plus un sous-sol aveugle à aménager d’un peu moins de 300 m², parce que le terrain est en pente : L’endroit idéal pour planquer les « machines » de Lord McShiant.

Il manque juste un peu d’eau où y tremper ses fesses dans le jardinet en pente et quand il s’agira aller chercher du sel chez le boutiquier de la Nationale 7, y’aura une forte pente à gravir au retour…

Un beau rêve qui ne prendra pas corps tout de suite, puisque le bâtiment est à louer à une indivision successorale qui se déchire pour décider de le vendre.

Mais en attendant, ça booste un peu la Mylène qui en devient moins… insoutenable de s’y voir déjà avec un restaurant en terrasse et/ou en jardinet plus salles !

950.000 euros quand même, plus les frais et un quart en plus pour aménager le lieu « sommet gastronomique », plus tard, mais qui ne se fera pas : Paul y aménagera ses locaux professionnels et Mylène ira sur les bords du Cher…

 

La semaine suivante, comme prévue, Schmouller commence à sentir le vent du ridicule souffler sur ses épaules. Comme c’est un vieux con, il ne comprend pas tout de suite : Il a des équipes qui renâclent à bosser correctement et selon les procédures remises à jour, un bureau d’études qui marche au ralenti (pour cause d’heures supplémentaires non-payées à calculer le reformatage du Nivelle 001), un bureau des méthodes qui n’en fait pas plus et il sent bien qu’il a intérêt à ne pas trop sortir de sa tour d’ivoire s’il ne veut pas entendre des soupirs d’exaspération dans son dos à parcourir les ateliers.

Il s’en ouvre à la pédégère, qui espace ses apparitions et file plus souvent qu’à son tour avenue Foch dans son Paris festif à elle en espérant une sortie de crise rapide après la dégelée sur les marchés financiers de l’année dernière.

C’est par l’intermédiaire d’un administrateur « ami » qu’il apprend la convocation d’une Assemblée Générale surprise début janvier, se tenant à Paris, où il n’est même pas invité.

Ça sent la poudre pour son matricule, même s’il est encore sûr d’être soutenu par ses camarades de promotion dont beaucoup seront de retour qui de la montagne, qui des îles tropicales, mais qui lui assurent d’un jeu de pouvoirs échangés alors qu’on le rassure en prétendant que son prédécesseur s’est reconverti dans le commerce du whisky de luxe.

Il n’empêche…

Encore un peu plus tard, il s’avère qu’on lui confirme que Paul de Bréveuil cherche à réintégrer les effectifs d’EADS : Il en soupire presque d’aise à diffuser la nouvelle à un personnel qui est déjà « branché » coup-tordu, connaissant sur le bout des ongles leur ancien patron pour l’avoir assidûment pratiqué de longues années avec bonheur.

 

Rendez-vous chez EADS qui met d’un coup la pression et que Paul repousse à plusieurs reprises, pour finalement y consentir après un bref appel du secrétariat de « Beauty » de Toulouse.

RDV qui le remet en face de la pouffiasse blonde, un peu moins fardée, les traits un peu plus fatigués, un léger accent allemand un peu plus prononcé que la première fois, tel qu’il s’en aperçoit plus nettement.

La fille est nettement sur ses gardes : Elle a dû se faire remonter les bretelles du soutien-gorge, telle qu’elles ne tiennent plus, ce qui ne met pas en valeur ses silhouette et apparence, pense Paul en la revoyant.

« Je suppose que vous persisterez à ne pas vous soumettre à la procédure habituelle de réaffectation. Parce que j’ai vérifié, comme vous me l’aviez aimablement suggéré : Vous êtes effectivement en disponibilité sans solde. »

Bon et alors ? Elle ne lui apprend rien.

« Simplement, nous souhaiterions un entretien approfondi, pendant lequel il faudrait nous rendre compte de vos activités pendant cette période de vacance… Sous la forme d’un rapport écrit, est-ce possible ? »

Qu’elle n’y compte pas : « Désolé, mais c’est secret-défense. Demandez ce rapport à l’Élysée ou à Matignon, moi, il m’est interdit d’en parler ! »

Pan, dans les dents : La mine déconfite de la bonne-femme…

« Mais c’est indispensable à votre réintégration. Vous êtes attendu à Toulouse ! »

Paul ne peut pas : « Mission gouvernementale secrète. Il fallait vous y prendre avant. »

Et puis, il ne veut pas : Se retrouver sous les ordres du psycho-rigide-CNAM, pas question ! Un ENSAM, encore… mais pas un CNAM, fut-il aussi brillant que ça.

Là, elle vacille d’incompréhension.

« J’y consentirais éventuellement une fois les opérations en cours terminées. Et encore, pas à Toulouse, mais directement au siège à chapeauter soit le travail du service dont vos chefs me confieront ou la direction ou le contrôle, soit à la tête de votre service à vous ! »

Paul invente, là…

« Mais, mais… Mais pourquoi spécialement « mon » service ? »

Il a envie de lui dire qu’il la défoncerait bien par tous les orifices, comme d’une très grande faveur à lui apprendre à vivre, mais il reste « civil » : « Pour vous apprendre votre métier ! »

Comme si il le connaissait.

C’est là que, complétement désarçonnée, elle se justifie en lui racontant sa vie, les larmes aux bords des yeux, la voix parfois presque chaleureuse de trémolos refreinés, que Paul écoute poliment…

 

Une fille de l’Est, de Colmar, métissée d’allemand de Lüssow, en ex-RDA où sa mère a vécu les « grandes libertés communistes » et où son père a travaillé comme attaché commercial pour une usine de chaussures. C’était avant la « chute du mur ». Parce qu’elle était brillante étudiante, elle avait obtenu une bourse pour étudier les Ressources humaines à l’Université de Strasbourg, et quand le mur est tombé, ses parents et son petit-frère sont venus s’installer dans la maison de la grand-mère à Colmar.

Pour y faire chômeur ; Un beau métier d’avenir, ça.

C’est elle, qui a force de courage et de travail avait fait survivre la famille. Sa mère faisait des ménages, son père des travaux de jardinage avant que son frère fasse du droit et qu’elle-même intègre EADS où elle a gravit tous les échelons jusqu’à son poste actuel après être passée par diverses entreprises dont quelques-unes dans l’industrie.

De quoi faire pleurer les chaumières.

« Oui, bon et alors. Ça ne vous empêche pas de merder quand vous n’êtes pas au fait de vos dossiers, comme tout le monde. Parce qu’arrêtez un peu les trémolos : Je ne suis pas non plus né une cuillère en argent dans la bouche. J’ai été orphelin de père depuis tout jeune, vous auriez dû le lire dans mon dossier, et si je n’ai jamais eu des crampes d’estomac de n’avoir pas mangé à ma faim, j’ai dû faire des choses pas possibles pour avoir des exigences qui vous paraissent si ridicules aujourd’hui. Elles sont pourtant fondées. »

La fille est au bord des larmes… Paul le sent bien.

« Je suis quasiment virée si vous ne rembauchez pas ! Vous savez, je suis vraiment désolée pour le tour qu’a pu prendre notre premier entretien : On ne m’avait pas briefée correctement. Mais votre départ précipité n’a pas plu du tout en haut-lieu. » Fait-elle en regardant le plafond.

Il a envie de lui dire qu’elle aurait dû l’écouter.

Ou que ses « chefs » avaient été trop cons pour lui confier une mission tranquille et aussi facile de reprise de contact telle qu’elle l’avait gâchée pitoyablement. Qu’ils auraient dû la faire eux-mêmes.

Mais ça aurait abouti à l’enfoncer un peu plus dans son incompétence.

« Bé s’ils vous virent, je vous embauche. Quel est votre salaire et que savez-vous faire ? »

Le beau retournement de situation…

Globalement, rien. Enfin, rien qui puisse intéresser Paul sur le moment. Quant à ses émoluments, c’est pitoyable : Comment peut-elle se fringuer de la sorte, enfin la première fois, avec si peu de revenu ?

Est-elle mariée, pour expliquer cet écart apparent ?

« Quelle question. Non ! Je n’ai jamais eu le temps de m’occuper de ce genre de chose… »

Vieille fille ? À son âge apparent, ça peut encore se réparer.

Mais ça ne répond pas à sa question.

« Voilà ce qu’on va faire : Vous leur dites que je suis en mission pour le chef d’État. Ils peuvent vérifier, c’est la réalité. S’ils vous virent, vous m’appelez et je vous inviterai à déjeuner pour tenter de vous recaser. Parce que là, franchement, je ne peux plus rien pour vous satisfaire (quoique, il a une idée bien précise pour y parvenir). Et croyez-moi si je vous dis que depuis notre dernière rencontre, je suis bien dans la merde de n’avoir pas pu rempiler très vite. Bien plus que votre cas personnel duquel on peut vous menacer. Ok ? »

Et il prend congé de la dame encore toute retournée par l’entretien qui ne présage rien de bon quant à son avenir, en lui faisant le baisemain vieille-France, juste en mimant un effleurement du bout des lèvres, comme sa grand-mère lui avait appris à le faire.

 

Le soir-même, Nathalie et Marie-Claire insistent pour que Paul, Mylène et Miho participent à une « pseudo-pendaison de crémaillère ».

Leur appartement n’est guère plus grand que le sien mais il y a un monde fou.

C’est assez curieux : Il y a du goy qui picole le pinard « haut-de-gamme » apporté par Paul, comme du petit-lait et à grandes gorgées, et du feuj-à-calotte, parfois même avec les ribambelles de dentelle le long des cuisses, qui ne touchent à rien qui ne soit pas spécifié « cascher ». Et ça danse aussi bien le rock que les musiques moyen-orientale.

« Marrant tous ces trépanés du gland ! » fait à moment Marie-Claire en aparté à Paul.

Que répondre à un tel propos ?

« Moi, j’aime bien leurs copines : Elles me semblent assez chaudes. »

L’œil droit, l’œil gauche, divergents tous les deux, esquissent tout d’un coup des « lumières » en surmontant un sourire narquois.

« Tu ne vas pas toutes te les faire, Paul. Ce serait mieux de garder ta sève pour une seule. Qu’en penses-tu ? Elle appréciera nettement mieux. »

Paul n’aime pas la concurrence et la présence d’autres mâles, lui explique-t-il.

« Alors isolons-nous tous les deux ! »

Quand femme a une idée en tête, Dieu lui-même n’y peut décidément plus rien.

L’escalier de service mène au toit. Et un toit, même quand il fait frais, ça pimente manifestement toutes les ardeurs…

 

(Aparté n° 26)

 

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 04:02

Affaires britanniques

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Le lendemain, Paul file faire une escale à Paris-5 et part pour Londres à l’appel de Lady Joan avec un passage obligé dans le cockpit.

Miss est chargée de mission pour la liquidation de la succession de Lord McShiant.

Une occasion pour prolonger leur week-end raté au large de Saint-Florent ?

« J’ai plusieurs points à régler avec toi, » commence-t-elle d’emblée dans son bureau de Londres, l’air, sinon menaçante, pour le moins très « psycho-rigidifiée-préoccupée », en tenue stricte mais follement sexy aux yeux de Paul.

« Je vais me marier ! »

Boum. Et avec qui ?

« Avec celui qui veut bien donner un nom et une éducation de mon enfant. Si je te le dis, c’est qu’il se trouve que je suis enceinte. Enceinte de toi. »

Pas possible !

« Si ! »

Comment a-t-elle pu faire une chose pareille. Il a pourtant pris bien des précautions !

« Comment tu as pu faire ça ? »

Par les voies naturelles !

Excellent … « Non mais je veux dire, sans m’en parler… avant ! »

Elle lui rappelle qu’elle avait déjà évoqué le sujet avant son départ avec Shirley. Ce qui est vrai.

Et qu’elle voulait en décider ensemble à Saint-Florent, mais ils n’en ont pas eu le temps…

C’est vrai que ce jour-là, on lui volait son hydravion, il se faisait virer de la fondation de Fox, on le jetait comme un malpropre de la MAPEA, il se retrouvait à la rue, sans sa moto et sans salaire, on lui a incendié les locaux de CAP-Investigation, et on lui a coulé la péniche de Mylène : Une belle série !

Pendant qu’elle filait en urgence à Glasgow pour enterrer McShiant…

On fait quoi maintenant ?

 

« Je ne te demande pas de m’épouser, je t’en sais incapable. Cet enfant, je le veux, j’y tiens, je l’aime déjà, il est à moi. Or, dans mon milieu, une mère-célibataire, c’est une ruine ! Soit on se marie tous les deux et nous savons toi et moi que c’est pour divorcer rapidement, ce que je ne veux pas non plus, soit je me marie avec un ami de feu mon premier mari.

C’est toi qui décide. »

La laisser se marier avec un vieux con pas de son âge une fois de plus ? Pas question.

Se laisser passer la bague au doigt et devoir déménager chez les rosbifs, inimaginable !

« Tu ne te rends pas compte que c’est complétement délirant ce que tu me proposes : J’ai des cinglés à mes trousses, on veut me faire faire des choses pas possible où je vais encore risquer ma peau. Si en plus je me trimbale avec une moitié, adorable certes, et un marmot, mais je les mets en danger de vie ou de mort dans l’heure ! Tu es complétement fêlée, Joan ! »

Bref, un « levier » que n’importe quelle puissance malfaisante pourrait actionner n’importe quand pour l’obliger à faire n’importe quoi y compris des choses qu’il réprouve : On y arrive assez bien comme ça sans ce fardeau supplémentaire à gérer !

Elle confirme sa décision : « Ok ! J’entends bien et m’attendais un peu à ta réaction ! Je ne te vois pas en mari aimant protégeant sa famille alors que tu n’arrêtes pas toi-même de te mettre en danger, bien malgré toi je veux bien te le concéder, mais à tout moment. »

Elle mariera Lord Martin-Aldous Loxbeare…

« Très bien, ça, que ton fils devienne pair d’Angleterre, un jour ! »

Et si c’est une fille ?

« Ne t’en fais pas, si tu es capable de garder le silence à jamais, Martin est parfaitement d’accord. Il est suffisamment ruiné pour ne plus arriver à maintenir son train de vie dans sa propriété du Devon et il ne fera aucun reproche à qui que ce soit si je passe quelques moments d’intimité avec toi, pour te présenter ton gosse ! »

Incroyable, là : Paul en reste bouche bée !

Un mari, tout ce qu’il y a de plus fréquentable, tout en gardant son amant dans la chambre d’à-côté…

Déchaînée du ciboulot !

Et elle enchaîne.

 

« Mon cher capitaine de frégate, pour acheter ton silence, j’aimerai que tu acceptes la mission confidentielle de superviser les affaires de succession de lord McShiant dont ma cabinet est chargé. Je te détache un clerc. Fais gaffe à tes fesses, il est gay. Je veux bien porter les cornes, mais seulement à cause d’une autre femme, pas à cause d’un homme. »

Qu’est-ce qu’elle va chercher !

Encore un « truc » alambiqué, se dit Paul médusé.

« Voilà, les honoraires, c’est 5 % des commissions de liquidations calculées sur l’ensemble des avoirs réalisés. Tu sais que je suis actionnaire, à titre particulier, mais aussi pour quelques clients de mes amis, des affaires de ma copine Lady Catherin. Alors tu me liquides mes avoirs au mieux et tu règles la succession au meilleur des intérêts des héritières.

Attention, McShiant a modifié son testament avant d’avoir fait son entrée à l’hôpital et tu es désigné comme son exécutaire-testamentaire. Il t’a d’ailleurs légué son laboratoire et tout ce qu’il y a dedans en récompense des bons soins que tu y apporteras. Démerde-toi et commence par me signer un mandat d’exécution, s’il te plaît ! »

Et s’il refuse ?

« Ce serait dommage ! » Ils ne se reverraient plus jamais et il ne deviendrait pas son témoin de mariage ni même le « veilleur[1] » de son gamin…

Diabolique.

« Tu me fais chier, la fille ! Tu es une diabolique, dans ton genre. Je veux d’abord voir ledit testament. Pas envie de m’emmerder pour des prunes, même pas pour tes beaux yeux ou tes orgasmes somptueux et phénoménaux : Tu le sais bien ! »

Il est attendu à Glasgow.

 

Et hop, un nouveau plan de vol sur une ligne low-cost, sans le clerc, sans même un petit câlin et sans la coupe de champagne du commandant de bord.

Pas croyable, enceinte et même pas la reconnaissance du ventre : Une « intraitable » en affaire avait prévenu en son temps le directeur Almont[2] !

Heureusement, les deux ladies écossaises, Catherin et Margaret sont nettement plus accueillantes.

Même si le dîner n’est pas vraiment gai, en présence de l’équivalent du notaire local, dans une sombre atmosphère de deuil…

Paul se fait confirmer le mandat post-mortem de Lord McShiant, le grand-père.

« Je pense qu’il a été heureux de vous montrer ses machines et de vous voir à l’œuvre à Montréal. Hélas, il a aussi compris d’où venait son rein. Ce qui l’a tué. À vous de poursuivre son œuvre ! » fait le notaire local sur le ton morbide des croque-morts.

« Il est là pour régler les formalités et rédiger les actes. Mais Joan m’a dit qu’elle mettrait à ta disposition un de ses clercs assez au courant de ce type d’opérations successorales » précise Lady Catherin.

Et il dit quoi, le testament ?

Globalement que le château restait dans la famille ainsi que tous les meubles, sauf la partie des équipements de son laboratoire.

« Tu seras gentil d’évacuer tout ce fatras avant qu’il ne me vienne l’idée de tout jeter à la mer ! » fait Lady Catherin à Paul entre la poire et le fromage…

Et il va mettre tout ça où, lui ?

« Je t’arrête : Ce sont des équipements qui appartiennent à l’Angleterre. Alors si tu veux les évacuer, tu me loues un hangar surveillé et tu y colles tout ça. Je ne sors rien du pays sans l’accord des services de ta majesté ! »

Non pas à l’Angleterre et ses rois ! Ils sont à l’Écosse et son gouvernement local.

Il en sera fait ainsi, aux frais de Paul.

 

Et pour le reste ? « Qu’elles sont vos intentions, les filles ? »

À part se faire un trio nocturne et sensuel, dans l’immédiat, il s’agit de chiffrer combien les opérations de liquidations vont coûter.

Le plumitif local a déjà fait les comptes : Au bas mot, 4 à 5 millions de Livres. Il conseille d’ailleurs quelques montages spécieux pour alléger la facture des agents du fisc local, qui sont, comme partout ailleurs dans le monde dans les mêmes circonstances, déjà aux aguets en se frottant les mains de la mort d’autrui.

Ce ne sont pas souvent les seuls, d’ailleurs… mais toujours les premiers.

Paul coupe court : « Vous verrez ça avec le clerc de Lady Thornner qu’elle met à notre disposition. Je rajoute que ta copine » fait-il à l’adresse de Lady Catherin, « souhaite récupérer ses parts dans tes affaires. Je crois que c’est naturel. Alors, soit tu envisages de céder des actifs pour la payer, soit tu t’apprêtes à entrer en bourse ou à nouer un deal avec un investisseur. Parce que j’imagine que tu n’as pas le premier sou ! »

Il imagine bien.

Quant à céder des « actifs », il faut en trouver en plus pour de 1 à 2 millions de Livres au total si Lady Joan sort.

Moins si l’opération se fait avant la clôture de la succession.

« Disons qu’elle sera gourmande et espère bien une belle plus-value. C’est au double qu’elle compte en retirer. Soit trois millions de Livres minimum, donc un total 7 à 8 millions. Tu as quoi qui vaut ce prix-là ? »

La maison, l’usine, les terrains, les machines, les cuves… Ça ne fait même pas ce total évalué entre 6 et peut-être 7 !

« Mais qu’est-ce qui lui prend tout d’un coup ? »

Elle va se marier et compte emplir sa dot pour renflouer son futur.

« Se marier ? Tu es fou ! »

 

On peut vendre l’usine à puce à quelques-uns de ses « maîtres du monde ». Mais il faudrait déménager les ateliers.

Lady Margaret proteste du haut de son fauteuil à roulettes. Elle n’a certes plus les financements de la Fondation Risles pour ses prothèses et orthèses « intelligentes » et adaptatives, mais alors sans les royalties des puces RFID, elle sera obligée d’arrêter ses travaux de recherche.

« Et le stock. Tu as combien de bouteille qui sont en train de vieillir ? »

Lady Catherin ne sait pas. Plus de deux millions, trois, peut-être le double. « Mais en fûts, pas en flacon. »

Des Hogshead de 54 gallons. Valeur estimée 350 à 400 livres le fût.

Petits calculs mentaux : Une livre qui oscille à ce moment-là entre 1,16 et 1,17 euros, un fût qui fait 54 gallons, un gallon qui fait 4,558 litres, une bouteille qui fait 75 cl, des taxes de circulation qui s’élève à 1.514 € l’hectolitre sur le continent, sans compter la TVA locale et la vignette de sécurité sociale de 26 % sur les alcools, ça donne…

D’un côté deux millions de bouteilles présumés, soit 10.800 fûts. Ou encore 4 millions de livres sterling. Elle peut déjà payer ses droits si elle vend une partie de l’ensemble.

Mais encore pour vendre, il faut trouver un acheteur qui va devoir revendre.

Soit à deux livres la bouteille hors taxe hors droit.

Si on livre en France, ça fait du 2,34 euros la bouteille, auquel il faut rajouter 2 euros de droit, plus 40 centimes de TVA et 1,23 de vignette SS, pour un prix hors transport à 5,97 €. Avec la marge du distributeur, on se retrouve avec un prix public TTC de l’ordre de 10 à 12 euros la bouteille sans étiquette…

Le calcul de Paul, c’est de refourguer 1 million de bouteilles par lot de cartons de 12 au minimum à chaque promo de l’X encore active, avec l’année de la promo et son nom sur l’étiquette : à 150 € le carton, il a des chances d’en écouler un bon millier par promo « active », soit environ 40.000 cartons et au moins autant à sup-aéro.

Dans cette hypothèse, il lui restera sur les bras 3.000 cartons à stocker pour des jours meilleurs, mais aura vendu pour 12 millions d’euros, payé son fournisseur exclusif sur ce coup-là pour 3,4 millions d’euro, et aura 2,86 millions d’euro pour payer ses frais d’étiquetage et de transport.

Pour un type au chômage qui cherche désespérément un peu de menue-monnaie, c’est jouable.

Et il monte le deal avec Lady Catherin, qui n’est pas très chaude de ne plus avoir assez de stock pendant quelques années.

« Écoute, c’est ça rapidement, sous six mois, ou c’est autre chose de plus emmerdant ! »

 

Oui mais la suite ? Lady Joan. Là, Paul ne voit rien d’autres que de refourguer l’immobilier ou l’usine à puces à des investisseurs. « Au moins comme ça, tu gardes ton château, soit les murs pour distiller ton whisky pendant quelques années, soit l’inverse. Je ne sais pas. »

Et si au contraire on vendait la marque et la distillerie pour garder les puces ?

« Ça vaut un an de vente. Tu vends combien de whisky par an ? »

À peine 2 à 3 millions de Livres les bonnes années. « Et avec un stock en vieillissement amputé, ça ne vaut plus grand-chose ! »

À moins qu’elle ne cède une grosse part de ses actions. Ou celles de Lady Joan. « Tu accepterais d’avoir une substitution entre Lady Joan et un actionnaire comme Ricard ou un de ses concurrents ? »

Ils n’attendent que ça. Et résignée elle finit par lâcher : « Mais on va dire que c’est le problème de Lady Joan. Je ne veux pas savoir ! Elle se débrouille seule… »

Ça va être sportif, se dit Paul. En attendant, c’est la nuit qui suit qui est « sportive ».

 

Aparté n° 25

 

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[1]Autrement dit le « God-father », le « parrain » chez les huguenots de sa secte à elle…

[2]Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : Chapitre XXVI Opération « Juliette-Siéra », publié aux éditions I-Cube

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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 04:02

Plans de vols

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

L’amiral poursuit : « Je vais vous dire. Si nous vous confions la mission, ce n’est pas tant pour complaire aux américains. Ce qui compte pour nous, ce sont deux choses : Vous aurez libre cours pour exploiter vos… exploits auprès des chinois et des russes dont on espère qu’ils vous laisseront jauger leurs appareils de plus près que peuvent le faire les agents des services de sécurité occidentaux.

Nous en avons un en place en Russie. Nom de code de notre agent : Dichnikov qui devrait assurer notamment les liaisons de sécurité.

Et une sino-américaine en Chine aux ordres de la CIA dont je ne connais pas encore le nom de code.

Mais le second volet, le plus important de votre mission, c’est de voir se réveiller les réseaux dormants de l’Est et d’ailleurs qui vont forcément s’intéresser à vos exploits, de les identifier voire même de les neutraliser si c’est possible : On pille nos technologies tous les jours dans nos bureaux d’études et sur nos chantiers de construction navales ! Même chez Renault !

Et tout ça, c’est du ressort de la DCRI.

Mais comme il paraît que vous n’avez confiance qu’en la Marine, ce dont je vous remercie vivement, j’ai donc été sollicité pour vous mettre le pied à l’étrier.

Voilà votre mission… que même si vous l’acceptez, nous ne sommes au courant de rien, cela va de soi ! »

Elle est bien bonne celle-là !

 

« Juste une question, Amiral. Je fais comment pour récupérer mon appareil ? »

Il devra se démerder. « On va vous faciliter la tâche quand même. Mon collègue, le général Wimereux, je crois que vous connaissez, m’a recommandé un agent de l’ancien SDECE, Richard Albert de Ildut comme correspondant et agent de liaison. Vous connaissez ? »

Pas encore.

« Un gars bien. Vous pourrez compter sur lui : Un ancien gendarme à la retraite, mais il a gardé un carnet d’adresses utiles. Il prendra contact rapidement. »

Encore cet aspect « non-officiel » en cas de pépin ?

Et s’il échoue dans cette tentative idiote ?

« Eh bien ce ne sera pas très grave ni pour la Nation ni pour la Marine. Je serai un peu chagriné par votre sort. Mais j’ai l’habitude, je suis un soldat, moi ! »

Abruti, oui !

Et s’il refuse ?

« On m’a dit que vous connaîtriez un sort encore plus funeste. Je suis encore plus attristé par cette perspective, mais parfois la raison d’État commande des sacrifices ! »

Bien cyniques, que de tels propos…

« Laissez-moi y réfléchir » fait Paul en prenant congé. Il n’a rien demandé de son sort s’il accomplissait toute sa mission « non-officielle » : Qu’on lui fiche la paix, ce serait déjà pas si mal !

Et tout ça parce que la Fondation Risles avait coulé et son « boss » tué de son fait !

Jamais il n’aurait pensé qu’on le ferait descendre en enfer aussi loin sur cette Terre juste parce que l’autre nabot il a une femme au réa trop profond et qu’il n’est pas à la hauteur la gorge à investir. Et tout ça pour avoir suivi la piste du « doigt de Dieu » qui voulait les mettre tous au cimetière !

Pas croyable…

 

Sitôt de retour sur les pelouses, il n’a en tête que de rentrer se cacher. C’est sans compter avec l’apparition de Nathalie et Marie-Claire, bras-dessus bras-dessous.

« Je te présente Paul. Mon fiancé du jour ! Marie-Claire Gouët, ma coloc’ à Paris. »

La rousse, plutôt auburn que rousse d’ailleurs, est tout sourire et a un œil qui dit merde à l’autre derrière ses lunettes rectangulaires du meilleur effet : Un très léger strabisme divergent, mais suffisant pour qu’on ne sache plus avec quel œil elle vous regarde. Il faut naviguer de l’un à l’autre et comme elle en fait autant, c’est agaçant.

Pour le reste, elle a tout ce qu’il faut là où il faut, en un peu plus « garçonne » que Nathalie peut-être… Question de posture, semble-t-il.

« Mais je vous connais. Vous n’habitez pas dans le Vème ? »

Si, mais depuis récemment seulement.

Il s’avérera dans les minutes qui suivent, que Marie-Claire, c’est la « voisine-au-chat » divaguant qui met en pelote les nerfs de Miho et de Mylène.

« Ouh ! Mais alors on va se revoir ! » fait Nathalie toute frémissante.

Le monde est décidément tout petit, même jusque dans le fin fonds du Gers.

« Jusque-là, on ne s’était pas croisé. » Sous-entendu qu’il n’y a aucune raison pour que le phénomène persiste.

« Vous ne rentrez pas tout de suite, dites : Vous nous raccompagnez au moins ! »

Ce n’est pas dans ses intentions. « Vue l’heure, ou on part maintenant, ce que je comptais faire, ou je pars à la recherche d’un hôtel ! »

Dans les deux cas, il lève le camp.

« C’est une invitation pour laquelle de nous deux ? » te raconte Nathalie qui saute sur l’occasion et la pointe des pieds.

« Vous êtes toutes les deux charmantes. Je dirais donc toutes les deux… si vous me trouvez où je vais passer la nuit ! »

Après tout, Paul n’a rien contre les trios sensuels. Alors pourquoi ne pas tenter sa chance ?

C’est alors que Marie-Claire lui tend une carte de visite d’hôtel : « Il faudra juste se serrer un peu et rapprocher les lits ! Chambre 12, au fond du couloir. On rentre quand on aura trouvé un chauffeur. »

Paul n’est pas partageur, dans ce cas-là.

« Ooooh ! Vous sauriez contenter deux appétits féroces ? »

« Vous tiendrez la distance si je vous propose un rythme d’une fois toutes les heures jusqu’au petit-matin ? »

Gloussements de ravissement idiots en réponse.

« Et qui va conduire demain matin ? »

Elles ont raison, ce n’est décidément pas raisonnable. Et il prend congé les laissant dépitées, les clés de leur chambre « pendouillantes » à bout de bras.

 

De toute façon, il n’a pas du tout, mais alors pas du tout la tête à la gaudriole avec ce qui vient de lui tomber dessus. Et son projet immédiat est plutôt de passer à Aubenas chez Isabelle Nivelle : Depuis tant d’années où elle s’est abstenue de toute relation « intime » avec son « Directeur » pour des raisons d’éthique, Paul qui n’est désormais plus son salarié, va pouvoir vérifier si son charme naturel agit toujours et encore sur son nerf honteux à elle.

De toute façon, c’est à un peu plus de deux heures de route et maintenant qu’il a une « feuille de route » indiquée par sa nouvelle « hiérarchie », il lui faut vérifier si elle est à portée de main et de règle à calcul avec son équipe d’Aubenas, celle qui a bossé sur le « 001 ».

 

Isabelle explose à l’idée de laisser partir dans un vol hautement risqué son « dégé-favori ». D’autant qu’elle compte bien le récupérer en tant que tel dans les mois qui vont venir.

« Tu te rends compte que ton successeur, Éric Schmouller, c’est vraiment le roi des cons ! À peine arrivé, c’est tout juste s’il ne voulait pas me sauter sur le poil… »

Elle aurait pu le tester en se laissant faire, au moins !

« Pire que ça, il nous a mis un pataquès pas croyable avec ses premières mesures : On a une grève du zèle perlée à gérer depuis qu’il a fait savoir ses exigences en matière de procédures : Un fou ! »

Et question pognon, ça roule !

« Ne m’en parle pas. Il a doublé son salaire par rapport à toi, s’est fait voter les pleins pouvoirs pour son golden-parachute, sa retraite complémentaire, son logement de fonction et a fermé le siège parisien. Quant à la Mercedes de fonction, c’est carrément le haut de gamme avec toutes les options que j’en ai vendu ma 607 pour la remplacer par une Twingo pour bien montrer au personnel que je ne suis pas d’accord ! »

La « miss » rouler en Twingo ? Même sa fille a une Clio !

Trop drôle.

« Il est urgent que tu reviennes ! Je peux convoquer une AG pour ça ! »

 

Elle est gentille, mais elle sait pourtant très bien que la boutique est tenue par les contrats de commandes des « actionnaires » minoritaires.

« Tu ne peux pas faire ça. Tout ce que tu peux faire, c’est de supprimer le poste de DG à l’organigramme. Mais ça veut dire que tu vas devoir remettre les mains dans le cambouis. T’en sens-tu capable ? »

Il le faudra bien si c’est la seule solution.

Et les voilà qui se mettent à bosser tous les deux sur un nouvel organigramme, répartissant les tâches et responsabilités sur le personnel et compétences existants !

En fin de soirée, il reste des détails à régler quand Paul aborde enfin la raison de sa venue dans ses murs.

« Ne me dis pas que c’est pour me sauter ! »

Non, pas de premier abord. Quoique, il venait de tourner le dos à deux nymphettes qui n’attendaient que ça…

« C’est comme je te l’ai dit en arrivant : Il faut que je fasse un tour du monde avec le 001. C’est important, pour la boutique, pour moi et pour l’avenir du proto ! »

Il explique son idée : Quitte à tourner au tour de la planète, il faut le faire sans avoir à redescendre sur terre faire le plein, ni à organiser des ravitaillements en vol tout autant chronophages et gros consommateurs de carburant…

Moindre altitude égale grosse consommation !

« D’autant que si j’ai bien vu que l’avion se comporte relativement bien à haute altitude, dans les couches plus denses, il devient imprévisible. »

Bref, il faudrait que dès lundi, elle mette une petite équipe sur le calcul d’un vol optimal, les contraintes engendrées au décollage et une autre équipe pour résoudre le problème du calculateur du pilote automatique.

« Au nez et à la barbe de Schmouller ? »

Et pourquoi pas ?

« Je te signe un pouvoir, tu nous convoques une AG qui supprimera le poste et invalidera les conventions qu’il a signé pour se protéger. Vois ça avec nos avocats et qu’ils n’omettent aucun détail. Ça c’est histoire d’arrêter ta grève quand le personnel saura deux choses : Un, que je fais bosser en douce une équipe sur le « double-zéro-un », donc je suis dans les parages ; deux que le Schmouller il est déjà sur un siège éjectable.

Et si lui proteste, tu y vas franco : Tu lui dis avec ton air le plus garce possible que ce sont des ordres qui viennent de l’Élysée ! Et tâche d’être convaincante, parce que c’est vrai. S’il proteste, tu lui rétorques qu’il n’a qu’à vérifier par lui-même. »

Or, il ne pourra pas vérifier plus haut que chez EADS, d’autant mieux qu’à l’Élysée, personne n’ira raconter que les ordres viennent de Langley : Ils se heurteront à un mur.

Et Paul aura le « retour » via Beauty et son ZEHST !

Car si « ça » redescend par la voie hiérarchique normale, en moins de 3-4 jours, ils devraient comprendre qu’en excluant Paul du Zehst, alors même que l’Élysée veut faire voler un hypersonique civil, Beauty a fait vraiment une très grosse boulette.

Sans causer de la garce du siège et ses tests à la graisse de noix de couillon !

Et il devrait les voir se manifester, l’un ou l’autre.

 

« Ok ! Mais voler sur toute la planète au-dessus de pays pas forcément amicaux à tes essais, n’est-ce pas prendre le risque de te faire descendre ? »

Descendre un engin qui vole entre Mach 4 et Mach 5, personne n’a encore jamais fait ça surtout avec des missiles qui affichent tout juste Mach 2 et des poussières.

« Déjà, les promener au-delà de 60.000 pieds, ça n’a rien d’évident. Regarde ce qu’on aide à fabriquer avec nos propulseurs à poudre. À 30.000 pieds, si leurs engins montent à 55.000 pieds en théorie, aucun de nos champions nationaux n’a jamais fait un tir réel à cette altitude. Ne t’imagine pas que les chinois ou les russes savent mieux faire. À la limite, il n’y a bien que les américains qui peuvent faire avec leur SM-3, tous les autres ayant abandonné leur programme. Et à 15 millions de dollars l’unité, faut pas rêver non plus : Ils ne tireront pas, surtout sur un allié à qui ils ont commandé le vol ! »

Oui mais quand même…

Les femmes, quand elles deviennent têtues d’inquiétude…

 

« Tu as peut-être raison. Je t’explique l’objectif. On ramène le prototype à Orange, c’est prévu comme ça. Mais il faut que tout le monde le sache. Parce que mon petit tour au-dessus de la méditerranée fin août dernier, ça les a déjà mis en ébullition un peu partout dans le monde.

Là, il s’agit de confirmer la performance sur la durée. Notamment pour les chinois mais aussi pour les russes. Assez haut, si on peut imaginer de faire la route des deux pôles, forcément, ils verront tous un scope passer sur leurs radars de veille. Les européens, les russes, les américains et même les chinois surtout si j’emmène ma coréenne à bord muni d’une balise ! »

Et puis elle en deviendra une assurance-vie… Quoique, ils n’avaient pas hésité à la sacrifier lors de son vol au-dessus des mers territoriales de Corée-du-nord.

« Au-dessus des pôles ? »

Elle fait répéter.

« Mais il n’y a aucun aéroport de dégagement en cas de problème, notamment dans la route sud au-dessus du pacifique ! »

Ni aux deux pôles.

« Hasardeux. Mais fais-moi bosser Claude sur cette hypothèse aussi. Ok ? »

Claude, c’est l’ingénieur-fluide-maison, celui qui conduit les process de concassage et de brassage des poudres, forcément au fait des équations de Bernoulli sur le sujet et pilote amateur à l’occasion, qui s’était occupé de l’aérodynamique du « 001 » avec Paul ainsi que de mettre au point l’ensemble « mécanique/navigation » des deux premiers vols.

« De toute façon, il faut prendre le risque. C’est une question à la fois de crédibilité pour la boutique à faire des drones un jour ou l’autre. Mais c’est aussi une mission qui doit m’ouvrir les portes des chinois et des russes. Et puis pas que ça ! »

Paul explique à Isabelle Nivelle, que si la DCRI et l’amirauté lui demande ce « coup de poker », c’est avant tout pour débusquer les « petits-espions » dormant sous un faux nez.

« Faux-nez que je suis, en parfait plastron, pour n’être officiellement plus dans ta boutique… »

Compliqués, les hommes de l’ombre pour une femme d’Auvergne-parisienne.

Mais apparemment logique.

« Tu sais, tu n’as rien à perdre à faire ce qu’ils demandent, au contraire : Je te sais assez fine-mouche pour en profiter à faire le ménage chez toi et tirer la couverture à toi quand l’occasion se présentera ! »

D’autant que s’il revient « en grâce » au palais de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, il n’y aura plus d’objection pour qu’il ne redevienne pas opérationnel à Aubenas.

Oui, mais si, elle a à perdre son meilleur Dégé.

« Tu y tiens tant que ça, depuis tout ce temps ? »

Bé oui.

 

Aparté n° 24

 

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 04:02

Épousailles

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Paul poursuit : « En accélération, c’est le pilote automatique qui ne va pas assez vite et vous colle en voile noir. En décélération, c’est l’inverse : Il vous envoie en voile rouge à vouloir descendre trop vite. Et les combinaisons anti-G n’y font rien. Mon premier pilote a failli se tuer avec cet engin. Pourtant un expérimenté de l’armée de l’air. »

Il faudra qu’il y songe. Peut-être une inversion des sièges passagers ?

« Personnellement, mais ça ne vaut que pour l’équipage au poste de pilotage, je verrais bien tout le poste pivoter sur son axe d’avancement. Mais tant qu’à faire, comme sur le « 002 » il s’agira de voler essentiellement sur le ventre, et parce que je veux éviter les « cassures » dans la continuité de la protection thermique avec les portes du train d’atterrissage, forcément que je le mettrais sur le dos à l’atterrissage.

Donc ça forcera à piloter à l’envers pendant les phases proches du sol. »

C’est vous qui êtes fêlés !

« Vous faites ça comment ? »

 

En faisant pivoter le poste de pilotage, et pourquoi pas toute la cabine d’éventuels passagers, en rotation sur l’axe d’avancement.

« Tout simplement ! »

Et la visibilité du sol ?

« Assurée par des écrans plats et des caméras « cheapest » placées sur les parties froides en avant et sur les côtés, juste derrière les protections thermiques. J’en ai d’ailleurs une bonne dizaine dans le coffre de ma voiture pour les tester ! »

Une bonne idée : « Je retiens pour ma part l’idée de retourner les sièges de mes passagers. Peut-être que vous accepteriez de me montrer votre prototype, voire même de faire quelques embardées dessus : J’ai mon brevet de pilote ! »

Paul n’est plus le patron de l’usine. S’il a racheté le prototype avec ses indemnités de départ, celui-ci est consigné au sol jusqu’à nouvel ordre.

« Je cherche même du travail, actuellement. Si vous embauchez dans votre boutique, peut-être que… j’y réfléchirai, d’autant que je suis en principe un détaché de votre maison-mère ! »

 

Ce qui était l’idée de Beauty au démarrage. Mais là, il est un peu moins chaud après ce premier entretien : Le gugusse le dépasse largement de la tête et des épaules. Un solide concurrent dont il fallait peser le pour et le contre que de le faire rentrer dans la bergerie : Paul pouvait lui ravir son poste en si peu de temps, que s’en est redoutable !

« J’y réfléchirai ! » promet-il.

« De toute façon, moi aussi. Je n’aime pas du tout la façon dont on est accueilli au siège de la maison-mère ! » lâche-t-il en prenant congé.

Il garde une dent contre Barbara, la garce des RH du siège.

 

Du mariage de Collette Morthe de l'Argentière, l’une des filles du vice-Amiral du même nom, chef d’État-major adjoint de la marine, Paul n’en a rien à faire : Collette n’est ni une « ex » ni une « future », il ne la connaît même pas !

En revanche, Gustave Morthe de l'Argentière, c’était son « big-boss » du temps où il était encore pilote des forces aéronavales françaises, au large des côtes Afghanes et pakistanaises, où il s’était rendu célèbre sous le nom de sa patrouille, « Charlotte », qui avait pu sauver un pilote de l’US-Air-Force en désobéissant aux ordres émanant du PC volant qu’était l’Awacs couvrant la mission, ordres relayés du « Bateau-Lavoir », le PAN CDG.

Et « l’amiral Gustave », c’est lui qui avait sanctionné Paul des arrêts de rigueur, pour avoir utilisé « le feux des armes de la République » sans autorisation.

Car, suite à ses « arrêts de rigueur », passés pour partie à bord, puis dans le Haut-var,  commués ensuite en « affectation » au diable Vauvert, qui avaient failli le faire mourir d’ennui, Paul en avait donné sa démission sitôt « son temps » fait, absolument écœuré de sa vie sous l’uniforme : Il aurait pourtant bien voulu en rempiler pour 5 ans, mais pas dans les conditions qu’il présumait.

Et puis la vie a passé et il a fait autre chose de tout aussi passionnant, par moment seulement, il est vrai.

L’invitation a donc un aspect incongru d’autant que le petit mot manuscrit sur le carton ne laisse aucun doute : Il est attendu.

 

Paul s’auto-exempte de cérémonie religieuse : De toute façon, il quitte Toulouse en début de matinée après avoir flâné juste un peu dans la ville-rose dans l’après-midi de la veille pour se détendre de son entretien… « nerveux » avec Beauty. Les deux hommes se sont jaugés mutuellement pour se convaincre qu’il n’est pas certain qu’une « collaboration » soit souhaitable pour leurs agendas réciproques.

Et la chasse à la « cuisse légère » de la soirée n’a pas été à la hauteur espérée : Il a dormi seul, pour une fois !

Et c’est « reposant », finalement… Il ne s’en souvenait plus.

Pour débarquer au GPS avec son diesel crotté dans les jardins d’une superbe maison de famille, style « restauration-ravaudée », à l’immense pelouse qui accueille bien un demi-millier de personnes autour des buffets gigantesques sous un ciel « aléatoire ».

Les mariés font l’accueil. Lui, deux barrettes, uniforme de marin, sec, fin, longiligne, la poignée de main qui se veut virile, le sourire carnassier qui lui barre le bas du visage fraîchement imberbe.

Elle, une « grosse », petite, moche, myope, le cheveu indécis sous son bibi tout blanc comme sa robe fort jolie, qui bécote comme du pain béni absolument tout le monde ne manquant pas d’envoyer à Paul un coup de sein quand il se redresse, le sourire éclatant de sa joie d’avoir pu trouver « chaussure à son pied »… qu’on espère nombreux : L’affaire n’était pourtant pas gagnée, de prime abord ! Il fallait vraiment qu’elle tombe sur un type aillant un mauvais goût assumé pour son genre de beauté, et qu’elle lui fasse des « trucs » qu’il ne connaissait pas pour le garder, imagine Paul…

 

À peine débarrassé du nouveau-couple, à la recherche des quelques têtes connues juchées sous leurs uniformes d’apparat, il se fait accoster par une petite-minette d’allure assez sympa, la vingtaine un peu dépassée, un peu beurette sur les bords, des formes « souples & molles » placées là où il faut, des yeux couleur myosotis, l’air gracile et pétillante.

« Nathalie ! Vous n’êtes pas antisémite, au moins ? »

En voilà une façon parfaitement improbable de draguer !

« Et vous n’avez rien contre les buveurs de bière, mangeurs d’ail, amateurs de fromage fort et goy par-dessus le marché, suppose-je ? »

Quelle réplique…

« Non pourquoi ? » Et puis elle comprend la « finesse » de la réponse à sa question idiote.

Parce que tout peut être alors envisageable.

« Je vais vous dire. Je suis une amie d’une amie de la mariée. La fille que vous voyez là-bas, Marie-Claire ! »

Des « filles-là-bas », y’en a quantité.

« La rousse ! » … Pas facile. Et alors ?

« Nous avons parié toutes les deux à celle qui sortira la première un bel homme aujourd’hui. Je ne vous choque pas au moins, parce que vous me paraissez tout-à-fait approprié ! »

C’est donc bien un plan-drague : Parfaitement invraisemblable, et pourtant !

Paul pense à se présenter : « Paul de Bréveuil pour vous servir, jolie Nathalie. Mais en fait, je ne suis pas venu pour faire la connaissance à vos charmes que je pressens ardents : Je cherche le père de la mariée. Avant de m’éclipser discrètement », fait-il pour la décourager : Manquerait plus qu’il se fasse repérer par des écarts de conduite sur les pelouses de l’amiral ! Déjà que de tirer au canon aérien, ça ne lui avait pas plu, alors « tirer » dans ses murs ou sur sa pelouse, Paul n’ose même pas en imaginer les conséquences…

« Il est là-bas », fait-elle avec une petite moue un peu déçue qui lui va à ravir et met en valeur la couleur de son regard sous le ciel indécis.

Même pas le temps de prendre congé, que déjà il est alpagué par un sous-officier en tenue qui le conduit dans un salon de la maison richement meublée.

Il n’a pas longtemps à attendre.

 

« Ravi que vous ayez pu venir ! » fait de sa voix au timbre grave si particulier, le vice-Amiral Gustave Morthe de l'Argentière qui pénètre de façon tonitruante dans la pièce à grandes enjambées alors que Paul lui tournait le dos.

« Vous avez pris du poids, dirait-on ! » Et lui, quelques cheveux blancs supplémentaires.

Il ne prend pas le temps de faire des discours, comme à son habitude.

« J’ai suivi vos pérégrinations : Toujours une tête brûlée, à ce qui me semble… Malgré vos promotions ! »

Il ne laisse pas le temps à Paul d’infirmer.

« Mon cher Paul, ça tombe plutôt bien pour ce qu’on a à se dire. Figurez-vous que je suis devenu le patron de la Direction du Renseignement des Forces Navales, l’ancienne DRM. Vous connaissez, je suppose ? »

S’il connaissait…

« Je ne sais pas trop ce que vous fabriquez dans le civil, mais il se trouve que, je ne sais pas comment, ni encore moins pourquoi, j’ai été chargé de vous… comment dire ? De vous cornaquer dans une mission complexe que vous ne pouvez pas refuser. Car, si j’ai bien compris, vous avez encore fait une connerie qui a fâché le locataire précaire de l’Élysée. Je ne sais pas laquelle et je ne veux pas savoir. Mais il est et reste le chef des armées au moins jusqu’en 2012. Alors voilà, quand il a des exigences, on s’emploie tous à rester aux ordres. »

Pas question, commence à bouillir Paul.

« Amiral, je vous arrête tout net : Il est hors de question que je sois le complice d’un crime, même d’État, pour procurer une bite assez longue à notre Président pour qu’il engrosse sans FIV sa bonne femme ! Ou alors il utilise les prothèses que j’ai pour lui dans le coffre de ma voiture. »

Quiproquo : De quoi cause son ex-officier navigant ?

« Vous n’êtes pas au courant ? Il veut se faire greffer une grosse bite assez longue prélevée sur un prisonnier politique chinois ! ».

L’autre éclate de rire.

Mais non, mais non : « Ce n’est pas du tout ça. Vous débloquez complétement et racontez n’importe quoi, mon jeune ami ! Il s’agit bien de chinois, mais plutôt de leur prototype d’avion de combat J20 dont nos alliés américains voudraient aussi en savoir plus à son sujet ! »

L’amiral n’est manifestement pas au parfum du tout.

« Là, je suis au courant. Ils veulent même que j’aille tâter du Sukhoï 50 par la même occasion et aller péter la gueule au futur candidat d’opposition qui crèche à Washington à la tête de la « Banque mondiale des pauvres » et autres États défaillants ! »

Ah non ! « Je vous arrête. Pour le Sukhoï, nous sommes intéressés également. On a assez peu de précision à son sujet sinon que c’est un jet de combat de 5èmegénération supérieur au Rafale. Le J 20, on s’en fout, mais ça les intéresse, eux. Quant à une intervention dans le domaine « politique », c’est totalement hors de sujet ! »

Bien naturellement…

Et puis il se ravise. « En tout cas, je, et avec moi tout le service, ne veux pas en savoir ! Nous nierons toute éventuelle implication ! »

Voilà qui n’est pas clair.

« Bon ! Et je fais quoi, moi alors ? »

« Vous vous mettez à leur disposition et vous nous rendez-compte. Attention, vous n’apparaissez nulle part dans nos livres, pas même à l’occasion de la moindre petite ligne de crédit ou d’un formulaire de remboursement de frais. Même pas un ticket de métro : Vous vous démerdez, mon bon ami ! Ordre du « château » ! »

 

Les ordres cons, décidément, ils ne savent plus faire que ça ! L’année dernière c’était un général et un colonel sous ordre du ministre, maintenant on passe à un Amiral des services de barbouzes de la Royale piloté par l’Élysée en direct !

C’est fou, ça !

Demain sera-ce carrément l’Europe ou l’ONU tant qu’on peut encore espérer en survivre ?

« Leur idée n’est pas stupide. Je vous la livre et vous débrouillerez après. Vous avez un prototype qui n’aurait jamais dû exister. De plus, il doit être convoyé à Caritat-Air-Base. Ils suggèrent (qui « ils » ? Il ne saura pas…) que vous fassiez un dernier vol assez utopique qui consisterait battre le record d’un tour du monde avec votre prototype. »

Paul sait que le record est détenu par Riccardo Mortara, un aviateur italo-suisse, et son équipage, avec escales et sur un appareil pesant entre 9.000 et 12.000 kg selon la quantité de carburant emportée.

Parti de Genève à 07 h 12 un vendredi, le jet d'affaires, un Rockwell Saberliner 65, a fait le tour du monde en moins de 58 heures et est revenu à Genève le dimanche suivant à 17 h 06. Riccardo Mortara, alors âgé de 62 ans, son fils Gabriel Mortara, 28 ans, et Flavien Guderzo, 26 ans, ont franchi une distance de 36.900 kilomètres à une vitesse moyenne de 647 km/h en 57 h 54.

33 pays ont été survolés pour l’occasion. Dix escales de ravitaillement ont été nécessaires et Riccardo n'a dormi qu'une heure et demie pendant tout le vol sans quitter son cockpit. Ils auraient même pu réaliser le périple plus rapidement, mais ils ont dû changer l'itinéraire en raison d'une éruption volcanique en Islande. Et de rappeler que le précédent record était détenu l'américain Arthur Godfrey qui avait fait le tour du monde en 1966 à une vitesse moyenne de 436 km/h.

Mieux, en février 2006, l'américain Steeve Fossett a réalisé le tour de la terre et sans escale en 67 heures à bord d'un « Virgin Atlantic Global Flyer » dont il était question encore la veille dans son entretien d’avec « Beauty ».

Quant au record de la plus grande distance franchissable il est détenu par un B52 de l'US Air Force, sur 23.210 km sans escale, plus que devançant, depuis, l'aile volante furtive B2 qui peut parcourir 18.000 km sans se ravitailler, ou que l'Airbus A340 qui fit sensation lors du salon du Bourget 1993. Ce fut le premier avion de ligne à faire le tour du monde en ne faisant qu'une seule escale.

Airbus démontra alors que son dernier-né de l’époque pouvait assurer de nouvelles liaisons directes. Actuellement, ce sont les A340-500 (16.500 km) et les B777-200 LR (17.400 km) et surtout l’A380 qui fait un demi-tour du monde sans escale avec la réserve de sécurité en plus dans les réservoirs, tous les recordmen de la distance franchissable dans le domaine de l'aviation commerciale.

Très loin du Nivelle 001… Qui certes peut aller 3 à 4 fois plus vite, mais perdra un temps fou à ravitailler… surtout si on le garde au sol pour examen approfondi.

« Même avec escale ce n’est pas commode en raison des temps de montée et de descente toutes les heures… Quel intérêt ? »

« Vous faire entrer dans la légende ! »

Rien que ça ?

Paul a dû refreiner une folle envie de piquer un sprint jusqu’à la voiture, direction le premier bateau pour la Corse et filer à l’anglaise sur son « Lisbeth » vers des îles perdues qui ne figurent toujours pas sur les cartes maritimes, pour ne pas paraître ridicule…

 

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1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 04:02

Projets de délire…

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

C’est pourquoi « Jean Beauty » estime qu’on peut relancer le processus de formation des technologies via son projet d’avion hypersonique.

Et le gars est intarissable sur le sujet.

« Notre ZEHST, Zehst pour « Zero Emission High Speed Transport » permettrait de relier Tokyo à 2 h 30 de Paris sans pollution en 2050. C’est un avion-fusée qui ne polluera (presque) pas la planète puisque cet engin volera dans la stratosphère et dont l'objectif est zéro émission de CO2.

Les moteurs du Zehst tourneront avec des bio-carburants à base d'algues. Dès qu’il a pris de l’altitude, l'appareil bascule sur des moteurs de type fusée. Des moteurs à l'hydrogène et à l'oxygène. Ils sont donc totalement propres et ne dégagent que de la vapeur d'eau.

L'avion monte alors jusqu'à 32 km d'altitude. Il ne pollue plus, pour être dans la stratosphère, la pollution devient « transparente ». Pour atterrir, le pilote coupe les moteurs et amorce sa descente en planeur avant de se poser en remettant en marche les moteurs classiques de l'appareil pour les manœuvres d’approche. »

Si on ne pollue plus l’atmosphère et sa couche d’ozone, on pollue la stratosphère : Ce n’est guère mieux, d’autant que les polluants dégénèrent en autre chose sous l’action des rayons ultra-violets et ne retombent jamais…

Mais une pollution à la vapeur d’eau seulement.

 

« Le Zehst, pourra embarquer de 50 à 100 personnes et EADS a déjà un calendrier : Une premier démonstration vers 2020, pour une mise en service vers 2050.

D’autant plus sûrement que les technologies nécessaires sont déjà développées. Les moteurs fusées existent déjà : Astrium, filiale spatiale spécialisée dans la fabrication de satellite d'EADS, les développe pour le tourisme spatial de « Virgin galactic ».

Les carburants à base d'algues sont aussi déjà prêts et le Zehst est pensé en collaboration avec le Japon et avec la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) française.

Son décollage, et les manouvres d’approche et d’atterrissage, se feront au moyen d’un turboventilateur traditionnel avant que des fusées d’appoint ne prennent le relais pour entamer une rapide ascension pour l’emmener au-delà de l’atmosphère.

Les statoréacteurs, actuellement utilisés dans la construction de missiles, porteront l’appareil à 32 kilomètres au-dessus de la terre à une vitesse supérieure à Mach 4, quatre fois la vitesse du son.

On travaille dessus depuis cinq ans. On a eu le temps de voir s’il était viable. Le ZEHST n’est pas une nouveauté, ce ne sont que des choses qui ont été déjà créées. »

Marrante comme idée.

Un successeur de Concorde, alors ?

« Mieux que ça : Une nouvelle ère dans le transport aérien pour une classe de touristes capable de payer un billet entre 8 et 10.000 euros. »

 

Mais alors, que vient-il faire dans ses bureaux si tout est déjà prévu ?

« Il reste quantité de choses à régler : Nous n’en sommes qu’à « caler » le concept. Sur le plan technique, il y a tout à intégrer. Mais vous, Mon Cher Paul, vous avez ouvert la voie à Mach 5 ! Vous avez votre place parmi nous ! »

Parce que lui, le CNAM, il se paierait bien un « X Sup-aéro » sous ses ordres ?

Un gros rêveur, là.

« Vous n’avez pas besoin de moi. Les stato, c’est vieux comme les Leduc et à Mach 4, vous n’avez pas besoin de céramiques réfractaires. Mach 5 oui, c’est indispensable. Pas en deçà ! »

Mach 5, c’est une demi-heure de gagné : Un must ! « Peut-être peut-on mieux faire. On a les moyens financiers ici, des labos compétents, toute une industrie derrière nous ! »

Pas besoin de moyens colossaux pour faire de la céramique.

« Vous savez, depuis que les chinois ont inventé la céramique, voire même les « antiques » qui se sont mis à cuire leurs briques de terre-crue, tout le monde sait faire avec un simple four à pain. »

Oui mais les moules ?

« Pas compliqué pour trois sous ! C’est un secret de fabrique qui ne vaut rien : Il est dans tous les manuels de sciences des collèges de France et de Navarre ! »

Comment ça ?

Là, c’est Paul qui s’amuse comme un petit fou.

 

« Je vais vous dire l’erreur des américains avec leur navette : Ils ont fait des tuiles réfractaires en céramique pour leur navette après avoir usé et abusé des boucliers thermiques pour tous leurs engins précédents. Leur bouclier thermique qui protégeait leurs astronautes devait encaisser l'énergie cinétique transformée en énergie thermique pour atteindre quelque 86.000 kW/h. Alors qu'à l'extérieur de la capsule, sur la base circulaire du cône, la température atteignait 2.760°, elle n'était que de 40° maximum à l'intérieur de l'habitacle. Des boucliers non réutilisables, fabriqué par la société Avco, et dont l’épaisseur variait de 1,3 à 5 cm. Ils pesaient 1.360 kg pour Apollo, soit un quart de la masse du module de commande. Et ils étaient composés de six couches superposées de résines ablatives qui, chauffées à blanc, fondaient et se détachaient évacuant ainsi la chaleur avant qu'elle ne franchisse les parois du vaisseau. »

Un dispositif « tout con » de simplicité.

« Perso, j’ai fait l’inverse. J’ai pris les résines pour faire le moule dans lequel je cuis la céramique. On arrive au même résultat question résistance aux hautes températures, mais avec une tenue mécanique nettement accrue. En compression et en poinçonnement. En revanche, à la traction, la flexion et à la torsion, la céramique, ça reste aussi fragile que du verre ! »

Pas d’acier spéciaux pour les moules ?

« Et puis quoi encore ? Vous vous rendez compte du coût du moule à fraiser et à usiner quand on sait qu’aucune des tuiles de la navette n’est comparable à une autre !

D’autant que dans mon système, on fait le tout d’un seul bloc. Une matrice en plâtre, qu’on fait sécher et qu’on meule à la forme finale. On coule la résine autour et on attend que ça se solidifie un peu. Y’a plus alors qu’à casser et retirer la matrice, y couler la céramique et monter un four tout autour !

Simple, je vous ai dit ! »

Et peu onéreux.

« Le plus difficile c’est encore de faire circuler l’air chaud de façon homogène et en continu avec assez peu d’écart de température dans le four, de façon à ce que la céramique finale soit la plus homogène possible et conforme au dessin initial. »

 

C’est si simple que ça ? « Pourquoi vous ne déposez pas le brevet ! »

Peut-on breveter de la vaisselle ? « Non, bon alors ! La seule difficulté, ça reste quand même d’en calculer les performances thermiques souhaitées. Mais là, je vous renvoie à vos cours de physique reçus au collège. »

Pan dans les dents du vaniteux, titulaire de belles rentes sur ses propres brevets à lui.

La connaissance appartient à tout le monde, pas au détenteur d’un brevet d’exploitation.

« Fascinant ! Et qu’elles sont les températures extrêmes que vous pouvez obtenir ? »

Secret.

D’autant mieux que Paul l’ignore lui-même.

« Suffisante pour un Mach 5 et même un peu plus. Mach 25, non ! »

« Vous devriez aller voir Richard Branson ! »

Le milliardaire de Virgin Galactic ?

Un cas à part : Virgin Galactic planifie d'envoyer en orbite 500 passagers par année au coût de 200.000 $US chacun, à une altitude de 110 km avec un total de 3 à 4 minutes en apesanteur.

En 2011, elle proposera un voyage en orbite lunaire à partir de 2015 dans une capsule biplace pour 150 millions de dollars américains.

 

Un délire !

Dans l'histoire de la conquête spatiale, au 4 mars 2010, seulement 514 astronautes différents ont décollé de la Terre. Actuellement, seule l'Agence spatiale fédérale russe envoie des touristes dans l'espace, pour un prix de 20.000.000 $US pour un séjour d'une durée de 10 jours.

C’est en 2003, au cours d'une visite impromptue des hangars de Scaled Composites, que Monsieur Whitehorn, un des bras droits de Richard Branson chez Virgin Group, remarque un appareil aux formes étranges. Whitehorn venait au départ visiter le Virgin Atlantic GlobalFlyer, un planeur motorisé géant, sponsorisé par Virgin Airlines, destiné à faire un tour du monde sans escale. Piqué par la curiosité, Whitehorn n'obtient cependant aucune réponse de Burt Rutan, l'ingénieur en chef, sur le commanditaire de cet appareil. On apprendra plus tard que ce commanditaire était Paul Allen, co-fondateur de Microsoft.

C'est cet appareil qui participera sous le nom de « SpaceShipOne » avec son avion porteur White Knight au fameux « Ansari X Prize ».

Le 4 octobre 2004, au 2èmeatterrissage de « SpaceShipOne » réalisé avec succès par la même machine, Scaled Composites et Burt Rutan gagnent le prix de 10 millions de dollars pour avoir été les premiers au monde à envoyer un même engin à plus de 100 km d’altitude par deux fois en moins de 15 jours.

C'est alors que Richard Branson, qui le connaît depuis fort longtemps, revient le voir avec son projet de première compagnie astronautique : « Virgin Galactic ».

Paul Allen ne souhaitant pas donner une suite commerciale au projet, Burt Rutan disposait donc d'une machine volante ayant gagné le Xprize, prête à être mise en exploitation. Burt Rutan et Richard Branson conclurent une association.

Pendant la course du « Ansari X-Prize », « Virgin Galactic » signe un accord d'une valeur de 21.000.000 $US avec « Mojave Aerospace Ventures » dans le but de financer le développement du tourisme spatial.

L'accord est annoncé par Branson et Burt Rutan le 27 septembre 2004 à la « Royal Aeronautical Society » de Londres. Le plan prévoit la construction de 5 véhicules spatiaux basés sur le « SpaceShipOne ». Après avoir gagné le « Ansari X-Prize », la construction débute en 2005 en prévisions de faire des dizaines, voire des centaines, de tests en 2007[1].

 

Le véhicule utilisé pour l'envoi de touristes sera doté de 6 places plus 2 pilotes. La durée totale du voyage sera de 3 heures incluant 3 à 4 minutes en apesanteur balistique. La compagnie prévoit de permettre aux passagers de se détacher de leurs sièges et de flotter dans la cabine pour profiter au maximum de l'expérience.

Le véhicule volera un peu plus haut que le « SpaceShipOne » pour permettre une durée plus longue en apesanteur.

Ainsi, « SpaceShipTwo » est le nom du véhicule prototype de Virgin. La construction de cinq « SpaceShipTwo » et de deux « WhiteKnight Two » sera nécessaire à la réalisation du projet.

Le 23 janvier 2008, à la « Power House » de « l'American Museum of Natural History » de New-York, Richard Branson et Burt Rutan ont présenté conjointement avec leur équipe d'ingénieurs au complet la version définitive du projet.

Bon nombre de journalistes spécialisés attendaient avec intérêt cette révélation, car quelques mois plus tôt en août 2007, au cours d'une simple manipulation d'un des composants du combustible, une puissante explosion avait dévasté l'ensemble de l'atelier tuant trois ingénieurs de haut niveau, et blessant gravement quatre autres.

Le moteur-fusée de « Space ship one » utilisait du nitroxide d'azote, dérivé de gaz hilarant allié à un dérivé du caoutchouc, le polybutadiène.

 

Malgré ce problème majeur, les recherches se sont poursuivies et la conférence de presse révèle ce 23 janvier là deux appareils fondamentalement modifiés.

L'avion porteur d'abord : Il dispose d'une envergure beaucoup plus importante. Une seule aile de 42 mètres de long, tout en carbone, soutenant de part et d'autre de deux carlingues au lieu d'une, le tout propulsé par deux fois deux moteurs Pratt et Whitney.

Ce quadriréacteur ressemble désormais fort au « global flyer » qui a fait ses preuves, avec cette fois l'envergure d'un Boeing 757, et une sur-motorisation pour emporter 16 passagers plus un avion fusée et ses 8 personnes.

Certaines informations ont filtré depuis sur l'exploitation commerciale envisagée. L'avion porteur, en vol autonome, pourra entraîner les candidats aux effets de l'apesanteur, en réalisant des vols paraboliques.

Un seul pilote en place gauche dans le cockpit tribord, pilotera la machine « Whiteknight 2 ». Les membres de la famille, les amis, et le grand public pourront réserver un siège pour accompagner l'avion-fusée en ascension jusqu'à son lâché à haute altitude et sa mise à feu.

 

Deux à quatre lâchés par jour sont envisagés en période d'exploitation commerciale à partir de plusieurs astroports dans le monde. Plus de 200 vols tests sont prévus jusqu'à l'obtention de l'agrément FAA. C'est ce véritable sésame qui permettra aux compagnies d'assurance de proposer des contrats en condition d'exploitation commerciale. Cette dernière étape ouvrant enfin la voie aux premiers départs commerciaux.

La navette « SpaceShipTwo » rebaptisée « Virgin Space Ship (VSS) Enterprise » lors de sa présentation en décembre 2009, a effectué son premier vol d'essai le 22 mars 2010, suspendue à son vaisseau-mère, le Chevalier blanc (deux avions à réaction joints par une aile commune).

Branson a suggéré le prix initial des billets à 200.000 $US pour les premiers vols suborbital incluant 2 jours d'entraînement, puis 30.000 $US pour les suivants.

La compagnie estime cette année-là que le marché potentiel se situe entre 7.000 et 15.000 clients sur une période de 2008 à 2013. De plus, ils estiment que seulement 5.000 clients, sur ces 5 ans, serait suffisant pour rentabiliser l'entreprise.

 

« Ce gars-là est un fou furieux : Il faut pouvoir encaisser les accélérations d’une mise en orbite en trajectoire finale ! Ce n’est pas donné à tout le monde. Combien il va en tuer avant d’arrêter le jeu de massacre ? Je préfère nettement votre avion quadri-sonique, quoique même, la phase d’accélération vers la haute altitude, vos passagers risquent d’être secoués du garde-manger. »

2 G, grand maximum !

Deux fois son poids, pas plus. « Et même pas 10 minutes ! »

 

« Votre vrai problème, Monsieur Beauty, à mon sens ce n’est pas la montée en altitude, ça peut se maîtriser en rallongeant un peu la durée du vol. C’est bien plus le retour des hautes couches de l’atmosphère. Juste après le décrochage de la stratosphère. J’ai le même problème avec le « Nivelle 001 ». »

Ah oui ?

 

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[1]Depuis, le premier « space-drôme » a été inauguré…

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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 04:02

Détour à Toulouse

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Le surlendemain, il reçoit deux invitations : La première au mariage de la fille aînée de son amiral d’antan, celui qui l’a jeté du CDG pour son coup de feu sans ordre en 2002, une vieille connaissance que le vice-amiral Gustave, Charles, René Morthe de l’Argentière, qui célèbre sa fille dans le Gers à proximité de Marciac, avec un petit mot manuscrit pour le moins étrange : « Vous êtes prié de ne pas refuser ! Amiralement-vôtre. »

Bizarre.

Et le second qui l’enjoint de passer à Toulouse-Blagnac dans les locaux d’Airbus. Comme les deux dates coïncident à peu près, il ira aux deux.

Mais il est il n’y aurait pas eu le mot « bizarre » de la première invitation, il aurait refusé la seconde : Trop cons, dans cette boutique-là !

 

Ç’aurait d’ailleurs été dommage, parce que le sieur « Beauty » a un sacré pedigree : Il est directeur technique (CTO) d'EADS, membre du Comité Exécutif d'EADS et a la responsabilité d'entreprise pour la Technologie, qualité et information.

Avant d'occuper ce poste en mai 2006, il a servi en qualité patron de l'exécutif d'affaires pour la Propulsion et exécutif chez « Fuel Cells directeur » de Delphi Corporation.

Il a débuté sa carrière en 1978 chez Renault et est devenu ingénieur-principal de projet. Il rejoint ensuite « General Motors » aux États-Unis en 1989.

En 1990, il devient ingénieur du projet « personnel » de la Division Systèmes de direction, « Saginaw » chez General Motors.

De 1992 et jusqu'en 1997, il revient en France en tant que Directeur de l'ingénierie européenne pour ensuite être nommé Directeur du « Client Solution Center », un poste qu'il a continué à tenir à la « Delphi Corporation » jusqu'en 2002.

De 2002 à 2004, il a géré la dynamique des entreprises nouvellement créées, au « Propulsion & Innovation Center thermique » en qualité de chef de technologie.

Il est réputé pour détenir 12 brevets dont 11 brevets en dehors de « Delphi », avoir fait au moins quatre publications défensives pour son travail chez « GM » et « Delphi ».

Diplômé de l'INSA de Toulouse en 1986 en maîtrise en génie mécanique, il a également un MBA de l'Université « Central Michigan » en 1991, et un doctorat en génie mécanique au « Conservatoire National des Arts et Métiers », à Paris en 1995.

En lisant ce détail, Paul pense immanquablement à un « self-made-man » psychorigide qui a la bougeotte : La CNAM, elle ne forme que ça !

 

Le « Docteur Beauty » a par ailleurs reçu des mains du Président du « Conseil General Motors », l’Award de 1998 de la « Fellow de la Society of Automotive Engineers ».

Il est membre de plusieurs associations de technologie et du Centre National de Recherche Technologique (CNRT) de Belfort, France. En 1991, il a complété sa formation en gestion de la recherche et de développement à l'Institut de Technologie du Massachusetts (MIT). Élu au Conseil européen de la recherche en tant que représentant pour l'aéronautique et l'espace et il est membre du Conseil de l'ONERA (l'Institut français de recherche pour l'aéronautique et l'espace), il est aussi un « Fellow de la Royal Aeronautical Society » (Royaume-Uni) et est titulaire d’un doctorat « honoris causa » de l'Université de Bath au Royaume-Uni…

Et c’est dans son vaste bureau situé au-dessus des locaux des bureaux d’études qu’il reçoit Paul à Toulouse où il est en escale.

Naturellement, il a entendu parler du « Nivelle 001 ». Et Paul doit déchanter : Aucune embauche en perspective, mais tout simplement un « échange » entre deux porteurs de projet.

Paul s’est inspiré du projet « Hermès » pour imaginer le « 002 » et s’ouvrir la porte des étoiles. L’autre est parti de Concorde pour voler dans la stratosphère.

 

Deux mots d’Hermès : En 1973, l’échec des fusées Europa, dû à un montage industriel tripartite mal adapté, oblige la Conférence européenne de construction de lanceurs et d'engins spatiaux (CECLES/ELDO) et le Conseil européen de recherches spatiales (CERS/ESRO) à se réorganiser sous l’égide de la France en Agence spatiale européenne (ESA) en vue, notamment, d’acquérir une indépendance en matière de lancements de satellites de communication commerciaux, via le programme de lanceur L III S (Lanceur de 3ème génération de substitution), renommé en Ariane 1 (France) et du laboratoire Spacelab (RFA et Italie).

De la fin des années 1970 et jusqu’au début des années 1980, c’est la période faste pour le CNES et l’ESA, grâce aux succès commerciaux d’Ariane 1, mais aussi au choix par la NASA des deux laboratoires européens Spacelab (LM1 et LM2) devant être embarqués dans la navette spatiale américaine, tout autant qu’au lancement de projets de laboratoire spatial européen et de véhicules habités de transfert associés.

En 1977, le CNES lance une étude de faisabilité d'un avion spatial habité, déjà dénommé Hermès, destiné à des missions à basse altitude (200 km) sur une orbite inclinée à 60° sur l'équateur ou à des rendez-vous avec une station spatiale à 400 km sur une orbite inclinée à 30°.

Une sorte de mini-navette spatiale à 3 spationautes (120 kg de bagages plus 400 kg de fret) lancée par Ariane 4… Le CNES envisage en 1978 l'utilisation d'Ariane 5 première version d'une capacité de 10 tonnes en orbite basse. À l'époque, Hermès ne comporte que de petits moteurs de changement d'orbite et embarque cinq spationautes dans un module pressurisé de 6,3 mètres de long et de 15 m³.

Le coût du projet est estimé à au moins 10 milliards de francs. En 1980 et 1981, le CNES lance des études sur la fourniture électrique par piles à combustible et sur les protections thermiques. Des essais aérodynamiques concernant les phases de vol de retour hypersonique et d'atterrissage sont effectués par l'ONERA.

En 1984, Hermès présente toujours le profil d'une mini-navette spatiale à aile delta mais dotée de deux empennages verticaux inclinés en bout d’aile : Une solution aérodynamique qui sera reprises pour les avions gros-porteurs, qui en revanche gardent tous une large gouverne de queue.

Elle est capable d'embarquer de 4 à 6 spationautes plus une charge utile de 4.500 kg et doit être mise sur orbite par une Ariane 5 première version, en fait une Ariane 44L avec un nouveau 2ème étage.

Or, entre temps, les maîtres d’œuvre du Spacelab, Aeritalia (depuis Alenia Aeronautica) et MBB, puis l’Aerospatiale (depuis EADS Space Transportation) proposent dès 1982 des dérivés de ce laboratoire, après des études de 1981 concernant la plate-forme Solaris.

MBB et Aeritalia soumettent un système intégré purement européen, nommé « Columbus » quelque temps avant que le Président des États-Unis Ronald Reagan propose à l’ESA de se joindre au projet américain de « Space Station Freedom », lancé en 1984, ce qu'elle fait en mai 1985, après d'âpres négociations.

 

L'ESA se plaint, en effet, du peu d'accès aux transferts de technologie concernant les modules pressurisés tandis que le Congrès des États-Unis insiste pour que Columbus ne mène pas d'expériences de microgravité à but commercial et que la NASA affirme que le contrôle autonome de Columbus est techniquement impossible.

L'ESA ne cède pas et la construction du MTFF est décidée en 1985. Il peut s'arrimer aux stations « Freedom » ou « Mir » pour des missions de 90 jours.

La mission principale d'Hermès est, cependant, la desserte du laboratoire autonome MTFF de 3 à 4 fois par an pour une durée de dix à douze jours dont sept accostés.

Après la décision du président de la République française de lancer le programme le 7 février 1984, à partir de 1985, le « carré Hermès » constitué de l'Aerospatiale, de AMD-BA et du CNES enchaînent les actions de lobbying en direction de l'ESA afin d'entraîner d'autres pays européens à hauteur de 50 % du budget.

Et le 31 janvier 1985, le Conseil des ministres européens de l'espace réunis à Rome prend note de la décision française d'entreprendre le programme d'avion spatial habité Hermès et de la proposition d'y associer les partenaires européens.

Deux prototypes sont alors en concurrence :

 – Le projet d’AMD-BA à aile delta sans empennage vertical, doté d'une soute non pressurisée et présenté au salon du Bourget ;

– Le projet de l'Aerospatiale à aile en double delta avec empennage vertical, qui est finalement retenu le 18 octobre 1985.

Le 25 octobre 1985, le CNES présente le projet aux délégations et industriels européens. À cette époque le coût du projet est estimé à 14 milliards de francs.

L'Aerospatiale est maître d'œuvre industriel, responsable de la cellule, des installations, des zones de travail et de l'avionique.

AMD-BA est maître d'œuvre délégué responsable de l'aérodynamisme, de la protection thermique et des commandes de vol.

Matra est responsable de l'électronique fonctionnelle, MBB de la propulsion, Dornier du contrôle-environnement et support-vie ainsi que de la pile à combustible, ANT des mesures et communications, Aeritalia du contrôle thermique, ETCA de l'alimentation électrique de bord et Deutsche Hermès/MBB du système de sauvetage et d'évacuation.

La phase « 1 » dure de mars 1988 à février 1990. La phase « 2 » démarre en janvier 1991 avec pour objectif que les 1er essais subsoniques débutent en 1996. Le premier vol habité « H02 » est alors prévu pour le début 1999, suivi par la première mission de desserte du MTFF la même année.

Le 10 décembre 1990 est même créée la holding « Hermespace France » (51 % Aerospatiale, 49 % Dassault Aviation), qui détient 51,6 % « d'Euro-Hermespace » aux côtés de DASA (33,4 %) et d'Alenia Aeronautica (15 %).

 

Mais voilà, en 1985, le CNES espère que le coût total du programme (pour la construction de deux véhicules) n'excédera pas les 1,9 milliard de dollars.

Lorsque l'ESA débute la phase préliminaire B2 d'Hermès en mai 1986, le coût est encore estimé à 1,5 milliard de dollars. Une rallonge de 35 millions de dollars est accordée en octobre 1986.

Les projets Ariane 5 et Hermès sont approuvés lors de la conférence de l'ESA à La Haye, les 9 et 10 novembre 1987. La décision d'abandonner le démonstrateur « Maïa » à l'échelle 1/3 augmente légèrement le coût du projet à 21 milliards de francs, comprenant un vol de qualification automatique sur Ariane 4 H01 à la mi-1998.

Hermès tend également à prendre de l'embonpoint, ce qui, selon un rapport de l'Assemblée nationale française, « constituait une des difficultés majeures du programme. ». Le débat sur la capsule de sauvetage apparaît interminable. Hermès devait désormais être équipé avec une capsule éjectable pour servir de véhicule d’évacuation d’urgence en cas d’un accident au lancement de la navette. En raison de l’augmentation considérable de son poids, la charge utile s’en trouve réduite à 3 tonnes et le nombre de l’équipage est de nouveau limité à trois. On renonce également à la possibilité d’une soute ouverte pour injecter les satellites sur orbite. Plus tard, la conception d’une capsule de sauvetage sera également écartée et remplacée par une solution avec des sièges éjectables.

Ce système, certes plus léger que la capsule de sauvetage, est capable de fonctionner jusqu'à Mach 2, c'est-à-dire dans les premières minutes du lancement ou peu de temps avant l'atterrissage ;

Du coup, le véhicule spatial Hermès (VSH), d'une masse maximale en charge en orbite de transfert de 23.000 kg, est alors composé de trois éléments :

– L'avion spatial Hermès (ASH) avec une masse maximale en charge en orbite de transfert de 15.000 kg et d'une longueur de 12,69 m qui possède une forme de corps portant (lifting body) doté d'une voilure à aile delta avec élevons sans empennage. Il comprend une cabine de pilotage de 8 m³ (hauteur de 2,96 m, diamètre de 2,74 m) pour 3 spationautes, une soute pressurisée de 25 m³ consacrée à la cargaison, aux activités scientifiques et à la vie de l'équipage ;

– Le Module de ressources Hermès (MRH), d'une masse maximale en charge en orbite de transfert de 8.000 kg (charge utile : 1.500 kg) et d'une longueur 5,40 m dispose d'un volume de 28 m³ comprenant le système propulsif d'accostage et d'arrimage, la centrale de contrôle thermique sur orbite, les réservoirs d'oxygène, de carburant et d'eau. Il est détaché de l'avion spatial avant sa rentrée atmosphérique ;

– Enfin le Module de propulsion Hermès (MPH), n’est autre que 3ème étage du lanceur Ariane 5. Il est utilisé par Hermès pour modifier son orientation et sa vitesse avant d'être largué.

 

Et dès 1990, le CNES et l'ESA étudient donc avec l'aide des industriels (Aerospatiale et DASA) des alternatives à Hermès, essentiellement des capsules spatiales habitées devant défricher des techniques comme la rentrée atmosphérique et l'atterrissage par parachute, l'aérodynamique, la thermodynamique, les systèmes de protection thermique, les méthodes de pilotage, etc.

Mais sans succès.

 

« En fait, Hermès n’est pas vraiment abandonné, mais est condamné par plusieurs facteurs : L’abandon probable de l’ISS et de la navette par les américains qui vont se consacrer à la conquête de la planète Mars comme annoncé par Bush, le coût prohibitif des recherches sur les techniques de rentrée dans l’atmosphère, d’autant mieux que les américains ont refusé le transfert de leur technologie, une fois de plus, et la crise qui assèche les tiroirs caisses des bailleurs de fonds européen », affirme-t-on à Paul une fois sur place.

Ce qui n’est pas faux.

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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 04:02

Les délires d’embauche…

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

« Et que recouvre la notion de baronnage ? » C’est la technique qui consiste pour un croupier de casino à faire gagner indûment un « baron » complice.

« En réalité, comme il s’agit d’argent en cash, le casino sert de lessiveuse. Un type y apporte de l’argent au black. Il le perd. Un autre le gagne en trichant un peu et le casino garde un petit pourcentage : L’argent, de la menue monnaie qui peut aller jusqu’à plusieurs dizaines milliers d’Euro ou de dollar par soirée, permet de blanchir en toute légalité des sommes fastueuses qui nourrissent les filières de crapulerie.

L’argent change de poche ainsi sur tous les terrains hippiques, sur les tables de casinos, dans les cyber-cafés-casino, avec certificats de gains estampillés. Imparable. »

Mais il faut tricher. Comment ont fait au casino ?

« On le fait plus facilement sur les terrains de courses en enregistrant des paris après l’arrivée. Au casino, les croupiers savent aussi y faire le « tiers du plateau » à volonté ! »

Les banques font pareil. Tu fais investir ton « baron » sur un titre peu actif dont tu vas manipuler le cours à travers une Sicav dédiée ou un FCP, voire un autre support. La Sicav, qui ne vaut rien, souscrit les titres de la cible, ses actions, ses dérivés, ses créances… Ça fait monter son cours au fil du temps et d’autres investisseurs vont noter la surperformance et y venir en spéculant. S’il s’agit d’actions, on peut même faire circuler des rumeurs d’OPA, ou balancer une étude sur la société support, si les montants en valent la peine.

Puis quand les cours sont assez hauts, la Sicav se retire en faisant chuter le cours plus ou moins fort et le baron n’a plus qu’à racheter ses titres en encaissant la plus-value.

« À l’inverse, tu peux même préparer le terrain, si tu connais le calendrier et les montants. Il suffit d’acheter en avance des options à bas prix et à terme éloigné. Tu fais monter le cours en souscrivant en direct et tu fais jouer les options en plus. Mais il ne faut pas être trop gourmand. Les « plumés » n’aiment pas jouer les pigeons, ils te le feront payer si tu es identifié. C’est la loi de la jungle, les marchés : Tous les coups sont permis. »

Intéressant, intéressant.

 

« Je te le dis, les banquiers vendent du temps. Ils ont parfaitement bien assimilé le précepte « Time is money ». C’est leur pain quotidien.

Mais t’en fais pas, il y aura un moment où ils se mordront les doigts, quand ils auront rendu insolvable tout le monde. La crise des subprimes sur la tête des ménages américains leur a fait très peur. Alors ils ont fait très peur aux autorités monétaires qui ont allongé la planche à billet pour éviter la thrombose. Résultat, tout le monde va payer sous forme d’inflation, ce qui va réduire d’autant la valeur de leurs avoirs, si ça ne provoque pas une récession globale, qui serait l’hypothèse encore la meilleure pour eux ! »

Ah bon ?

« Bé oui, en cas de récession brutale et durable, qui va sauver les lourdeurs administratives et payer les plans sociaux ? Les banquiers, naturellement, qui ressortiront leurs pactoles pour prêter aux États. Et qui payent les États ? L’impôt versé par les citoyens, non. Et comment ceux-ci vont-ils pouvoir payer ? Bé en empruntant. Et d’habitude, on emprunte à qui ? Aux banquiers, qui lui, réclame des garanties. Et quand il y a cessation des remboursements pour cause de récession, qui devient propriétaire à vil prix des garanties offertes pour les saisir ? Toujours les banquiers. Et qu’en font-ils ? Ils les remettent à l’exploitation de telle sorte que tu bosses pour eux en ayant à peine de quoi survivre pour persister à faire tourner la machine. Et si tu n’y arrives pas, y’a assez de chômeurs pour prendre ta place ! »

Un vaste hold-up planétaire : Tout ça rappelle le discours de « Lady Margaret », sur les maîtres du monde d’il y a quelques semaines[1].

« Oui ! C’est exactement ça qui va se passer. Et personne n’y peut rien, sauf à tous crouler sous des inflations à deux chiffres. Or, tu auras noté que les banques centrales, la BCE notamment, ont pour unique mission de ne pas « voler les petites gens » avec trop d’inflation.

Marrant comme tout, non ? »

Non, pas drôle du tout, même.

 

À quoi ça sert, tout ça ?

« Le pouvoir, le pouvoir, sur la vie de tous et de chacun. Le pouvoir pour exploiter encore plus, pour avoir encore plus d’argent pour avoir toujours plus de pouvoir, et ainsi de suite ! »

Un cercle infernal et suicidaire.

« Oui mais c’est ça le mythe originel de Kronos ! Roi des titans qui mange ses enfants. De peur d’être détrôné par eux, ce que fera Zeus qui survécu.

Cronos, comme par hasard, c’est aussi le dieu du temps, fils d’Ouranos le dieu primordial, le ciel, et de Gaïa, la terre. Tu suis la symbolique, là, le polytechnicien ? »

Paul suivait…

 

« Maintenant une question. Tu me cites dans ton roman[2], heureusement sous un pseudo, publié sur ton blog, Comment tu as eu ces renseignements-là sur mon compte ? »

M’enfin, ils m’emmerdent tous avec leur « infreequentable » à la con !

« Je suis désolé, mais ce torchon n’est pas de moi et ne je connais pas ce mec. À mon sens, c’est un plagiaire quelconque et sans intérêt qui s’est inspiré de mon rapport final sur la dite opération. Il a dû broder autour ! »

Parce que ça c’est vraiment passé comme ça ?

Coincé !

« C’est nettement plus compliqué et ce n’est pas tout à fait ça. Il n’a jamais été question de détournements de quiconque ni de sommes aussi astronomiques. Juste une petite escroquerie qui n’a jamais inquiété personne et dont un de mes clients a voulu que je dénoue l’ensemble, c’est tout ! »

Dommage, ça respirait tellement « le vrai »…

 

« Maintenant, je peux te proposer une autre version, celles de malfaisants manipulateurs qui ont voulu porter cette « petite affaire » sur un terrain politique. »

Qui ? Pas le Capitaine haddock, on se connaît et s’apprécie !

« Je penche plutôt pour des fadas du type WikiLeaks ou des mecs manipulés par un service secret quelconque, soit de notre propre pays, soit d’une puissance étrangère. Je ne sais pas. »

Mais toi, tu existes.

« Au moins autant que toi, mais je ne suis pas un trousseur de jupon. Je suis marié, j’ai des mômes qui vont à l’école, je paye mes traites comme je peux et je suis au chômage, alors tu sais, les âneries de l’autre con ! » ment-il.

Qui t’as donné mon adresse mail. « Tu as fait état d’un ami commun ! Haddock ? »

Non ! « Un commissaire de police qui m’aime bien et apprécie ta prose, je suppose, mais qui ne te connait que de nom. Cherche !

Et comme j’ai un peu de temps pour te répondre, j’ai donc pris contact avec toi sur ses conseils… Je crois que lui aussi me prend pour « l’infréquentable ». Et il a pensé que nous avions des choses à nous dire entre romanciers ou un truc de ce genre.

Mais bon, si tu as un boulot d’ingénieur agronome pour moi, ça m’arrangerait. »

Non, lui c’est un « voileux », ex-banquier.

Paul ne saura jamais si son mensonge a pris.

 

Parce qu’entre-temps, un type d’EADS veut le voir, suite aux différents appels au secours à la recherche d’un boulot. Après tout, il s’était mis en disponibilité. D’autant qu’EADS, c’est bien pour lui, ça. Ce sont des avionneurs, des missiliers, des équipementiers. Un gros conglomérat dirigé par une flopée d’X, de mines, de centraliens et de sup-aéro, dans laquelle il avait fait un séjour après son retour à la vie civile et son équipée depuis Bora-Bora en voilier en 2005[3]. Il n’y était pas resté longtemps, pour avoir été envoyé en audit à la MAPEA[4] où il était resté un peu plus de 5 ans.

Un retour au bercail en perspective ?

 

Le problème avec les « grosses » structures du type d’EADS, c’est qu’il y a des « sièges » un peu partout en Europe, sans compter ceux des filiales.

Et leurs filiales sont nombreuses, à commencer par Airbus, d’abord un GIE avant que d’avoir été une société commerciale dès 2001.

C’est d’ailleurs par cette « porte » d’entrée dans le groupe à Toulouse que Paul s’est retrouvé à l’effectif chez EADS-France en 2005.

Directement au siège du boulevard Montmorency pour aller « auditer » un peu les comptes et projets d’Astrium, partenaire d’Eutelsat, mais aussi co-filiale de Thalès, avant de filer à Aubenas pour remettre un peu d’ordre dans l’activité de la MAPAE, sous-co-filiale et fournisseur de Safran et de SNPE, elle-même également co-filiale d’EADS Via la CDC…

On lui avait fait passer de multiples tests, divers entretiens avec parfois des « nabots du neurone », parfois avec des ingénieurs véritablement passionnés ou carrément géniaux et contagieux.

Alors, devoir remplir une fiche basique devant une nana méprisante juchée sur haut-talons et nippée pour plus de 2.000 euros de « fringues et d’accessoires » dérisoires, qui vous liste son QCM à devoir répondre par oui ou par non, il y’a rien de tel pour le mettre en rogne !

Paul est en « disponibilité », ils le reprenaient tel quel ou ils iraient se faire voir.

 

Mais alors quand il aurait fallu repasser le test-machine de personnalité avant de se tamponner celui sur le QI, d’une banalité désarmante l’un et l’autre, qu’il avait déjà passés, il craque.

« Jolie Madame ! Vous savez que vous me faites hautement caguer avec vos âneries de potache boutonneuse ? Votre test, je le connais par-cœur pour lui avoir déjà cassé les compteurs. Regarder votre dossier ! »

Elle ne veut pas en démordre : C’est la procédure, même pour rempiler. Et de toute façon, il n’est plus à l’effectif : Ses archives en attestent.

Manquerait plus que ça, tiens !

« Vous voyez ce qu’on va faire : Vous allez rechercher dans la poussière de votre cave les dites archives, pour mettre à jour votre dossier et quand il sera complet, nous pourrons papoter utilement ! »

Mais Monsieur, etc.

Et pour mettre fin à l’entretien, Paul se lève et lance un : « Je ne cause pas avec des gens qui ne font pas leur travail correctement ! Ils font perdre un temps précieux à tout le monde », pour mieux justifier de s’en aller.

Pas sûr que ce soit la meilleure façon de se faire réembaucher par le conglomérat. Ils n’allaient quand même pas le remettre en situation face à un « grand-jury » : Il a déjà donné dans le harcèlement-humiliant !

Exit une reprise : Décidément des macaques primitifs. Et elle, Barbara, pas mieux qu’une guenon, accorte tout de même, à l’esprit aussi court que sa jupe et que ses talons sont hauts.

« Guenon » n’est pas tout à fait le terme idéal. En fait, de profil, elle ressemble un peu plus à cette actrice du « Grand Bleu » jouant le rôle de « Johanna », alias Rosanna Arquette, croit se souvenir Paul après s’en être fait la réflexion : Un bas du visage un peu avancé par rapport au front, un nez en trompette, qui lui donne plutôt l’air d’un grand singe.

De face, ça va : « Acceptable », mais dans d’autres circonstances.

 

C’est à cette occasion qu’il file à Caen passer à l’improviste faire la fin de journée chez Jean-Luc. Le bonhomme est en plein… « tournage » quand il passe la porte. L’occasion de se rincer l’œil.

Marrant comme les « hardeurs » sont assez moches et « petits », une fois le maquillage et les « accessoires » ôtés, de ceux qui font illusion parfaite sur les appendices sexuels du titulaire. Surtout les « hardeuses » : On ne se retournerait même pas sur leur passage dans la rue !

Et pourtant, la petite planète du « porno » sexe tourne autour de « ses héros » et de quelques volontaires anonymes qui, moyennant quelques picaillons, se butinent le fion sans conviction sous les « sunlights » et quelques caméras numériques : Des images à retoucher pour les rendre plus « performantes ».

« Et ça se vend toujours, ce genre de choses ? »

Et oui, et oui…

Paul apprend qu’avec une séance de prises de vue d’une matinée et une cinquantaine de séquences, il décline ainsi une trentaine de format « 5 minutes », deux ou trois formats de « 20 minutes » et parfois un long métrage de « 52 minutes ».

« Il suffit de changer l’arrière-plan, de mélanger un peu les scènes, ou de mixer avec d’autres prises de vue antérieures ou à faire. Avec un bon ordinateur, c’est une journée de boulot. Ça ne coûte pas très cher et ça se vend encore moins cher, mais tout de même pour une bonne centaine de boîtes payantes qui diffusent sur internet et se payent en abonnements ! Du bon business, même si la concurrence est rude ! »

Bref, il en vit depuis la disparition du « Newvox », où il faisait de vrais scénarios avec des images volées de coïts plus délirants les uns que les autres : Faut dire qu’il avait une faune particulièrement bigarrée sous l’objectif, à cette époque-là !

En bref, il dépense 500 à 1.000 euros et en récolte 5 à 10 fois plus dans les semaines qui suivent : « Deux séances par semaine, c’est largement suffisant. Je passe mon temps restant à filmer des décors et gérer les chèques et les virements !

Et toi, qu’est-ce que tu deviens, le « petit-génie » ? »

Il cherche du boulot. Jean-Luc lui fait alors une fleur à 100 euros la journée, s’il est capable de bander sans discontinuer, il le prend.

« Simplement, il me faut un certificat de moins de trois mois de séronégativité ! »

Comique, ça vaut combien entre l’ordonnance du toubib et l’analyse en labo ? Au moins la moitié. Il ira loin avec deux séances par semaine maximum : 400 euros/mois à tout casser.

« Et pas de détection des MST ? »

Pour les filles seulement. « Mes hardeurs sont tous dotés d’orthèses qui rallongent leur pénis. Ça s’enfile comme d’un préservatif, mais un préservatif qui est troué : Il faut que leur jus s’extraie quand même devant l’œil de la caméra, sans ça on utilise du blanc d’œuf cru. C’est en mousse, silicone et latex et l’illusion est parfaite ! » … Après retouches.

Intéressant, ça. Et on n’en trouve dans le commerce ?

« Non. Ça vient des USA. »

Mais, mais… « J’ai un problème avec une femme qui a une « cheminée » démesurée et dont son mec n’arrive pas à l’engrosser parce que sa bite est nettement trop courte. Tu crois que ça peut les aider à avoir un gamin ? »

Oui, à condition que le monsieur prolonge le coït et que la dame reste les fesses en l’air.

« Justement, elle n’aime pas ! »

Alors, elle prend la position de la levrette-pointue, « mais très cambrée, tout le temps et même au-delà. Et il faut que lui soit au-dessus et qu’il gicle de haut en bas ! »

Intéressant, ça ! « Parce que tu en as besoin pour ta moitié. Je ne me souviens pas que tu fusses si mal doté que ça par la nature. »

« Tu es gentil, mais il ne s’agit pas de moi. Par ailleurs, on ne me paye pas pour coucher ni encore moins pour engrosser ! »

Très bien, très bien : « Pas de problème si tu me fais ça à l’œil ! Je te ferais une exception à mes principes… »

Il en a encore ?

En revanche, il est preneur de bons scénarios : 1.000 à la commande après remise d’un synopsis retenu à valoir sur les 10 % des recettes, après.

Rapide calcul : Si une journée lui coûte 1.000 pour en gagner 10 fois plus, plus tard, 10 % de 10.000, il n’est jamais perdant du « plus après » !

 

Paul lui parle de ses deux histoires vécues par procuration : Celle du violeur en série jamais identifié et celle de la maîtresse qui fait tuer son mari par son amant pour toucher l’assurance-vie et qui lui est toujours actuellement en prison pendant qu’elle en a vraisemblablement mis le grappin sur un détenteur d’usines. On pourrait en rajouter une à inventer, celle du type qui paye les amants de sa femme pour qu’elle tombe enceinte parce qu’il est impuissant. Et comme c’est un personnage public, il les fait assassiner par ses services secrets pour que le secret ne soit jamais éventé.

La première lui convient bien. Mais ni la seconde : « Bien trop classique et pas assez de cul ! ». Ni la dernière : Trop invraisemblable…

S’il savait, enfin, passons !

Paul y réfléchira, si vraiment il a le temps et a besoin d’argent. Pour le moment, il a autre chose en tête.

« Voilà ce à quoi je pense : Est-ce que tu as toujours ces mini-caméras à dissimuler dans une chambre d’hôtel ? »

Il a nettement mieux en plus petit et en pagaille. « Mais je ne les utilise plus, les optiques sont de qualité très moyennes. Tu veux en faire quoi ? »

Pour le moment, il ne sait pas.

« Ça vaut combien ? »

Pour 500 euros, Paul repart avec une dizaine de ces « mini-puces-optiques » et le DVD du logiciel qui gère tout ça sous Mac-OS, avec même une application « iPhone » et deux orthèse en silicone.

Faudra qu’il essaye avec Miho, quand Mylène aura trouvé un point de chute hors ses murs.

 

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[1]Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : « Au nom du père » ; Chapitre XI, Tome I, publié aux éditions I-Cube.

[2]Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : Chapitre XVI « Opération Juliette-Siéra », publiée aux éditions I-Cube.

[3]Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : « Au nom du père », Chapitre XVI Tome I, publié aux éditions I-Cube

[4]Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : « Ardéchoise, cœur fidèle », à paraître aux éditions I-Cube.

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29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 04:02

Suite des échanges avec Blaucher

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Tout cela est très recherché par le monde criminel du terrorisme et de la corruption qui se ressemble et qui s'assemble.

Une complicité secrète inavouée s'installe entre ces deux royaumes, ces deux cartels dont les différences s'amenuisent de plus en plus.

« Ces deux mondes ont en commun l'appât du gain rapide, la corruption endémique, l'utilisation de la menace, et le souci de « débiliter » les volontés des masses.

Ces deux mondes ont tous les deux une organisation économique financière de type capitaliste structurée selon les mêmes paramètres avec le même but qui est de maximaliser le profit avec un contrôle vertical de productivité.

La hiérarchie de ces deux mondes est militaire.

La violence est la même soumise à la volonté d'accumulation monétaire pour la domination territoriale et la conquête des marchés.

Ces deux mondes qui finissent par se mêler, ne craignent ni les sanctions judiciaires ni les commissions de contrôle. Ils agissent dans une liberté quasi-totale en traversant de leur fric mal gagné souvent, les cyber-frontières de la planète sans aucun obstacle. Ils trichent à la vitesse de la lumière sur le marché du comptant, au jour le jour, puis sur celui du terme plus dangereux encore car spéculatif.

C'est le même rêve pour un banquier et un truand d'avoir cette vitesse d'accumulation doublée d'une fabuleuse liberté dans une totale absence de transparence pour des profits sans taxes. »

 

« L'argent n'exprime plus la valeur des choses et ne sert plus uniquement comme moyen de paiement des marchandises. Des sommes astronomiques qui ne correspondent plus à rien de productif circulent sans assurer des gains de productivité ni à assurer une augmentation des véritables richesses économiques.

Si bien que les profits réalisés dans ces opérations doivent être pris au détriment de l'économie productrice provoquant un appauvrissement de l'économie réelle et un véritable vol totalement impuni et commis par nos plus grandes banques.

Cela convient particulièrement bien aux capitaux occultes qui peuvent se blanchir ainsi bien facilement.

La faute revient aux produits financiers dérivés qui représentent plus de 10.000 milliards de dollars ! »

 

Et tout peut faire l'objet de spéculation dans les produits dérivés : Du pétrole, du blé, du fric etc. même d'autres contrats de produits dérivés...

Tout est bon comme support !

Comment fait-on ?

 

« C'est simple on convient par contrat ferme l'achat à une date fixe mais ultérieure d'une quantité de fric (par exemple) à une échéance parfois lointaine à un cours déjà fixé à l’avance sachant qu'il va évoluer (c'est le change à terme parfaitement sain si on couvre un risque quand on doit recevoir une devise étrangère). Ceci est « hors bilan ».

On peut attendre l'échéance et si le cours a augmenté on revend immédiatement le bien acheté moins cher à terme et on prend la différence sans recevoir le capital ou le bien.

On peut aussi, avant l'échéance, acheter pour cette même échéance quand le cours est favorable, n’importe quand avant.

À l'échéance, les capitaux ou les biens, titres, etc. vendus et achetés se compensent et seule la différence est gagnée ou perdue si les cours ne vont pas dans le sens prévu.

Mais il y a toujours un gagnant et on peut très bien, dans la même banque être des deux côtés et n'encaisser que les profits en laissant les pertes à sa boîte ou à des clients... »

 

« Le plus marrant est de commencer dans l'autre sens et de vendre à terme une devise ou un produit que l'on a pas en jouant sur la baisse des cours soit l'inverse du schéma ci-dessus : En l'achetant moins cher plus tard.

Pour avoir le droit de faire cela il faut avoir une autorisation de change à terme de la banque.

Les conditions sont simples, on n’exige bien souvent qu'un dépôt égal à 5 % du montant de l'opération de vente à terme rien pour les achats à terme. »

 

« Le problème peut s'amplifier, car quand une perte de cet ordre survient les nouveaux produits reportent le dénouement du contrat par un autre en repoussant parfois éternellement le résultat négatif des opérations... et cela fait chez Barings, ou chez Kerviel, quand on en s’en est rendu compte longtemps après. Imagine les cadavres dans les placards des banques. La BDF le sait mais n'a pas les moyens de vérifier ces opérations qui sont hors bilan et compensées... »

 

« Les artisans de ces opérations sont les traders qui sont motivés par des revenus insensés dépassant de loin ceux de leurs dirigeants qui ne les contrôlent plus.

Ils sont pris de passion et d'une volonté incroyable à écraser le concurrent enivré de faire de l'or avec du vent : La violence de leurs actions se retrouve dans les marchés et dans la vie quotidienne.

Les bénéfices pipés sont, au début, astronomiques mais les réveils sont parfois difficiles quand le trader part en congés et que le marché se retourne par exemple… »

 

« Il existe une criminalité financière que vous devrez raconter un jour, celle qui pousse plus de gens à se révolter, à poser des bombes et se faire shooter dans des buildings.

La crise de civilisation est là. Dans les crimes de ces gens-là, trop bien nourris aux stock-options et aux primes de résultats ! »

Paul n’y comprend pas grand-chose, à vrai dire.

 

« C’est pourtant simple ! »

Tu prends un type qui a besoin de frégates furtives, d’avions de combat, de systèmes de détection sophistiqués, d’obus, de canon, de pétrole, de coton ou de blé, peu importe.

Ce qui est important, c’est que ce soit gros et qu’il y ait du temps entre le moment où la commande est passée et le moment où la chose, des titres, des créances, des tourteaux de soja ou des bottes de paille, seront livrées.

Ça part d’un endroit et ça arrive à un autre.

« Prenons l’exemple d’un pétrolier qui fait le plein des cuves à Dubaï et qui va livrer à Antifer. Trois mois de mer.

À Dubaï, le prix est payé cash par l’affréteur au chargement en dollar à un prix donné, celui du cours pour compliquer les choses. Mais la plupart des contrats prévoit un cours entendu d’avance.

L’affréteur n’a pas nécessairement l’argent. Il va voir son banquier qui finance l’acquisition. Ça se passe en amont de la commande.

Le banquier a globalement un mois pour acheter du dollar à virer le jour J au vendeur de brut.

Il achète une option dollar à J – 30. Si le dollar monte, il lèvera l’option. S’il baisse, il laisse tomber l’option et achète comptant sur le marché.

De toute façon, il a fait souscrire une autre option à cours défini à son affréteur, qui lui veut un prix fixe à la commande.

Première marge d’intermédiaire, plus les commissions. »

 

« Pour payer son achat, l’affréteur revend son contrat, livraison à Antifer à J + 90. Le prix obtenu sur le marché permet de payer le banquier.

En contrepartie, il rachète une option sur le déchargement audit port à J + 90 à prix convenu, celui du marché.

Le gars qui lui vend l’option et lui achète la livraison, il se refinance à son tour sur le marché où les « investisseurs » spéculent sur les cours du pétrole durant 90 jours. Y’en a qui font des plus-values et les moins-values sont couvertes par des options à terme, mais aussi sur la valeur dollar à terme.

90 jours plus tard, le pétrole est déchargé à Antifer, les contrats se dénouent, mais comme ils ont pu changer de mains des dizaines de fois par jour, chacun fait ses comptes à raison des spéculations successives. Et tout le monde se partage les gains entre l’option la moins chère et le prix le plus élevé du cours. »

Il y a forcément des perdants…

« Bé non ! Si ce sont « les marchés » qui perdent, mais eux-mêmes n’ont jamais engagé d’argent, parce que les cessions se font en réel entre 1 et 5 % de commissions, qui servent à garantir les paiements en chambre de compensation. 

Le perdant, il n’est pas fou : Il se refinance lui-même sur le contrat suivant ! Il y en a 70 par jour qui se nouent dans chaque port de chargement… Les pertes éventuelles sont compensées par des gains ultérieurs. D’autant mieux que comme ces cessions de contrats sont des engagements hors bilan et que personne ne les contrôle même en fin d’année, ce n’est pas dans la mission des certificateurs, gendarme des bourses et autres commissaires aux comptes, ça peut durer longtemps jusqu’à ressortir avec une plus-value. »

Et puis il y a une autre astuce qui consiste à déporter les pertes sur les « petits-épargnants », en général des entreprises disposant de cash de par leur activité, quand vraiment le marché est décidément à la baisse durable, ce qui est arrivé à chaque explosion de bulle : Le prétexte est facile alors d’expliquer que la bulle a pété, d’autant qu’on a maintenu le client dans l’idée qu’il a fait des gains monstrueux pendant des mois et des mois !

 

« Et quand c’est une entreprise qui vend une centrale nucléaire ou des avions, ça se passe de la même façon ? »

C’est un tout petit peu plus compliqué.

Le contrat est libellé par date successive : 10 à 30 % à la commande selon l’importance du marché et des études préliminaires, la suite au commencement de fabrication, puis aux diverses dates de livraison, par étape et tranche de 5 à 10 % pour des contrats qui s’étalent sur plusieurs années.

« La première tranche d’acompte, paye effectivement les études, mais également les commerciaux et les intermédiaires. Quand ce sont des contrats soumis à autorisation d’un État, le préalable est de payer les intermédiaires qui sont garants des commissions et rétro-commissions à verser. Souvent, ils en font l’avance sous forme de lettre de changes à terme, escomptables.

L’avantage, c’est que quand le destinataire escompte pour se payer de sa signature, si l’intermédiaire estime que le contrat n’est pas tenu, il colle une opposition à la lettre de change émise et le destinataire se retrouve en situation d’avoir tirés des chèques en bois. Ce n’est jamais arrivé, sauf pour les frégates de Taiwan, justement.

Ce qui a flanqué le boxon dans le système des rétro-commissions et fait condamné la France à des versements d’indemnités copieuses à en être faramineuses. »

Dans l’affaire des sous-marins de Karachi, les lettres de change ont été frappées d’opposition. Du coup, les destinataires des commissions sur place on fait parler la poudre.

« En vain, crois-je savoir ! Mais il y en a eu quand même 11 qui sont restés sur le carreau. »

En revanche, là où c’est « juteux », c’est que sachant où, quand et dans quelles devises les versements vont avoir lieu, tout le monde se couvre des risques de change aux termes successifs.

« L’astuce du « barter-triangulaire », c’est de croiser les contrats import-export et les échanges de devises, les termes des contrats obligataires venant à échéance, notamment sur les dettes publiques ou les grandes entreprises émettrices, voire les institutions. Tu peux donc acheter à « bon cours » la contre-valeur, sur option, sur ces titres en croisant les termes, tels qu’au moment des paiements, il n’y ait pas de rupture.

Autrement dit, pour payer la énième tranche d’un contrat d’armement libellé en dollar, alors que la monnaie du pays acquéreur est le Yuan et celui du pays exportateur de sa technologies est de l’Euro, il est assez facile de spéculer sur l’Euro, tout en spéculant sur le dollar par rapport au Yuan ou à l’Euro en ayant en portefeuille non pas de la monnaie, mais des obligations remboursables à ladite échéance, ou en paiement du chargement d’un pétrolier, ou d’un cargo de blé en vrac, de thé, de containers d’ordinateurs ou d’automobiles. 

En fait, dans cette hypothèse, la compensation est telle entre ces divers opérateurs, tu peux arriver à équilibrer, sur des dizaines de millions de dollar ou de francs Suisse, voire des centaines, qui ne nécessiteront que quelques milliers de dollars de plus ou de moins. 

Il faut imaginer qu’il n’y a pas de transfert réel d’argent : Ce ne sont que des écritures ou débit égale toujours crédit. Il s‘échange ainsi tous les jours des milliards de dollar sur toutes les places monétaires et l’argent n’apparaît jamais en tant que tel. »

Par exemple, avec la Suisse, on en est à quelques centaines de francs/jour à peine plus quand c’est bien fait.

 

Ouais, mais les payes sont bien faites en monnaie sonnantes et trébuchantes locales.

« En chèque ou par virement. Mais tu ne sais pas que l’argent qui sert à faire les payes, il est venu dans la minute d’avant d’un transfert éclair, du paiement d’une commande, faite il y a trois mois, créditée elle-même sur une somme reçue en paiement d’un camion, d’un pétrolier ou d’un avion, elle-même créditée du détachement d’un coupon, ou de la levée d’une option quelconque sur un titre lambda sur le marché de Tokyo et ainsi de suite. Tout cela se passe à la vitesse de la lumière tout autour de la planète, tout au long de la journée calendaire et tout ce qu’on demande, c’est que le débit soit toujours égal au crédit. Simple ! »

Et comme les réserves des banquiers crapuleux, sur leurs mouvements dans les places off-shore sont énormes à force d’avoir accumulé des plus-values, 60.000 milliards de dollars, il suffit d’un ordre.

« Je ne veux pas t’affoler, mais quand on entre dans une salle de change et que tu demandes aux traders qui sont les « investisseurs », ceux qui passent les ordres d’achat ou de vente, ceux qui donnent ou ne donnent pas d’ordre de virement, aucun ne sait. Ils ne voient jamais qu’un tout petit bout de la lorgnette, d’autant que sur les marchés à termes, tu es habilité à travailler avec seulement 5 % de cash. Tout le reste, ce sont des effets de levier, qui font monter un cours, le font redescendre aussitôt ou un peu après. Parfois plusieurs fois dans la journée ou dans l’heure. Un écart d’un dixième d’euro, quand il s’agit de dizaines de millions d’euros, c’est tout de suite 1 millions d’euro de plus-values. »

Mais alors, si c’est possible, pourquoi ne pas le faire ?

« Parce que tes banksters, ils payent leur monde de corrompus en cash ! Donc ils ont inventé la notion « d’intermédiaires nécessaires » qui assurent le financement des commissions et autres rétro-commissions, tellement entre voyous, on ne se fait pas confiance ! »

Et ceux-là ont raison, puisque même un Chirac est capable de décider de tout bloquer. Le grain de sable qui fait que tout l’édifice peut s’écrouler.

Et bien sûr, les tribunaux de patauger gravement là-dedans.

« Tu m’en apprends de belle. Je comprends mieux les histoires de compensation et les manipulations hasardeuses que le système permet quand on n‘est pas un honnête. »

Et des malhonnêtes, il y en a de plus en plus.

 

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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 04:02

Rencontre internautique

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Au soir même, Paul se retrouve dans son 60 m² coincé entre Miho et Mylène qui se font la gueule à s’énerver après le chaton des voisins.

Il s’enfuit dans la mezzanine et trouve sur sa boîte mail plusieurs messages : Les « filles », Charlotte et Aurélie, sont en Californie. Sans plus de précision.

Plus un courriel inhabituel marqué « @cia.org.us » qui donne les coordonnées internautiques de Blaucher.

Il prend l’initiative d’envoyer un mail de contact.

 

Pendant les jours qui suivent, Paul cherche du boulot. On lui propose bien d’aller œuvrer dans une entreprise d’assurance, de jouer les « dégé » dans une autre qui fait de la valorisation de déchets. Une boîte de réseau électrique attire son attention. Une coopérative de produits bio, un syndicat professionnel, un cabinet de consultants en stratégie, un marchand de programmes informatiques à façon.

Même son ancien « producteur » de film porno, Jean-Luc, se rappelle à son bon souvenir : Il est prêt à lui acheter des scénarios. Ce qui lui donne une idée… Après tout, Charlotte, la vraie, elle a déjà eu à faire avec les « deux salopes[1] » ! Faudrait à voir ce qu’elles sont devenues, ces deux-là : Ça pourrait être utile à Almont, sait-on jamais !

Et tant qu’on y est dans la rubrique « souvenir-souvenir », pourquoi pas également la sulfureuse Natacha[2] ?

Encore une enquête de merde, qui n’a pas empêché cette dernière de toucher l’assurance-vie sur la tête de son mari et de laisser moisir son amant en prison !

Et du coup, il se décidera à faire un détour par Caen, là où Jean-Luc a posé ses caméras après ses exploits du « Newvox ».

 

Pour les entretiens d’embauche dans des entreprises « normales » soit ses prétentions sont largement supérieures aux moyens de la boîte, soit les perspectives de développement lui paraissent trop étroites, soit, ça ne le tente pas du tout d’aller faire le guignol dans un métier qu’il ne connaît pas plus que ça.

Même Lady Joan lui propose d’aller épauler sa copine écossaise, voire même de le prendre en qualité de consultant à Londres.

Or, pour l’heure, il lui faut rester en France. Voir si les choses se décantent avec le « cabinet noir » et œuvrer à pister Lacuistre, une petite idée de la suite commençant à germer dans son esprit.

Il en profite d’ailleurs pour aller saluer Liamone à Bordeaux. Une rencontre courte entre deux trains.

Le type est en bout de course. En fin de vie.

« Paul de Bréveuil. Le fils du juge que tu as assassiné dans les années 80. Il va tout juste y avoir prescription. »

Il y a prescription depuis quelques mois.

« Je m’en fous. Pour moi, c’est comme en Italie : Il n’y a jamais prescription. Je voulais juste voir ta tronche avant de te faire la peau. Et te dire que je me suis occupé de Risle. C’était le premier sur ma liste. Tu es le second avec ton frère. Plus tard, je m’intéresserai à tes gosses. Ça te va ? » bluffe-t-il.

Ça ne lui va tellement pas, qu’il en fait une poussée de tension qui le rendra le soir même victime d’une rupture d’anévrisme.

Il décédera quelques jours plus tard, devenu paraplégique pour rajouter à son malheur.

 

Pareil la semaine suivante chez le frère.

Le « légume », il regarde quand même son visiteur depuis son fauteuil, devant la fenêtre.

« Je suis le diable. Et je viens cherche mon dû. Je vais te prendre ton âme ! »

Paul ne sait pas si l’autre « capte » ce qu’il lui dit, tellement il a l’air avachi du neurone.

Mais en revanche, il saura plus tard qu’il est parvenu à se jeter par la fenêtre du premier étage de sa maison de santé en hurlant : « Le Diable ! Le Diable ! »

Celui-là aussi, ira en enfer se console Paul.

Sans « DD », Paul passe des heures sur internet à rechercher Parepoux. Mais il en reste bien incapable pour l’heure.

 

Sa véritable occupation est consacrée à des échanges de courriels avec Blaucher. On peut résumer les activités de celui-là pour le compte d’une banque française qui a monté le dossier financier des frégates de Taïwan et d’Arabie-saoudite il y a des décennies de ça, comme d’un vaste réseau mafieux.

En fait, ces grands contrats sont le prétexte, pour beaucoup, pour blanchir de l’argent qui circule.

Extraits[3] :

« Le temps c’est de l’argent » répète-t-il souvent. « Et les banquiers en ont à revendre, du temps ! Mais pas les petits porteurs.

Les banquiers vivent comme ça, en appelant cela « le terme » !

Ils ne volent pas leur client « à vue » comme on le met sur les traites !

Ils ne font jamais cela sous leurs yeux maintenant détournés ailleurs vers des marchés virtuels.

Les banquiers préfèrent utiliser des mots savants incompréhensibles même pour eux-mêmes, pour cacher leurs escroqueries présentées en complet veston de bandit de grand chemin.

Dans le système y compris à la COB on les endort en anticipant sur le temps pour vendre leurs économies au plus haut afin de les racheter plus tard au plus bas.

Seuls les financiers de haut vol, connaissent les cours de rachat qu’ils manipulent à l’avance sans que tu le saches.

Souviens-toi d’Eurotunnel et de Disney ! »

 

« Plus fort que cela, les spéculateurs même pas taxés, passent leur temps à parier sur les cours qu’ils manipulent dans un marché tellement énorme qu’il dépasse l’économie réelle. Les énormes profits qu’ils en tirent sont placés et gelés en off-shore. Sans jamais plus servir, ces détournements plombent l’économie du travail que l’on doit bien ponctionner pour réaliser les profits fictifs et purement comptables des spéculateurs.

Les produits de la spéculation et de la corruption se rejoignent pour se « geler » sous le soleil des paradis fiscaux de mafieux. On y constitue là une réserve de guerre qui ne fait pourtant pas le poids avec les réserves asiatiques qui représentent 75 % de la richesse monétaire de la planète. »

 

« Ceci devient le moteur de nos plus grands dirigeants qui recherchent activement de la rétro-commissions et qui s'attribuent sur la compétence des autres des salaires astronomiques malgré leurs erreurs de gestion.

Tout cela pour bénéficier en bandes organisées, de plus-values astronomiques totalement indues. Les bénéficiaires indignes de stock-options détournées sont bien informés en vendant souvent leurs propres titres avant les autres.

Puis comble de l'hypocrisie, ils rachèteront plus tard leurs titres (comme les banques l'ont fait avec Eurotunnel, Disney) au plus bas en détroussant leurs propres salariés et les petits actionnaires particulièrement abusés en 2001. »

 

« Tout cela est indécent et cela devient de plus en plus litigieux, voir criminel sans que l'on se donne mauvaise conscience en ne rechignant pas sur la fréquentation de capitaux totalement mafieux voir en ne refusant pas le fruit d'une corruption démesurée puisque l'on accepte facilement  le système des rétro-commissions qui fait croire à la nécessité de répondre aux besoins d'intermédiaires soi-disant indispensables et souvent inventés pour se constituer en off-shore une retraite occulte. »

 

« Les « banquiers de l'ombre » pilotent un empire criminel basé sur les unités noires. Un système qui inspire nos propres banques qui confient cela en France à des organismes spécialisés et privés qui ont pignon sur rue sous l'enseigne d'officines de renseignement dirigées par d'anciens officiers toujours en missions.

Le banquier gère en fermant les yeux, jusqu’aux fonds des « Martyrs de la Révolution », sans que le siège ne trouve rien à redire.

Il y avait pourtant la couverture occulte de fonds iraniens et palestiniens alors que des bombes explosaient à Paris et que nos crédits dits documentaires pour l’importation d'armement passaient pour des livraisons de fruits.

Mais cela n'était rien à côté de ce que j'allais découvrir en Asie en repartant pour ma boîte à Taiwan ou après de minables bakchichs, j'allais chasser les rétro-commissions et les blanchir en « margins accounts ».

La spéculation débridée venait couronner le tout. La suite l'explique et montre ma résistance et mon divorce avec cette institution dominatrice qui me croyait son dévoué.

En partant de minables frasques et d'opérations médiocres, j'allais découvrir peu à peu le montage d'opérations bien plus criminelles au profit d’une clientèle avide de retours et de solutions de blanchiment » se souvient-il de son passé de banquier aux premières loges.

« J’avais monté un système justement pour éviter le blanchiment. Je faisais valoir à ma direction que nous avions tellement de clients qui achetaient et qui vendaient à Taipeh, qu'il était préférable, plutôt que de faire des transferts au siège et de recevoir de l'argent, de tout bloquer dans un compte, de ne pratiquer aucun transfert et de ne verser que la différence : horreur !

J'ai, en effet, appris par la suite que mes patrons faisaient bien de la compensation, mais pour « planquer » les commissions et dissimuler le blanchiment. Dans ces conditions, quand je proposais de faire de la compensation pour éviter les transferts de devises, la corruption et la spéculation, je passai pour une âme damnée. »

 

C’est le principe du « barter triangulaire » (troc) avec des risques de transferts en divises minimum ! « Tu parles que tu gènes les banques ! Où planquer les détournements si tu rends leurs opérations moins opaques ?

Et si tu vantes le travail par rapport au virtuel tu vas forcément déranger. Leurs mouvements virtuels de fric représentent plus de 80 % de l’économie réelle et plus de 1.000 milliards de dollars sont échangés chaque jour sur les marchés internationaux, (les réserves de changes des pays du G 7 varient entre 250 et 300 milliards de dollars seulement !)

Ainsi le capitalisme occulte peut, s'il le désire et quand il le désire, jeter sans raison commerciale, sur les places jusqu'à 800 milliards de dollars par jour ne produisant aucune valeur ajoutée. »

 

« Ce fric, des positions comme on dit, on ne l'a pas ! Il est virtuel, les profits sont factices et le développement suicidaire... Sur les 1.000 milliards brassés quotidiennement, seule une part infinitésimale se transforme en investissements productifs. C’est en l’an 2000 que l’on a atteint le comble de l’hypocrisie, en attirant sciemment des capitaux destinés à être détournés dans une spirale ascendante dont aucun banquier n’a osé en dénoncer le danger, vu qu’ils en connaissaient forcément le retour de fortune pour en profiter à coup sûr, en spéculant encore par des promesses de livraisons de titres au terme, dans le temps convenu. Ce qu’ils appellent « le terme » ou via les nouveaux produits dérivés.

Le sort de cette épargne orientée vers l’abattoir financier, était scellé depuis longtemps, depuis que les banques voyaient leurs dépôts flancher pour les avoir trop orientés vers ce nouveau casino où seul le casinotier gagne et où l’on pratique le « baronnage » soit du blanchiment en dollar massif. Des profits purement spéculatifs de ces opérations finalement virtuelles se sont vite retrouvés dans tous les paradis fiscaux que le système bancaire a fait fleurir de par le monde, de Luxembourg à Limassol. »

 

« Sauf que le fric cela ne s’évapore pas ! Et que nous sommes là, dans la comptabilité financière, voleuse et menteuse, mais toujours équilibrée et à chaque débit il y a un crédit pour un nanti improductif !

Et que si le profit spéculatif est virtuel il faudra bien le prendre en cash dans l’économie réelle, soit dans votre poche !

Alors comme on vous a déjà fait payer la note salée de CL, on va TOUS vous débiter sous formes divers, moins-values boursières, blocage de salaire, paiement forcé de frais divers et demain par la dette publique des pays qui ont refusé de tailler dans les salaires et les dépenses.

Les autres, les bénéficiaires heureux élus et financiers de cette guerre indigne, les autres, bien peu nombreux ont été crédités loin de la bourse dans des paradis off-shore où ils se planquent pour aussi financer la guerre ! »

 

Et encore : « Ce phénomène ne relève pas du complot ; il reflète plutôt l'irrationalité et la nature régressive du système financier. Les taux de change et d'intérêt réels, grâce en bonne partie aux mesures de déréglementation, sont largement hors du contrôle des gouvernements. Sur les seules trois places les plus importantes (Londres, New-York et Tokyo), les transactions quotidiennes de devises sont passées de 188 milliards à 653 milliards de dollars, selon les données de la Banque d'Angleterre.

Et, en vertu de la déréglementation, elles sont désormais incessantes, et permettent de faire instantanément voyager des milliards tout autour de la planète.

Les marchés sont de plus en plus concentrés géographiquement et aux mains de colosses. Les dix plus importants opérateurs de devises de Londres ont accaparés 75 % du marché. Les mêmes phénomènes sont à l'œuvre à New-York et Tokyo, allant de pair avec la puissance accrue depuis vingt années des deux cents plus grosses firmes multinationales de l'industrie et des services. »

 

« Les grands acteurs jouent sur le long terme grâce à des portefeuilles de devises de 35 à 40 milliards de dollars. Grandes banques, fonds de pensions, compagnies d'assurances disposent d'une panoplie d'instruments sophistiqués idéaux pour intervenir dans « l'économie de casino » ; les gouvernements sont les otages de ces transactions qu'un opérateur qualifiait avec humour, mais non sans justesse, de « pratiques très élaborées de terrorisme financier ». »

« Il faut te dire que pour bien planquer tout ce fric mal gagné, volé, escroqué, ce que ce que tu cherches n'est pas matérialisé et que ce que l'on cache au Luxembourg dans des comptes non publiés ce sont des écritures comptables qui n'ont aucune justification économique et dont seules les différences entre achats et ventes de n'importe quoi (du fric, des titres, des commodities, du vent parfois) sont extériorisées et virées via Swift. »[4]

 

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[1]Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : « Contre-enquête : Carine & Claudine », à paraître aux éditions I-Cube.

[2]Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : « Le crime était parfait », à paraître aux éditions I-Cube.

[3]Avec l’aimable autorisation de l’auteur de « CRA$H ! » dont l’action se situe en l’An 2000 (lien « écrasé » depuis par mesure administrative…). Un aperçu seulement : http://tycoon2000.free.fr      

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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 04:02

Rencontre improbable

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Sidérant. Paul revient de Fresnes troublé par ce qu’il vient de vivre. Cette garce-là est animée d’un « vouloir-vivre » étonnant. Elle y met de la fougue croyant encore à son avenir qu’elle n’a pourtant plus.

Miho se bat avec un chaton tout roux tacheté de blanc quand il rentre chez lui. Celui des voisins de palier : Il a tendance à passer par les balustrades. Il s’agit de le choper et de le garder au frais devant une gamelle de lait pour le restituer à ses propriétaires quand ils rentreront.

« Mais laisse-le et arrête de lui donner à boire ou à manger ! Il rentrera tout seul chez lui. »

Mais il est : « Si chat mignon ! »

Tu penses, un truc à laisser des poils partout et à faire ses griffes sur les montants des fauteuils tout neuf.

 

En fin de semaine, il reçoit un coup de téléphone. La voix du gusse qui se faisait passer pour « Jacques Chirac ». Re-bouffée d’adrénaline.

« On continue ou non ? »

Que son patron aille se faire foutre : Il ne peut rien pour lui.

C’est là qu’il prend peur pour Mylène : Son restaurant sur péniche peut-être la prochaine cible.

Comment arrêter le carnage ?

La fondation Risle n’existe plus, c’est comme ça, et ses activités illégales non plus. Personne n’y peut plus rien.

Aussi, ils descendent pour le week-end. Ce qui est une erreur, mais bon, personne n’est parfait.

Mylène n’en peut plus de tout faire toute seule pour faire tourner leur boutique où elle n’est que gérante minoritaire (pour des raisons de fiscalité appropriée et de couverture sociale à l’époque de sa création).

L’argent manque en caisse dès qu’elle embauche du monde pour l’aider en cuisine ou « en salle ». Et dès qu’elle s’en passe, elle est crevée.

Et puis de voir Paul avec sa « niaqwée », ça l’enrage, même si Paul reste « assidu » à ses charmes à elle quand il est là.

« Il y a bien une solution. Tu laisses tomber. On revend la péniche et le fonds de commerce et tu pars en vacances à Kotor ! Peut-être même que Pètros te garderas en cuisine. »

Il n’y pense pas ! À bientôt 50 balais, elle ne va pas refaire sa vie à l’étranger. C’était leur deal à eux deux.

Et puis, vu tout ce qu’il y a au passif du bilan en termes de compte-courant, la vente ne suffirait pas à tout rembourser.

« Ça ira mieux le jour où on aura fini de rembourser les banquiers ! Il suffit de tenir ! »

Ils ne tiendront pas : La péniche explose et coule, retenue par ses amarres le mardi matin suivant, alors qu’elle fait ses courses à Rungis avec son antique camionnette.

Heureusement, le personnel fumait une cigarette sur la berge avant de se mettre au boulot. Pas de blessé, mais une grosse frayeur.

Le problème, avec Mylène, c’est qu’elle n’a pas payé l’assurance…

Même pas la peine de « jouer » avec l’expert.

Qui d’ailleurs passe quand même constater les dégâts par acquis de conscience un peu plus tard.

« C’est quand même pas de chance pour toi, Paul. Il n’y a plus que l’usine qui n’a pas encore sauté. »

« Je ne suis plus à l’usine, Marc ! Celle-là, tu peux la garder en portefeuille. Elle ne risque rien. »

« Et tu vis comment alors ? »

Là ? Vraiment sans le sou.

« C’est moi qui ai le contrat pour ton appartement ? »

Oui ! « Faut que je réfléchisse… »

Un ami ?

Tous les mêmes…

Et c’est bien là que Mylène prend ses quartiers, sur les bords de Seine, passant ainsi de la rive droite à la rive gauche, mais en amont et en face de la cathédrale de Paris.

Paul en est à se demander s’il ne sera pas plus en sécurité au large sur son ketch. Au moins, personne ne viendra l’emmerder au téléphone à le menacer de représailles pour un truc qu’il lui est matériellement impossible de faire.

 

Il envisage d’ailleurs sérieusement de faire la route des trois caps, puisqu’un jour ou l’autre il lui faudra « être loin », jusqu’à ce qu’il fasse une rencontre totalement inattendue.

Charles Almont est de passage à Paris et « comme par hasard », tiens donc, croise Paul sur le Boulevard Saint-Germain.

« Ah mais quelle surprise ! Mon meilleur agent qui se promène ! »

Oui, oui : Tu parles. Il allait à la « maison de l’association des X » voir si on lui avait trouvé un point de chute, tout en broyant du noir.

« Je vous offre un pot, il faut qu’on parle. » C’est ainsi qu’ils se retrouvent tous les deux au pub Saint-Germain, les « g-men » de protection du directeur-Europe (sauf l’Angleterre) en embuscade.

Et parler de quoi ?

« Je suis au courant pour vos déboires professionnels. Vous savez que votre prototype intéresse pas mal de monde à Washington. Ça vous dirait d’en faire une petite présentation là-bas ? » fait-il tout de go et dans la même phrase.

Non ! « Vous avez beaucoup mieux aux states. Le X 34, le Walkyrie et plein d’autres. C’est juste un petit démonstrateur de même pas 10 tonnes au décollage. Aucun intérêt ! »

Mais qui vole à plus de Mach 5. « On a eu du mal à le repérer entre deux prises de vue de satellite ! »

« Déconnez pas ! Vos navettes filent à Mach 25 en vol plané. »

Pas en atmosphère. Elles ne vont pas plus vite que Mach 3 et pas longtemps.

« Vous savez, je n’ai rien inventé. Mes céramiques, ce sont les mêmes que celles que vous savez faire depuis fort longtemps. Il n’y a rien à rajouter que vous ne sachiez pas déjà, puisque j’ai tout pompé dans vos nomenclatures publiées ici ou là ! »

Il en convient.

« N’empêche, vous savez pourquoi vous avez été mis sur la touche, au moins ? »

Le gouvernement veut des drones, pas des avions hypersoniques qui n’ont aucun intérêt opérationnel.

« Or les drones, EADS en teste et Dassault également. Je ne vais pas m’y mettre à mon tour pour un marché domestique aussi étroit ! D’autant qu’ils finiront bien par vous en acheter sur étagère, ou auprès des israéliens, vous le savez comme moi ! Ce sont des spécialistes, les israéliens… »

Eux aussi, le sont devenus. Plus vite, plus loin, plus fort que les machines juives.

« Je sais. »

 

Non, il ne sait pas la vraie raison de sa disgrâce pense Almont.

« Il s’agit du cabinet noir de l’Élysée ! »

Paul sait ça aussi depuis l’épisode canadien et la présence répétée du « Jacques Chirac ».

« Parce que vous croyez à cette affaire absurde ? Vous vous êtes fait bourrer le mou par les cousins de la belle province ! Ou alors, c’est vous qui manipulez tout le monde autour de ce faux-nez ! »

Non, c’est sérieux.

« Votre Président a vraiment un problème avec sa queue. Il faut se rappeler qu’il a d’abord cherché à se la rallonger, pour contenter sa première épouse avec l’argent de l’héritage de sa grand-mère.

Puis la seconde a exigé qu’il se fasse installer une prothèse pour en augmenter le diamètre et le volume. Ça lui donnait cette démarche chaloupée que vous avez pu tous voir pendant la campagne 2007.

Depuis sa rencontre avec la troisième, il est même allé jusqu’au Mexique rencontrer un éminent spécialiste sur la côte pacifique. Tous les deux veulent un enfant, mais elle, elle a « la cheminée » plus grande que nature, on sait ça pour s’être procuré le diagnostic du toubib à l’agence, et lui il ne fait pas le poids avec ses 8 centimètres : Il n’éjacule plus aussi fort que comme à ses 20 ans ! »

Une histoire qui rappelle de loin à Paul une des enquêtes de « CAP-investigation » qui n’avait jamais abouti, celle sur un type mal doté par la nature, a-spermatique, violeur et tueur en série, qui n’a jamais pu être identifié[1]… Mais il n’allait pas lui en parler tout de même : Rien à voir, pour le moment.

Débile ! « Ils ont tous les deux eu des enfants chacun de leur côté. Et puis il y a d’autres solutions que celle envisagée. La FIV, l’insémination artificielle. 

D’autre part je vous signale qu’il a fait un gosse à sa garde des sceaux entre-temps. Il n’est pas ni impuissant ni stérile que ça, que je sache. »

Le môme de Rahmida ? On dit que c’est le frère.

« Ça, c’est pour quand un malin de journaliste arrivera à faire un test génétique de paternité ! »

« Elle a le cul plus serré, ou elle est restée fesses en l’air plus longtemps pour compenser ! »

Eh bien Carlita, elle n’a qu’à en faire autant. « Ou c’est moi qui vais lui faire son gosse ! On ne va quand même pas ranimer un réseau de criminels disparu, uniquement pour procurer une bite de 20 centimètres au gnome sous prétexte qu’il est le chef ! Faut pas déconner non plus, Monsieur le Directeur ! »

« Moi, je sais bien que vous avez raison, mais lui a payé 50.000 dollars pour l’avoir et il la veut. »

« Eh bien dites-lui qu’il aille à Pékin faire trucider le donneur. Mais prévenez-le qu’une quéquette jaune, Carlita va en avoir une fausse-couche. Ou que s’il garde son épiderme, il n’aura plus de prépuce, s’il en a encore un ! Et encore, si c’est suffisant : S’il grimace, les coutures pourraient péter !

Ce n’est quand même pas de ça que vous êtes venus me parler, présume-je. »

 

Non c’est vrai. Mais ça a un rapport.

« En fait, je devais vous remercier pour votre rapport sur votre visite des installations de Sir McShiant : Il correspond à ce que nous nous attendions.

Ce qui renforce encore mieux votre … « fiabilité » à nos yeux et ceux de nos alliés de l’Otan.

Mais… Car il y a un « mais », nous avons récemment fait appel aux services de « Charlotte » par la voie habituelle pour exfiltrer un iranien qui en sait long sur le programme nucléaire du pays et était d’accord pour une expédition aérienne.

Tout était prêt, sauf qu’on nous a répondu que vous n’étiez plus à l’effectif. Le temps de se retourner, notre gars est passé sous un camion. Une opération qui coûté à l’agence un bon million de dollars…

D’où ma présence ici. »

Qu’il ne rêve pas : Il n’a même plus son hydravion.

« Je sais. On est en négociation. Parce que ledit « cabinet noir » aimerait bien aussi qu’on se charge du sort du directeur de la banque des pauvres. Il leur fait peur pour leur échéance électorale de 2012. »

C’est loin et avec tout ce que les Services ont sur son compte, ça ne sera pas bien difficile que de le faire sauter en plein vol, celui-là.

« C’est un peu plus compliqué que ça. Si l’affaire Ferrayé et celle de l’argent de la division Daguet sortent dans la presse, effectivement, les jours du présidentiable sont comptés.

Quoiqu’avec vous, les français, vous êtes encore capables de voter pour lui.

Par ailleurs, l’agence ne peut rien contre lui sur le territoire américain. »

Ils en ont d’autres, des agences : Le FBI, le NSA et quelques officines opaques.

« Bien sûr, bien sûr. D’autant que le bonhomme donne des cheveux blancs aux autorités monétaires de mon propre pays avec ses affaires de paniers-monétaires en « DTS » multidevises. Si on le laisse faire, le dollar, et donc l’économie mondiale ne sont pas sortis de la crise, mais au contraire y replongeront encore plus durablement. »

Le dollar, toujours le dollar ! Ils n’avaient qu’à pas accepter sa nomination à ce poste-là.

« Pas si simple : On devait aussi récupérer nos milliards perdus et ce gars-là aurait pu être utile à ce moment-là pour vous confirmer nos informations. Mais vous n’en avez pas eu besoin. »

Quand donc les USA cesseront-ils de manipuler tout le monde : « Le dollar n’est pas le pivot de tout ce qui tourne sur la planète. »

Si : 60 % des échanges. Et il y en a tellement qui circule que s’il s’effondre, c’est toute l’économie planétaire qui s’effondrerait.

On en reviendra au troc, c’est tout.

« Tiens, à propos de troc. Il faudrait que vous rencontriez Blaucher. Un de vos banquiers « repentis ». Il vous expliquera son idée de « Barter » qui serait basée sur le même principe ! Vous l’avez cité dans votre blog d’Infreequentable ! »

« Arrêtez ! Je n’ai pas de blog, vous pouvez vérifier. Que j’en aurai eu un, de toute façon je n’y aurai pas mis ces textes, évidemment. Je vous soupçonne, vous, au contraire, de poursuivre avec ce gugusse-là que je ne connais pas, un agenda qui n’est pas le mien, ni celui de mon pays. Et vous me savez loyal, Monsieur le Directeur.

Et je ne connais pas ce Blaucher. Parce que ce n’est pas si innocent que ça que d’avoir mis autant de détails de cette affaire en ligne. »

Justement non.

« Je vous explique : Nous avons dissuadé vos Services de sortir cette affaire sur la place publique, même contre la tête du banquier des pauvres. Car nous n’avons aucun intérêt à la divulguer en ce moment, en plein rebond de crise des dettes publiques.

Pensez donc, comment expliquer que la CIA disposait de 15 milliards de dollars de fonds secrets pour calmer les Koweïtiens en 1992 et qu’elle les a récupérer fin 2009 seulement et grâce à vous ?

Pour en faire quoi, en plus ? Alors que la Fed injecte difficilement et dans la douleur des centaines de milliards de dollars pour soutenir l’activité du pays et le versement des pensions à nos retraités !

Vous n’y pensez pas une seule seconde, Capitaine ! Et en plus, juste avant nos propres échéances électorales. Il faut absolument garder le secret total sur cette affaire », s’exclame-t-il !

Bon et alors ?

 

« Ils nous ont répondu qu’ils ne feraient pas, si on leur explose le candidat, persuadés qu’ils sont qu’il peut remporter les élections de mai 2012.

Et j’avoue que d’avoir un personnage pareil à la tête de votre pays, ça n’emballe même pas le Président Obama dont c’est pourtant le cadet de ses soucis ! »

Bon et alors : Il veut en venir où le directeur-CIA ? Et puis ils veulent qui à la place du banquier des pauvres ?

L’actuel président leur conviendrait… pour l’heure. Mais ça peut encore changer s’il déconne trop sur la « moralisation » de la vie de la planète financière…

« Si vous nous trouviez une bonne idée, on pourrait peut-être négocier qu’ils vous foutent la paix, qu’en dites-vous ? »

Un ange passe, puis s’enfuit à la perspective d’un futur immédiat désagréable aux plumes de ses ailes.

« Vous rigolez, Charles, là ! Je ne me mêle pas de politique, vous le savez bien. Je n’en ai rien à battre que l’un ou l’autre soit élu. Du moment que c’est à la régulière. Ça, c’est le premier point.

Et le second, vous savez très bien que je ne suis pas votre agent. Je rends uniquement service à ma hiérarchie, quand c’est pour mon pays ! Voire même ses alliés, que vous êtes quand elle en décide. »

La voix de Paul est sourde et grondante comme d’un orage lointain qui déferle rapidement de l’horizon…

« Vous n’avez plus de hiérarchie opérationnelle ! Un agent isolé et en disgrâce prolongée. Réfléchissez ! »

« Remettez-en une en fonctionnement qui soit crédible, et on verra. Mais je vous remercie de penser à mes petits-soucis d’intendances actuels. C’est assez sympathique de votre part. »

Charles Almont se cale au fond de son dossier, comme pour mieux réfléchir et prendre du recul. Peut-il, doit-il proposer à « Charlotte » de devenir un agent de la CIA avec payes à l’appui ?

Ce serait le moment, mais il se ravise : Il pourrait recevoir une fin de non-recevoir cinglante et définitive et ce ne serait pas opportun pour la suite.

Il décide donc de continuer selon son « plan A ».

« Entendu, mais seulement si vous me dites que vous pourriez nous être utile. »

Non, pas vraiment. « Ce n’est quand même pas si compliqué d’allumer ce gars quand on sait que c’est un queutard infini. Surtout chez vous où ce genre de choses ne pardonne pas à un homme politique. »

C’est une hypothèse à travailler.

« Mais notez que nous, on ne peut rien faire aux USA. Et dans votre pays, vous avez d’autres mœurs, tellement habitués que vous êtes à ce genre de frasques de vos personnels politiques depuis si longtemps. Ça peut ne pas prendre, au contraire. Vos électrices de femmes adorent les « mecs virils » ! »

Faudrait pas non plus qu’il exagère : Virilité n’a jamais voulu dire agression ou abus, ni viol, ni se taper des putes à toutes les occasions, en bande organisée ou en solo.

 

« Il faut que ça se passe aux states, je l’imagine bien, mais aucun français n’a de réseaux pour faire ça là-bas, de toute façon. Essayez avec vos collègues les britanniques ! Ou ceux du Mossad. »

Sûrement pas : « On a d’autres préoccupations avec les anglais et les israéliens et nos directions opérationnelles ne sont pas fusionnées, vous le savez ! »

Ah oui ? Quoi ?

Charles Almont botte en touche : « Des choses comme les performances supposées des derniers avatars de la guerre froide. Le T 50 de chez Sukhoï, le J 20 des chinois, par exemple » fait-il en rebondissant sur le domaine aéronautique qui ne peut pas laisser indifférent Paul de Bréveuil, l’ex-aviateur militaire.

« D’ailleurs, à propos d’avions, je vous signale que nous ne sommes pas les seuls à nous intéresser à vos prouesses. Normalement les Russes, les israéliens aussi, mais surtout les chinois ne devraient pas tarder à prendre contact avec vous, si ce n’est déjà fait ! »

Pas encore vus.

« Et votre agent Nord-Coréenne, qui loge chez vous ? Elle n’est pas indiscrète ? »

Pas si mal renseigné que ça…

Il la saute de temps en temps et elle aime ça, c’est tout. « On me l’a refilée entre les pattes alors qu’elle devrait être en taule à Séoul. Vous avez manqué à tous vos devoirs, sur ce coup-là. Elle a failli me tuer à deux reprises, quand même ! »

Ce n’est pas eux : « Votre gouvernement n’a rien contre elle, sauf votre enlèvement. Et ils ont tenu leur promesse d'octroi de son asile politique. Je n’y peux rien ! »

Ouais, bon… En attendant, coller une espionne patentée à proximité des installations d’Aubenas, ce n’est pas la meilleure idée du siècle.

Et désormais, de toute façon, lui aussi il en est assez loin, desdites usines.

« Bon, bon ! Pour vous faire plaisir, je veux bien y réfléchir. Mais je vous assure, que monter un réseau chez vous, sans soutien, ça n’a rien d’évident. Je ne sais même pas par où commencer. »

Là, ils peuvent l’aider. « Vous avez des gars assez costauds en tête ? »

Pas encore. « Laissez-moi y réfléchir. Si je ne suis plus emmerdé par vos connards de « cabinet-noir » et que ma « hiérarchie », mais je la veux militaire, cette-fois ci et de la marine de préférence, parce que je n’ai confiance que dans les marins, sans aucun « politique » en travers, si elle fonctionne dans le sens que vous souhaitez, je veux bien y consacrer un peu de temps. »

Ok ! « Tope-là ! Et bon retour parmi nous ! C’est comme si c’était fait… », fait Almont qui ne doute décidément de rien, avant de se séparer.

 

Complétement cinglé, pense Paul en le voyant partir accompagné d’une voiture suiveuse.

S’attaquer à un chef de l’opposition, un futur présidentiable, jamais aucune « hiérarchie » surtout pas militaire et surtout pas l’amirauté ne viendra appuyer ce genre de démarche : On a une tradition séculaire à respecter parmi les porteurs de pompons, il l’a oubliée.

En attendant, ça pourrait lui donner un peu de répit, pense Paul.

Parce que plus de job, plus d’avion, plus de moto, plus de domicile, plus de sémaphore, plus d’agence CAP-Investigation, plus de restaurant sur péniche, demain plus de voilier et peut-être même plus d’hôtel en Bosnie, on ne peut guère toucher le fond plus bas en quelques semaines : Une véritable catastrophe.

Et tout ça pour une histoire de bonne femme qui ne veut pas se mettre les fesses en l’air pour se faire encloquer ? Dément !

 

Pour poursuivre la lecture des chapitres suivants, cliquez sur le lien « Suivant », à droite sous ce billet

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[1]Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : « Le mystère du violeur en série », à paraître aux éditions I-Cube.

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