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Les Ex-Archivés

Amis visiteurs !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » !
Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance !
Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite !    
En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle !
Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…
15 août 2012 3 15 /08 /août /2012 04:02

Fin des « concours anglais ».

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Pas fini, parce qu’une banque nationale, s’est porté acquéreuse des reliquats d’actions comme d’un « porte-nom » qui se révélera plus tard être un major français des spiritueux, acquéreur de 33 % pour 3,5 millions d’euros.

Encore une bonne affaire, qui valorise alors la boutique des McShiant au prix discounté de 9,48 M£ au moment du rachat, qui est aussi accompagné d’un fauteuil d’administrateur mais surtout d’une nouvelle ressource de commercialisation des flacons & fûts de la distillerie, avec en plus l’usine à puces dans la corbeille dont ils n’ont rien à faire car ce n’est pas leur métier.

Lady Margareth pourra continuer à faire ses plans sur la comète et sa sœur aînée diriger l’ensemble.

Paul, au passage encaisse une plus-value d’1,33 M€ !

 

Résultat des « concours anglais », Paul se retrouve à la tête d’une « puissance de frappe » qui lui permet d’autofinancer totalement l’acquisition du « Château-sur-cher », plus le local du Kremlin-Bicêtre et beaucoup de menue-monnaie pour la suite en à peine quelques mois.

Pour un chômeur, viré salement il y a à peine 10 mois, un beau retour en première ligne.

Et plusieurs conséquences à venir après l’été 2011 :

 

1 – Paul n’a plus de souci d’argent depuis un moment. En revanche, avec le nouvel actionnaire minoritaire en place, il ne pourra plus réitérer son opération de ventes festives de « flacons numérotés ».

Pas grave, il en fera d’autres avec du Cognac vers les USA et quelques-unes avec du Bourbon américain importé en Europe pour faire du « troc » à échéance connue de lui seul : Encore quelques occasions d’arrondir ses fins de mois.

Un « agent devenu majeur » en très peu de temps qui déclinera des opérations similaires sur d’autres campus, réputation de notoriété internationale en poche.

 

Même si ça n’a pas toujours été facile, notamment quand il s’est laissé convaincre de laisser « ses équipes » tourner toutes seules à l’occasion de sa route des « trois-caps » sur le Lisbeth.

Une ânerie à ne pas réitérer.

Mais il avait tellement envie de n’être nulle-part perdu au milieu des océans en furie pour se nettoyer l’esprit et se consacrer au « Nivelle 002 » entre les manœuvres du bord…

Et puis, il fallait donner le change à Trois-Dom, Scorff et « Monsieur Albert » dans l’opération « Lacuistre »…

 

2 – Lady Joan se méfiera de Paul pendant très longtemps : Elle a eu le sentiment de s’être « faite avoir » par Paul dès le jour où il a rapatrié ses fonds sur le continent, pensant pouvoir lui vendre un mandat de gestion de ses avoirs sur un de ses trusts exotiques, avec l’attrait de l’exonération d’impôt.

Or, comme il a besoin de ses fonds pour ses acquisitions immobilières et financer ses « barbouzeries », elle n’a vu que passer l’argent sous son nez.

 

Toutefois, l’exonération fiscale, Paul en devient « sensible » : Sur plus de 9,9 millions d’euros de gains dans l’année, le fisc français lui en piquera définitivement la moitié au titre de l’impôt sur le revenu, ISF, CSG et autres billevesées en 2012 !

Pas de quoi rester sur la paille, mais pas de quoi en rester de marbre définitivement non plus.

En fait, de quoi devenir durablement extrêmement vigilant par la suite : Ce qui était une opération « pour rendre service » aux ladies McShiant dans la détresse à l’origine, s’est traduit par un racket épouvantable en comptant les taxes et droits de circulation initiaux de 7,16 M€ sur un « business total » de près de 17 millions TTC.

« Faites des affaires » qu’ils disent, il en restera toujours quelque chose !

Même si ce n’est pas proportionnellement grand-chose !

Mais bon…

 

3 – Les affaires des McShiant seront reparties avec de nouveaux débouchés et c’est tant mieux : C’est finalement ce qui manquait le plus.

 

L’acquéreur de la « minorité de blocage » aura aussi fait une « bonne affaire » par l’intermédiaire de son « banquier-faux-nez » : Grâce au réseau de distribution mondial, les ventes des liqueurs « McShiant » exploseront.

Et ce qui valait 7,5 M£ pour le fisc anglais au moment du décès du grand-père, valorisé 9,48 M£ neuf mois plus tard, vaudra 12 puis 15 M£ dans les années suivantes.

 

Au point que plus tard, ce sont les sœurs McShiant souhaitent racheter les 10 % de Paul avant que ça ne flambe définitivement.

Ce que Paul consentira à faire fin 2012 après de longs (ébats et) débats : On ne peut pas non plus valoriser une boîte indéfiniment quand elle explose dans ses propres murs.

Mais c’est une autre histoire.

 

4 – Paul se retrouve avec sur les bras son local du Kremlin-Bicêtre où il a fait déposer les « Machines de Lord McShiant », et un hôtel-restaurant dont il n’a que les murs au bord du Cher, animé par l’ineffable Mylène-aux-fourneaux se déguisant à l’occasion en « mère-maquerelle » à touristes.

 

Elle ne paiera pas souvent son loyer tant qu’elle n’aura pas fini de rembourser les premières annuités de remboursement d’emprunt nécessité par la reprise du fonds et les travaux subséquents dits de « première-installation », mais au moins elle est loin et ne vient plus lui piétiner les pieds dans son loft parisien vraiment trop étroit.

 

5 – Paul, qui a à faire face à des imprécateurs qui ne financent rien des activités « barbouzardes » qu’ils lui commandent, coincé entre des « agents » toujours plus gourmands et la hausse perpétuelle des budgets prévisionnels au moment de passer aux actes, finalement, n’éprouvera aucune difficulté de trésorerie jusqu’à la fin de toutes les opérations envisagées depuis la fin 2010 et même delà.

 

D’ailleurs, ce n’est plus son souci, puisqu’avec en plus une carte « VIP-Alcools-forts » notoirement connue en poche, il se fournit d’une excellente « couverture » qui ne plait pourtant pas trop à « Monsieur Albert » pour toutes « nouvelles affaires ».

Carte qui ne sert pas à grand-chose dans les pays d’essence musulmane et qu’il échangera volontiers contre celle de « VIP-des-technologies » françaises fournie par Dassault-Aviation, à l’occasion de quelques déplacements « commandés ».

 

Le seul inconvénient vraiment mineur d’user de cette dernière, c’est que les déplacements aériens sont faits en avion de la flotte, des Falcon, multipliant parfois les escales insipides, avec des équipes de « fêlés des ailes » qui connaissent sur le bout des ongles ses exploits et mérites.

Alors que sur les avions de ligne des grandes compagnies, l’équipage se présente pour quelques autographes, la visite du cockpit devient traditionnelle et il est choyé comme un bébé par des hôtesses souvent très accortes.

Dommage qu’elles se prétendent en général mariée et fidèle en épousailles…

Quoique…

Mais ce sont aussi d’autres histoires !

 

6 – Enfin, grâce à ses acquisitions foncières, il peut inviter à déjeuner Florence Chapeuroux à Paris en février et lui confier l’aménagement des locaux du Kremlin-Bicêtre, puis un peu plus tard ceux du « Château-sur-Cher ».

 

C’est que le bâtiment où Mylène installe ses fourneaux est inscrit à l’inventaire supplémentaire du patrimoine national et qu’elle va pouvoir « se payer » la tête des architectes des monuments historiques dans le budget convenu, à les faire tourner en bourrique.

Bien sûr, Mylène n’apprécie pas vraiment sa présence, se doutant bien que Paul et elle n’ont pas que des relations professionnelles : Elle défend toujours son « antériorité » becs et ongles, on peut même dire « griffes et crocs », puisque leur relation date de l’époque du « Newvox », où Paul n’était qu’un ado précoce, pour s’être renouée seulement en 2004, alors qu’elle était vraiment en déshérence professionnelle et affective.

Même si elle a toujours été consentante aux frasques de Paul, tant qu’il revenait.

D’un autre côté, elle conçoit bien qu’elle n’a plus l’âge de fonder un vrai foyer, auquel aspirera tôt ou tard son protégé avec une « plus jeune » : C’est dans le cours naturel des choses.

 

Mais revenons aux suites du déroulé de ce récit.

Alors que la crise continue de faire sentir ses effets tout autour du globe, les « marchands d’argent » spéculant sur un éclatement de la zone euro en « tendant » les taux des dettes publiques de façon différenciée d’un pays à un autre, Paul vaque à régler ses urgences après être « rentré dans la légende » comme le souhaitait l’amiral Morthe de l'Argentière.

Jamais Paul ne saura si celui-là jubilait de son succès ou s’il avait parié une quelconque bouteille sur son échec.

Il n’empêche entre les dernières négociations avec Lady Joan portant sur les titres de l’Incorporated McShiant, le « rentre-dedans » de Beauty (d’EADS), les contacts avec la « bande à Dassault », il faut aussi noter notamment le déboulé, il n’y a pas d’autres mots du « Cousin Lev », et d’Almont.

Ce dernier a même pu entraîner dans son sillage et jusque dans des bureaux de la Défense, quelques industriels, hormis Richard Branson qui a snobé plusieurs réunions de travail.

Les russes eux-mêmes par l’intermédiaire d’émissaires de l’industriel Mikoyan-Gourevitch ont débarqué tout droit de l'usine « Lukhovitsky Machine Building », accompagné de quelques universitaires reçus dans les locaux de l’école polytechnique pour l’occasion, et il a bien fallu faire face.

Et le « BDE » local, après le coup des bouteilles « collector » a été ravi de prêter main-forte.

 

Mais d’abord et aussi faire la compta, solder les opérations de vente de flacons vis-à-vis du Trésor français, tel un Kronos bouffant ses enfants et le fruit de leurs entrailles.

Ensuite virer Schmouller sans ses « avantages acquis » : Il a suffi pour ça de valider les dits avantages en rajoutant une période de présence obligatoire de 6 mois.

Simple et efficace.

Il ne les avait pas, il est reparti sans rien, pas même sa Mercédès de fonction !

Et là, contrairement à ce qui était normalement prévisible, même les minoritaires ont voté à l’unanimité pour la nouvelle organisation : Le vol extraordinaire du « Nivelle 001 » ayant comme par magie aplani toutes les réticences et difficultés antérieures.

Et de pouvoir ainsi remodeler l’organigramme « à la main », avec la disparition de la fonction de DG, qui sera remplacée plus tard par celle de « Secrétaire général ».

La nuance des mots, n’est-ce pas, qui ne recouvrent pas exactement la même chose : Un secrétaire, s’il détient tous les secrets, il ne décide jamais en direct.

Et c’est mieux ainsi, rendant à Isabelle la main sur les « arbitrages ».

 

D’ailleurs, Paul se décide à en embaucher une, de secrétaire générale, pour son propre compte, tellement ses « affaires » partent en tous les sens et qu’il n’a pas vraiment le temps de s’en occuper comme il conviendrait.

À ce moment-là, il faudrait créer une SAS, y domicilier les picaillons qui traînent ici et là pour mieux gérer l’ensemble, s’occuper des acquisitions foncières pour les finaliser, des travaux à venir pour remettre en selle Mylène, arranger les locaux de la banlieue-sud pour en faire des bureaux à peu-près présentables et vivables, rapatrier les machines léguées par Lord McShiant dans les sous-sols, suivre de loin l’évolution des ruines de la fondation Risles, poursuivre et organiser la cession des parts de « l’incorporated », etc. etc.

 

D’autant qu’il lui faut aussi récupérer sa fugitive, envisager, de se déplacer ici et ailleurs : Il ne peut décidément pas tout faire en même temps.

Alors il jette son dévolu sur Barbara, la « grognasse RH » d’EADS qui l’avait tant énervé.

 

Pour poursuivre la lecture des chapitres suivants, cliquez sur le lien « Suivant », à droite sous ce billet

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14 août 2012 2 14 /08 /août /2012 04:02

Quand Paul devient « Bankster » !

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Petites explications, à l’occasion d’un retour en arrière et en avant, car présenté d’un bloc pour une meilleure compréhension : Avant son vol « historique », les choses prenant forme, Paul de Bréveuil commence à y voir plus clair dans ses mouvements de fonds à venir. C’est là qu’il se dit que, s’il est à la fois « vendeur et acheteur », et des deux côtés de la Manche, c’est forcément une situation dont il faut peut-être profiter.

Car côté Londres, il est « payeur » en Livre et côté parisien il est « acheteur » en euros…

Et que comme tout bon commerçant qui achète pour revendre, il doit bien y avoir une façon de générer suffisamment de marge pour se financer les coûts à venir.

Après tout, c’est ce qu’il a pu apprendre de ses échanges d’avec Blaucher et il est peut-être temps de passer aux travaux pratiques.

D’autant qu’entre les uns qui ne financent rien, les autres qui se montreront gourmands, les faux-frais à envisager et l’absence de tout financement récurrent, il a vraiment envisagé à plusieurs reprises de vendre le « Lisbeth » ou de fuir à travers l’océan à son bord.

C’est d’ailleurs ce qui l’a retenu de le vendre.

Mais il s’en sortira « par le haut ».

 

Première opération quasiment bouclée et à forte marge, la vente des « flacons » de whisky de la mère « Lady Catherin ».

En fait, il est convenu que les équipes de Miss embouteillent pour 83.500 cartons de 12 bouteilles de leur précieux liquide, à prélever sur son stock de fûts. 1,002 million de bouteilles de 75 cl.

Le tout vendu « franco de port » livré à Anvers fin novembre pour 4,5 millions de livres-sterling payables à 90 jours (28 février 2011, l’échéance du Trésor britannique étant à régler le mardi 1er mars), pour couvrir les frais d’embouteillage, de conditionnement et d’étiquetage.

Paul lui signe un billet à ordre à échéance convenue, libellé en monnaie locale, sur un compte ouvert gracieusement chez « Lady Joan » qui se débrouille de la paperasserie « allégée ».

D’un côté, la marchandise est acheminée vers les locaux du Kremlin-Bicêtre et les équipes de Mylène s’occuperont de livrer avant Noël et les fêtes de fin d’année des deux écoles supérieures preneuses de leurs « étiquettes » numérotées.

Elles-mêmes, en fait les bureaux des étudiants, pré-vendent au moment de la prise de commandes au prix de 199 euros le carton de 12 chez les « X ».

43.280 cartons sont vendus ainsi aux promos de l’école du plateau de Saclay, livrés dans la semaine du 6 décembre : De bons buveurs sachant apprécier les bonnes choses.

Mais surtout l’attrait de la bouteille « collector ». À étiquette numérotée, n’est-ce pas, accompagnée de son certificat d’authenticité…

40.190 cartons sont vendus à « Sup-aéro » avec l’étiquette idoine à 179 Euros.

Stock : Néant à fin décembre mais un compte bancaire nourri à hauteur de 15,8 millions d’euros TTC, duquel il faut retirer les charges de foncier qui traînent à se dénouer, payer la TVA, la vignette de la sécurité sociale, les droits de circulation et autres frais d’acheminement, la « casse » et le réassort, et les indemnités des « stages-ouvrier » des quelques volontaires qui ont séché leur cours pour venir donner un coup de main.

Une bonne affaire pour le fisc français : 2,589 millions de TVA, 3,435 millions de vignette-sécu, 1,138 M€ de droit de circulation … Une opération qui lui aura rapporté 7,162 millions d’euros sans rien faire, paiement liquidé début janvier : L’heureuse surprise de la nouvelle année qui commence en fanfare pour la recette-publique du pays !

Il restera donc en caisse, net de chez net 8.550 K€ géré chez Lady Joan en compte-devise au 15 janvier.

Miss, naturellement en disposera pour lui faire acheter des options sur la Livre et lui en achètera d’autres sur l’Euro « en miroir » sur son compte parisien. Vendeur et acheteur, pour se « couvrir » dans les deux cas d’évolution du cours de la Livre par rapport à l’Euro : C’est une partie de son business habituel.

Ainsi à Londres, il est en position d’acheteur de Livres et vendeur d’Euros, alors qu’à Paris, il est aussi vendeur d’Euros et acheteur de Livres…

Et des « positions » à terme sont acquises dans les deux sens : Il suffira de déchirer les options devenues inutiles en fonction de l’évolution des cours des deux devises pour se porter sur le comptant sur l’une et l’autre et transférer sur le compte des sœurs McShiant !

 

Paul d’un autre côté rachète dès avant Noël son billet à ordre émis au début de l’opération contre une reconnaissance de dette de 4,3 millions de Livres et un chèque de de 200.000 Livres. La reconnaissance de dette est à valoir sur les cessions à venir des titres de « Lady Joan », qui inquiétera les sœurs « ladies » au début et au premier exposé : Mais elles ont fait confiance et les 200 K£ paye le boulot de conditionnement !

Si l’opération ne se dénoue pas comme prévu, on remet en circulation le billet à ordre contre la destruction de la reconnaissance de dette et Paul est remboursé des 200 K£ au taux de 2 % l’an.

Une avance bienvenue, comme d’une sorte « reconnaissance du ventre » d’où elles auront obtenu le beurre, l’argent du beurre et le « jus-du-crémier » !

Au taux de change de l’époque, l’opération faite au comptant, donne 232,34 K€, plus un engagement à terme de 5.229,65 K€.

Là où Paul ne manque pas d’arrondir sa fin de mois, c’est quand il se « couvre » pour 9 millions de Livres en options d’achat de la monnaie britannique et en option de vente en euros : Coût à peine 28.000 Livres qu’encaisse Lady Joan dans l’exercice de son art et financé par les encaisses disponibles.

Il faut dire que son banquier français (une obligation que d’ouvrir un compte émise par le Trésor de même nationalité pour les paiements de droits & taxes), n’a rien à craindre, puisque le dénouement de l’opération est déjà couvert par les dépôts encaissés servant de gage. Mais on aurait pu démultiplier l’opération à découvert…

 

Ce faisant, au tout début de janvier Paul possède donc 8,4 M€ sur le compte ouvert de l’opération, plus une série de deux options à 9 M£ à lever d’ici fin février, dans les deux sens et sur les 2 monnaies. « Acheteur-vendeur » de devises sur les deux comptes ouverts de part et d’autres du Channel.

Il poursuit son cheminement dans la première semaine de l’année en proposant à Lady Joan le rachat à terme de ses titres sur les affaires de la famille McShiant.

La garce, connaissant le montant des avoirs de Paul, elle en veut d’abord 6 millions de Livres en expliquant que le rachat des dettes de son « futur » se monte à 2,2 M$ US et que ses créanciers ne sont pas toujours des « rigolos » (en français dans le texte) très recommandables, que pour ça et le paiement des frais de son mariage, il lui faut trois millions de Livres à se distribuer.

Comme elle n’est associée personnelle, enfin, son cabinet, qu’à hauteur de 53 % du paquet d’actions, il lui en faut le double… pour arrondir.

Ce qui valoriserait la totalité des parts de « l’Incoporated McShiant » à quelques 12,5 millions de Livres : Dément, ça ne vaut pas plus de 6 à 8 en comptant tout, y compris le foncier, base de l’évaluation faite pour le calcul des droits de succession à payer début mars prochain.

C’est là que Paul joue au « bankster » après avoir étudié les échéances.

 

Les 2,2 M$ valent au début d’année quelques 1,908 M£, soit 1,643 M€. Ce qui dégonfle un peu l’ardoise.

Les « frais de mariage » ne sont plus estimés qu’à 1,85 M£ en comptant le ban, l’arrière-ban et la remise en état à neuf du « Castle » du futur de madame dans le Devon, paiement échelonné de mi-mars à mi-mai 2011 pour une cérémonie prévue le 4 juin après avoir accouchée normalement une semaine auparavant de son rejeton…

C’est qu’elle a un moral d’acier à cette époque-là : Une vraie « combattante » quand il s’agit de sou. « Dur en affaires » avait prévenu Almont plus d’un an auparavant.

Quant à l’AG du trust qui porte les titres de la société McShiant et doit prévoir sa liquidation et le paiement des plus-values, elle est prévue le 20 du même mois.

« Bé dis donc, si je te prête les fonds, tu me rembourses en me vendant tes titres et on ne change rien à ton calendrier prévisionnel ! »

En effet, après un rapide calcul, si Paul avance 3,758 M£ à Lady Joan à 2 % d’escompte à terme fin juin, en empruntant à son banquier pour, à l’époque quelques 4,368 M€ auquel il rajoutera 260 K€ pour bloquer l’achat du « Château-sur-Cher » sur lequel Mylène a flashé entre-temps et quelques menus frais en sus pour dégager la Seine de l’épave de sa péniche, soit 4,628 M€ à 3,74 % en tenant compte des frais de dossier, le tout garanti à la fois par les fonds en dépôt, les options sur la Livre et une promesse d’hypothèque sur la future acquisition, il est encore capable d’acquérir des options de change dans les deux sens pour les deux monnaies à fin juin 2011, sur ce montant.

Ce qui lui sera facturé 16.960 Livres britanniques par le cabinet de Lady Joan.

Là, c’est Joan qui ne suit plus…

Quand l’élève dépasse le maître.

Mais ça l’arrange, tellement elle tient à son gosse et au père qu’elle lui a choisi ce jour-là.

 

La première opération est dénouée fin février : Ce jour-là, la Livre vaut 1,1807 € à la liquidation. Il lève donc l’option d’achat à 1,1617 achetée fin décembre sur 4,5 M£, soit 5,242 M€ en comptant les commissions et vire 4,5 M£ sur les comptes des héritières de « l’Incorporated McShiant » qui peuvent payer leurs droits de successions.

Par ailleurs et le même jour, il lève l’option d’achat d’euros datant de la même époque pour le même montant afin d’honorer la lettre de change libellé en Livre qu’il aurait dû déchirer, mais qu’il a repris pour éviter sa présentation à l’escompte, et revend ses Livres sur le marché au comptant.

Naturellement, les taux de change auraient progressé de façon inverse, il aurait inversé les opérations en laissant s’éteindre les options inutiles prises en décembre dernier.

Gain instantané : un « petit » 99,5 K€ payé par les « marchés », moins les 28 K£ taxés sur les options payées à Lady Joan = 71,5 K€ !

De quoi payer les mariniers qui s’occupent de l’épave de la péniche de Mylène.

Une bonne journée. Banquier, c’est ce métier-là qu’il aurait dû faire…

Mais ce n’est encore rien par rapport à la suite qu’il s’est préparée.

 

Car du coup, on lui doit toujours les 200 K£ avancés et une promesse de revente à 4,3 M£ des actions divagantes, qui devait éteindre le solde de la reconnaissance de dette par dation en paiement, dont la liquidation est prorogée en juin prochain, mais qui sur ce coup, se retourne à l’avantage de Paul.

Soit ils prorogent tout l’ensemble en transformant la promesse d’apporter les actions divagantes pour le paiement du prix de 4,3 millions de Livres, soit les ladies écossaises cussent à redevenir propriétaires intégrales et c’est Paul qui se retrouve titulaire desdites actions qu’il refourguera plus tard à un investisseur américain ou européen, sans que ça ne change rien pour elles. C’est d’ailleurs un des objectifs de ses voyages du moment d’une part à Washington et par ailleurs à Chicago, d’entre les cuisses de la « Belle Helen », histoire de leur mettre la pression et de faire monter les enchères. Soit on déchire purement et simplement la reconnaissance de dette qui ne vaut plus rien puisqu’il y a eu paiement intégral.

 

En fait, il faudra plusieurs passages à Glasgow et encore quelques épisodes frénétiques relevant de la pornographie outrecuidante pour parvenir à un accord : Les « pleines héritières » souhaitent retrouver une large majorité.

Ce qui veut dire que Paul devra rester titulaire de 10 % des actions (avec la perspective de possibles d’Assemblées Générales annuelles sensuelles), ce à quoi il consent.

Pour ça, elles-mêmes peuvent racheter 20 % des parts de Lady Joan et de son trust en tapant dans la caisse.

En conséquence de quoi, la valorisation de « l’Incoporated » est fixée à 7,5 M£ pour l’AG du trust à juin 2011.

Le « flottant » correspond alors à 4,17 M£. Soit seulement 2,2 M£ pour les droits de Lady Joan à titre personnel et 1,96 M£ pour ses « propres minoritaires » dans le trust.

Que va « porter » Paul pendant quelques jours.

Leurs plus-values sont estimées en moyenne à 750 K£ : Une bonne affaire pour eux, sauf pour Lady Joan, qui de toute façon n’a vraiment plus le moral à ce moment-là.

Car à cette époque-là, il faut le rappeler, elle vient de se marier avec un vieux lord incapable de la faire jouir – un vrai gâchis, elle qui a de si beaux orgasmes – après avoir perdu son gamin fin janvier, un autre gâchis dont elle gardera la mortification longtemps jusque sur ses traits et la couleur de ses cheveux qui en blanchiront superbement.

Parce qu’éteindre une dette de 3,79 M£ avec tout juste 2,2 M£, il a fallu qu’elle plonge dans l’emprunt pour aligner la différence de 1,6 M£ !

Et Paul en exige non seulement le paiement, mais également le paiement de sa commission promise à l’automne, qui est réduite à 5 % de 2,2 M£, par l’effet du clerc de Lady Joan : Paul aurait dû se méfier dans le libellé du mandat qui lui a été proposé !

Et comme il est convenu qu’une partie des 417 K£ nécessaires pour acquérir 10 % de blocage-arbitrage de l’Incorporated, s’il est financé à hauteur de 200 K£ par l’avance faite en décembre dernier, il lui en faut encore trouver 107 K£ pour boucler l’opération.

Mais ensuite, il compte bien rapatrier le tout en euros avec ses swaps optionnels. Acheter au comptant de la livre à 1,10695 €, valeur fin juin 2011, pour les revendre à l’option à 1,1617 € prise en décembre et jeter les autres (options), de 18.960 livres, c’est encore du bon business quand ça porte sur 3,758 M£ : 194,73 K€, rien de moins, juste en ayant pris la peine d’organiser ces opérations !

Rien qu’en claquant dans les doigts et en laissant du temps au temps.

Formidable, non ?

À y prendre vraiment le goût définitif.

Et ce n’est pas fini.

 

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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 04:02

Entrée dans « la légende »

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Au fil du temps et des remplissages de réservoirs, la nuit s’écoule jusqu’à retrouver le soleil un peu plus de 5 heures plus tard, plein feu dans le cockpit.

On peut signaler une fausse manœuvre au-dessus du pacifique. Le « Capitaine Haddock » ferme une vanne qu’il croyait ouvrir, alors qu’il fallait l’ouvrir parce qu’elle était fermée, et un stato s’arrête, faute de carburant.

Fatigué, le co-pilote !...

Et l’avion part en crabe que « Pedro », le pilote automatique, récupère comme il peut.

Le temps de diagnostiquer la panne, d’ouvrir la vanne et de réamorcer les pompes du stato, ce qui peut se révéler périlleux par – 54° C, si par hasard le kérosène givre dans les buses d’admission : Là, ce serait la fin de l’aventure assurée.

Mais non, pas de panique : Ça se passe bien !

L’avion est passé de Mach 3,8 à Mach 2,9 en pointant le nez vers le haut jusqu’à ce que l’alarme « Stall » sonne quelques secondes.

L’altitude est restée stable à 77.000 pieds. Puis la poussée revenant, l’avion s’est remis à plat et à continuer d’accélérer.

Paul se rend compte à ce moment-là que « l’Amiral Haddock » a perdu la résistance de sa jeunesse... Pas étonnant qu’il ait autant insisté pour avoir des aérodromes de secours tout au long du parcours : Il connaît les limites de ses propres capacités et compte bien revenir sain et sauf !...

C’est en effet la possibilité d’une panne de stato qui a obligé Paul et l’Amiral à retenir une série d’aérodromes capables de recevoir le « Nivelle 001 ».

Une sage précaution pour faire face aux pannes et aux températures extrêmement froides qui parfois se rencontrent en zone polaire – l’Amiral raconte à l’occasion qu’il a déjà observé une température de – 77° C sur un retour de Moscou alors qu’il était pilote chez « Air-Transe » : Il avait dû descendre pour éviter le givrage de tout le carburant embarqué !

 

Miho s’occupe de la cafetière et apporte des plateaux-repas à base de sushi coréens qu’elle a elle-même confectionné.

Une petite sieste pour faciliter la digestion du « Capitaine Haddock », qui va se reposer sur la couchette situé derrière le poste de pilotage !

Il n’a pas perdu ses bonnes habitudes de pilote long-courrier…

Une sieste bien méritée, et nécessaire, avant le survol de l’Antarctique.

Car une fois passé le travers de la Nouvelle Zélande, il n’y a plus aucun terrain sur 11.000 km avant l’arrivée sur l’Afrique du Sud.

 

C’est l’occasion pour Miho et Paul d’entrer les premiers dans le « club des 75.000 » : De façon un peu acrobatique, il faut dire !

 

(Aparté n° 31)

 

Le Pôle Sud est le « point équitemps » entre Wellington et Le Cap, c'est-à-dire l’endroit avant lequel, en cas de panne moteur et descente en subsonique au FL 350, il faut faire demi-tour vers la Nouvelle Zélande.

En cas de panne moteur après le « point équitemps » le vol doit être poursuivi vers Le Cap.

Même problème d’instruments de navigation au-dessus du pôle magnétique sud qu’au-dessus du grand nord canadien : Même le « directeur de vol » s’épuise à épouser les tours sur elle-même de la boussole. Il n’y qu’à naviguer droit devant, en déconnectant « Pedro », manche au point mort : Ne surtout toucher à rien !

 

Le « dernier tiers de planète » donne des sueurs froides à Paul : Et s’il s’était trompé dans ses calculs ? Il n’y a plus que 6 tonnes de carburant dans les soutes et les réservoirs supplémentaires, et encore 15.000 kilomètres à parcourir. Ils viennent de faire 25.000 kilomètres et ont consommé 80 % de leur carburant.

Intuitivement, il va en manquer.

Monter encore pour consommer moins va immanquablement augmenter l’assiette de vol et ralentir l’engin. Non, il faut donc rester à 77.000 pieds.

Et effectivement, l’accélération se poursuit sans pour autant augmenter la consommation à la minute : C’est l’effet « d’aplatissement de l’assiette » entraînant une amélioration de la « finesse ».

La traînée diminue d’autant. Les buses d’admission du carburant étant réglées au minimum pour une poussée constante, la résultante est une augmentation de la vitesse et une moindre consommation au kilomètre parcouru, autrement dit une « impulsion spécifique rapportée à la distance » supérieure.

À Mach 5,25, sur la fin du parcours, l’avion file à 5.200 km/h. 15.000 kilomètres, c’est à peine 2 heures 50 minutes, soit un peu moins de 6 tonnes…

Les calculs sont bons, il suffit de laisser les « manettes au tableau », de faire confiance au GPS sur lequel est calé « Pedro » et de refaire un ultime plein au dernier moment avec les dernières réserves dans leur bulle de caoutchouc située au centre de la cabine des passagers.

Paul compte bien faire un piqué « tout sorti » au-dessus de la base aérienne pour finir son approche au turboréacteur.

Un avion sans aucun intérêt militaire : Il va tout droit (même aux pôles où il fait « géographiquement » un demi-tour) et il ne s’agit de surtout pas de le contrarier !

 

Miho est calme durant tout le vol, s’emmerdant ferme à certains moments. Elle sait qu’elle est là pour « témoigner ». On lui a même laissé embarquer « sa » micro-balise Argos pour vérification : Tous « ses alliés » auront pu repérer sa course.

Et ils ne seront pas les seuls : Les américains en premier, les russes en second…

Il faut dire qu’au-dessus du Tchad, N’Djamena-Center n’en croit pas ses oreilles.

Par deux fois, le contrôleur demande la position de l’avion pour contrôle. On fait même changer le numéro de son transpondeur au « Capitaine Haddock » pour vérification.

Ils étaient pourtant prévenus…

Le temps de faire, Paul est déjà dans la zone Libyenne !

Sautée aussi, la zone de contrôle Tunisienne… pour finalement commencer une prudente descente au-dessus de la Sardaigne et « stopper » la course infernale, moteurs coupés au large de Marseille.

C’est le début de la descente, « tout sorti », en évitant de se prendre un voile rouge, au-dessus de Marignane.

Que « Provence-Approche » en voit débouler un aérolite sur ses radars, carrément en trajectoire verticale.

« Y’a-t-il un pilote dans l’avion » ? peuvent-ils s’interroger.

Il y a, mais il est déjà sur la fréquence d’Orange après un loupé supplémentaire : Paul, il ne sait pas pourquoi, prend la fréquence de Salon-de-Provence qui l’autorise à atterrir.

Il s’agit de ne pas se planter une seconde fois : Il avait atterri par mégarde à Aubenas au lieu d’Orange lors de son premier vol. Salon, c’est aussi une base militaire, mais moins discrète pour un prototype comme le sien…

Il est finalement 18 heures et 3 minutes quand le « Nivelle 001 » stoppe à l’avant-dernière bretelle d’accès aux parkings, sur la gauche de la piste : Trois minutes de retard sur un vol de 12 heures, et encore quelque 0,8 tonne de carburant en réservoir.

C’est un peu le « boxon » dans l’appareil qui sent la sueur de douze heures de vol et le dégorgement de la latrine de bord qui a eu du mal à supporter le piqué final.

Mais c’est fait.

L’avion est définitivement rangé au parking, avant d’être roulé sous son hangar.

 

La deuxième phase du plan imposé par l’Amiral peut commencer, pendant que les ingénieurs-maison pourront ausculter les céramiques.

Verdict provisoire : Elles ont tenu au-delà des scénarii les plus optimistes ! Comme quoi, le calcul, il n’y a que ça de vrai…

Et pourtant, elles ont « chatouillé » le mur de la chaleur un bon moment.

De la « bonne technique » appliquée.

 

Curieusement, la presse locale ne consacrera que quelques entrefilets teintés d’incrédulité quant à « la performance » … historique qui reste un record mondial absolu : Comme quoi, on n’est jamais prophète en son pays !

La presse nationale ? Néant !

En revanche, dans les milieux « avertis », la prouesse est considérée comme majeure, même si le « secret militaire » entrave la diffusion des détails du vol et des techniques propres aux vols hypersoniques.

 

C’est le « Capitaine Haddock », plus connu dans les milieux de l’aviation civile que Paul, malgré ses exploits aéronautiques, qui se charge des « relations » du parcours de cinglé.

On le verra en Europe et sur le nouveau-continent faire quelques conférences dans les mois qui suivent, dont une qui tourne en boucle sur CNN, comme au bon vieux temps où il a croisé avec son équipage un OVNI d’environ 300 mètres de longueur au-dessus de la région parisienne au milieu des années 90. Une rencontre qui l’a laissé « pantois » à en réunir durablement une équipe de « muets-pantois » autour de lui dans un vaste réseau d’Ufologues très actifs en Europe qui collaborent toujours avec le Geipan français, l’organisme officiel chargé de collecter et d’analyser les témoignages et autres indices de la présence aliène au pays.

C’est d’ailleurs à l’occasion d’une de ces réunions que Paul avait rencontré pour la première fois l’ex-pilote au long-cours « d’Air-Transe ».

Et il l’avait drôlement bien tuyauté dans sa recherche des fonds « disparus » de la division Daguet, sa mission de l’époque… encore récente.

Depuis, ses « muets » se sont un peu perdus dans la poursuite du « canular stratosphérique » que sont les histoires d’Ummo, inventées de toutes pièces par les « superlatifs » de la « Baleine joyeuse » des années 60 à 70 à Madrid.

Il faut dire qu’autant Claude Poher, Jean-Pierre Petit, Jorion et plein d’autres avaient repris en les enrichissant les lettres (f)ummistes, dans la décennie suivante : Toutes choses qu’ils nient avec la dernière virulence depuis…

Il n’empêche, depuis l’arrivée d’Internet, leurs travaux sont consultables par n’importe qui !

 

Pour ce qui est des « milieux autorisés », le ministère de la défense s’est contenté de sobres « félicitations » à l’adresse de Paul et de son équipage.

Rien venant de l’Hôtel Matignon, ni encore moins du Palais de l’Élysée.

Les chiens !

En revanche, le département d’État, le « Foreign-office », Moscou, Pékin, Jérusalem, Pyongyang, New-Dehli, Téhéran même, Bruxelles, Varsovie, Tripoli, Rome, Madrid et plein d’autres se sont manifestés pour saluer la performance.

Ça fait toujours plaisir par où ça passe.

Mais ce n’est pas non plus désintéressé : Les invitations à « tenir conférence » en centre de recherche ou université ont commencé à arriver à petite-allure.

Plus important, EADS s’est fendu d’un message appelant à « réintégrer » les effectifs.

Dassault Aviation s’est également manifesté.

 

C’est d’ailleurs dans les locaux un peu vieillots d’aspect à Argenteuil, que Paul accepte de se rendre dans les jours qui suivent son retour à Paris. Il pense avoir à préparer un RDV préliminaire d’embauche et la boutique est réputée payer « correctement » ses ingénieurs.

C’est en fait une réunion de « hauts-cadres » techniques qui viennent l’entendre sur les performances des fameuses céramiques des bords d’attaque du Nivelle 001.

Comme il n’a pas grand-chose à en dire, d’abord parce qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil en la matière, il leur débite seulement les grandes lignes du procédé comme il a déjà pu le faire auprès du directeur Europe de la CIA – qui n’y a vraisemblablement rien compris – et qu’il le refera à plusieurs reprises un peu partout dans le monde dans les mois qui viendront.

Chacun sait ainsi qu’il est « en mission secret-défense », a priori non disponible, qu’il a des projets hautement futuristes dans la tête, ce qui les mettra un peu en transe et qu’il ne refuse pas une « solide » couverture officielle pour se promener dans toutes les capitales du monde à chaque occasion.

Pourquoi pas pour vendre la technologie française à l’export ?

Le Rafale est en compétition dans le Maghreb, sur le continent d’Amérique du sud, en Asie, au Moyen-Orient, notamment dans la péninsule arabique : Un « héros de légende », devenu tel après son exploit, ça ne peut qu’allécher quelques « acheteurs » potentiels, présenté dans les délégations en « vedette américaine » !

Le deal n’est pas immédiatement scellé : Il faut des autorisations en provenance des « tutelles tutélaires » pour aboutir.

Et elles aboutiront, parce que justement l’amirauté appuie la démarche en sous-main.

 

D’un autre côté, même si Paul n’est plus dirigeant officiel de la MAPEA, enfin pas encore de retour, il se trouve que c’est aussi à la fois un fournisseur indirect de l’avionneur et surtout un concurrent potentiel sur le marché des drones.

« Ne rêvez pas ! On nous a demandé de faire des drones, c’est vrai. Mais on n’a même pas encore demandé copie du cahier des charges ! » fait-il en rigolant franchement…

C’est quand même un point de contrariétés potentielles.

Ce qui n’empêche pas d’une visite, dans l’après-midi, des bureaux d’études et de recherche de l’avionneur.

Pas tout naturellement : Ils restent très prudents chez Dassault.

En revanche, Paul voit fonctionner leur système-expert de conception « 3D » d’engins volant.

Un programme informatique en développement permanent, vendu dans le monde entier, qui facilite la tâche des ingénieurs-concepteurs en traçant tout seul des plans, qui calcule tous les paramètres physiques d’un avion, mais aussi d’une voiture, d’un bâtiment, d’un navire, de n’importe quoi, statique ou mobile, avec une rapidité et une précision incroyable : Des mois et des mois de calcul économisés en quelques clics pour qui sait s’en servir !

Vraiment fabuleux.

Il aurait ce progiciel sur un de ses ordinateurs, le « 002 » serait dessiné-bouclé en moins d’une semaine : Y’aurait plus qu’à acheter ou louer les machines qui fabriqueraient les pièces indispensables, et en un mois de montage, on aurait le premier prototype.

 

Mais le progiciel est hors de prix et gardé au secret par une série de système anti-piratage que seul sa hackeuse de la cour des comptes seraient peut-être, peut-être seulement, capable de casser : Elle l’avait fait pour son compte à la recherche des milliards perdus par la France il y a encore peu.

 

Et tout le monde se sépare en prenant date après un échange de cartes de visite : On ne sait jamais ce que peut réserver l’avenir…

 

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12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 04:02

Vol stratosphérique

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Organiser un dernier vol « stratosphérique » pour le démonstrateur « Nivelle 001 » n’est pas en soi une difficulté pour les équipes de Paul attachées au projet.

Tous savent désormais que le programme n’ira pas plus loin, sauf à être « dépaysé ». Peu importe : La MAPEA a fait preuve de son immense savoir-faire en matière de poudre et de céramique. Les leurs avaient flirté avec le « mur de la chaleur » en condition réelle d’utilisation fin août. Il n’y a rien à retoucher dans leur conception ni leur usinage : Elles peuvent affronter 12 heures, et même bien plus, d’usage intensif dans les très hautes couches de l’atmosphère raréfiée !

En revanche, il faut revoir les buses d’admission du kérosène dans les deux « scramjet » et multiplier la puissance de calcul du pilote automatique, qui a « fait défaut », manquant d’envoyer au tapis leur « beau joujou » à plusieurs reprises.

Rien de très compliqué, dès que le patron renonce à redessiner les ailerons : Dans cette hypothèse, il aurait fallu revoir toute la conception de l’avion, le dessin complet de ses lignes et refaire des céramiques adaptées. Plusieurs mois de boulot.

Par ailleurs, l’idée d’un tour complet de la planète par les pôles, mobilise pendant près d’une semaine les simulateurs.

Ça impose d’emmener 12 heures de carburant à bord. Ce n’est pas tant qu’il n’y a pas assez de volumes à bord, en cherchant bien on peut trouver les 38 m3 nécessaires dans le compartiment « passager », la « soute à munitions » originelle, le tout en démontant le plancher de la cabine et « inventer » divers « va-et-vient » entre des citernes souples embarquées et les réservoirs de l’appareil.

Mais c’est qu’un engin dessiné pour une masse maximum de 9 tonnes au décollage, pas sûr qu’il résiste aux efforts de torsion et de flexion avec une masse quatre fois supérieure.

 

Encore plus compliqué : La trajectoire de vol. À quelle altitude faire le parcours ?

Trop bas et la vitesse sera moindre, la consommation supérieure, le « rayon d’action » notablement raccourci, donc la quantité de carburant à emporter encore plus grande, donc la masse au décollage encore plus importante, avec cette difficulté d’atteindre facilement la vitesse minimum nécessaire pour que les statoréacteurs veuillent bien commencer à fonctionner.

Sans compter la distance de décollage sur la piste de l’aéroport d’Aubenas relativement courte pour ce genre d’exploit.

Trop haut, et l’avion se tiendra « cabré » pour supporter son propre poids dans les couches de la stratosphère de faible densité, aggravant l’effet de traînée, nuisant alors à sa vitesse, donc à la distance parcourue, donc au temps nécessaire à faire le tour de la planète, donc à la quantité de carburant à emporter, donc à sa masse au décollage, etc.…

Le problème du décollage et de la première accélération est résolu si l’engin emporte deux accélérateurs à poudre comme l’usine sait les fabriquer pour ses clients marchands de missiles.

Quid des points d’accrochage ? Faut-il faire des trous dans la carlingue et des trappes spéciales, ou faut-il les accrocher sur le train d’atterrissage et attendre que les « boosters » s’épuisent pour pouvoir rentrer ledit train qui dégrade, quand il est sorti, le coefficient de résistance à l’avancement (et augmente la consommation en même temps qu’il réduit la portée du vol, etc…) ?

Une bonne semaine « d’arbitrage » par le calcul.

 

Normalement, le profil du vol est ainsi conçu que le « Nivelle 001 », doit quitter la piste 36 au bout de 23 secondes, à la vitesse de 450 km/h (après l’avoir ravagée avec la flamme des « boosters » et la post combustion de l’Atar de location).

La rotation vers 13° d’assiette doit commencer dès que les commandes sont opérationnelles, c'est-à-dire vers 330 km/h.

La poussée décollage est de 21 tonnes pour propulser les 36 tonnes de l’appareil, soit 7 tonnes de poussée pour l’Atar et 7 tonnes de poussée pour chacun des deux boosters.

Le tout doit pouvoir atteindre dans la minute la vitesse minimum de mach 0,4 et une altitude de 4.000 pieds pour que les « statos » veuillent bien démarrer.

Pendant ce temps-là, le pilote doit « appuyer sur la gauche » pour prendre un cap au 350 qu’il tiendra jusqu’au retour, sauf à basculer au 190 entre les deux pôles magnétiques de la planète.

Parce que par la suite, si la vitesse est trop grande, ça ne sera pas facile de faire tourner l’avion en vol hypersonique : La distance à parcourir est immense. Et puis en vol supersonique, il y a des risques de dégâts au sol en cas de focalisation du « bang-sonique » sur un seul point.

Il doit également maîtriser au trim la vitesse ascensionnelle, pour ne pas « trop cabrer » et casser alors la vitesse tout court, ce qui nuira non seulement à la « performance » en vitesse pure (avec son problème de consommation, de masse et de carburant à emporter ainsi que de distance de roulage au décollage), mais tout autant pour éviter d’envoyer l’équipage en voile noir, et éviter le décrochage (et sa perte de vitesse horizontale) avec la perte d’altitude subséquente…

Un avion consomme plus fort dans les basses couches de l’atmosphère que dans les plus hautes. Il ne faut donc pas rester trop longtemps en deçà de 40.000 pieds.

 

D’ailleurs, le calcul indique que la « bonne fourchette » se situe entre 65 à 70.000 pieds dans la première partie du parcours, avec un angle d’incidence de l’ordre de 3 à 5°, ce qui ne nuit pas trop à la traînée.

Parce qu’à 77.000 pieds, l’avion ne peut pas l’aborder avant un bon tiers du parcours pour avoir un angle d’incidence trop élevé, le ralentissant indubitablement.

C’est un peu le problème du Concorde, quand il volait encore : Une montée trop forte et l’avion ne dépassait jamais le mur du son. Il n’atteignait jamais son domaine de vol calculé pour 60.000 pieds.

Une question de masse rapportée à la surface des ailes et leur coefficient de portance.

Pour le « Nivelle », la question est la même. Mach 2 dans les deux premières minutes idem pour le niveau 330, mais vingt à trente bonnes minutes ensuite pour atteindre Mach 3 et le niveau 660.

Trois heures pour passer au niveau 770 et atteindre Mach 3,8.

6 à 8 heures pour récupérer éventuellement le niveau 850 à 900 et atteindre Mach 5 si l’on voulait tenir la distance sur 21.600 miles nautiques !

Dans ces conditions, l’avion peut faire « une poussée » rapide sur le dernier tiers du temps de vol, mais « à vide » comme en août dernier, sans problème de sustentation aérodynamique et un angle d’incidence très faible voire négatif pour dépasser le Mach 5.

 

Autre chose : La route des pôles, c’est une hérésie. Passer au-dessus des pôles géographiques, ça ne pose pas de problème, sauf vers le sud, ou alors il faudrait traverser l’espace aérien Russe. Tout autant avec un départ plus à l’Est.

D’où l’idée de passer au-dessus de l’espace canadien, puis celui de l’Alaska, par-dessus les pôles magnétiques.

Un coup à perturber durablement les équipements de navigation, sachant que les GPS ne seront pas nécessairement indemnes de perturbation dans les latitudes extrêmes, à leur tour.

Un pari stupide, parce que dans la réalité, entre les allers et retours dans la cabine pour mettre en marche les pompes des cuves de kérosène supplémentaires positionnées dans la « cabine passager » et les « alertes informatiques  » déclenchées par les incohérences des instruments de navigation que l’ordinateur ne sait pas gérer, finalement Paul a failli perdre le contrôle de l’appareil et surtout celui de sa route à plusieurs reprises !

D’où la nécessité de s’adjoindre un co-pilote capable de s’occuper de la radio, des transferts carburant, et surtout de prendre les commandes en cas de besoin pour garder le cap à « voler tout droit » à la main.

 

Une fois en l’air on veut se montrer aux radars, certes, mais pas au point de se retrouver face à un tir de missile impromptu.

Le plan de vol est donc déposé en VFR sur tous les centres de gestion de l’espace aérien traversé, tant pour obtenir les autorisations de survol que pour s’assurer que les recherches, en cas de disparition de l’appareil, seront payées par le SAR et non pas par la MAPEA.

Marseille, Lyon, Paris, Bruxelles, même Amsterdam, Londres, Manchester, Reykjavik, Le Groenland, le Canada, puis le pacifique-nord, le pacifique Sud, Auckland, l’Afrique du Sud, et tous les pays du continent africain du sud au nord jusqu’en Algérie pour finalement revenir au-dessus de Marseille 12 heures plus tard.

Tout ça pour aller d’Aubenas à Orange AFB, l’aéroport de Caritat…

Signature carbone ? 750 g/km. Un gros camion.

Des aurores boréales ou australes possibles ? Pas de prévision.

Une curiosité : Le vol passant « par l’Ouest », l’équipage partira au petit-matin pour voir le soleil se lever une fois arrivé en altitude.

Mais pas longtemps pour s’enfoncer vers la nuit.

Et traverser la ligne de changement de date à se retrouver « demain », à peu près au niveau de la latitude des Îles Hawaï. Mais il sera toujours le même jour…

Et comme l’avion ne la repassera pas dans l’autre sens en remontant du pôle antarctique vers « la maison », il atterrira le jour-même… le lendemain…

Dans l’après-midi ensoleillée depuis les hautes latitudes sud, il aura vu se lever deux fois le soleil en 12 heures, finalement.

C’est moins qu’un astronaute, se dit Paul qui guette les lueurs de l’aube avant le départ.

Eux, c’est toutes les 90 minutes qu’ils profitent du spectacle. 16 fois par jour qu’ils franchissent la ligne de changement de date dans le bon sens, en gagnant un jour à chaque tour…en théorie.

 

Les étoiles ? Sa prochaine étape, se dit-il, si jamais il y a une prochaine étape, ce qui n’a rien de sûr, compte tenu des propos de l’Amiral Morthe-de-l’Argentière, qui obère sérieusement l’avenir du « Nivelle 002 » tel qu’il ne verra jamais le jour, ou alors sous un autre nom.

Peut-être même sous un autre pavillon, perspective qui fend le cœur de Paul.

Les « gendarmes » cornaqué par « Monsieur Albert » laissent passer l’équipage, comme convenu. Et on traîne le « Nivelle 001 » lourdement surchargé jusqu’au seuil de la piste.

Paul, « Capitaine Haddock  » et Miho, se sanglent, lancent le turboréacteur après une dernière check-list.

Il n’y a pas de contrôleur dans la tour à cette heure si matinale et le décollage se fait en VFR, avec juste une annonce du décollage sur la fréquence 123,5 Mhz.

C’est le « Capitaine Haddock » qui allume les « boosters », sur demande de Paul, en appuyant sur le gros bouton rouge situé devant eux et sur lequel sont gravés deux gros cigares !... Une facétie des équipes aux sols.

Le « Capitaine Haddock » affiche A 7700 au transpondeur afin que les contrôleurs dévient tous les trafics qui pourraient se trouver sur la trajectoire lors de la montée et une fois en supersonique.

L’appareil est aussi équipé d’un TCAS qui donne des ordres de changement de cap et d’altitude en cas de risque de collision en vol.

Mais à très haute altitude, c’est une hypothèse hautement improbable.

 

L’avion s’ébroue, le feu aux poudres, l’Atar est lancé à fond et le tout file lentement sur les premiers mètres du macadam après en avoir reçu l’autorisation de la tour de contrôle.

C’est parti pour son ultime vol.

« Sacrée bestiole ! » pense Paul quand il a enfin avalé la moitié de la piste : Il s’agirait de cabrer l’engin pour qu’il prenne son envol.

Si l’accélération initiale a été relativement faible, en quelques secondes c’est une forte poussée qui plaque l’équipage aux sièges et propulse l’avion telle une fusée vers le bout de piste !...

Bien trop tard pour renoncer, les freins n’étant pas « assez puissants » pour une telle masse en mouvement et comme il n’y a aucun moyen de stopper les booster, il faut décoller coûte que coûte.

Absolument ou finir en torche avec tout le kérosène qui pue à travers le cockpit.

Et finalement, l’avion consent à lever son nez, puis à faire enfin bouger l’aiguille de l’altimètre, le vario se mettant enfin à vivre !

Impossible de savoir autrement si ils ont quitté la piste : Les boosters font vraiment trop de bruit en vibrant trop fort.

Les premiers arbres sont passés : Heureusement que la piste est sur un plateau surélevé par rapport à la ville.

Avant le décollage le trim à cabrer a été réglé en fonction du centrage et l’appareil est parfaitement équilibré à près de 500 km/h.

Et puis le miracle impose la force des « équations en mouvement », l’avion grimpe. Il s’agit de remettre le trim à zéro avant que les statos n’entrent dans la danse et fassent faire une belle chandelle à l’engin.

Paul compense au manche-à-balai (en fait, un petit joystick placé entre ses jambes).

L’avion grimpe, les booster s’épuisent à peu près au moment où le grondement des deux moteurs principaux prend le relais.

10.000 mètres en deux minutes, avion sur le bon cap grâce au pilote automatique de navigation. L’aiguille du GPS indiquant le cap de Caritat, bien dans le sud, derrière eux : Tout va bien.

On peut rentrer le train. Ça fait deux grands « clang », un autre un peu plus sourd et les voyants de contrôle s’éteignent : Les trappes se sont refermées après que les booster épuisés aient été arrachés dans la manœuvre : Ils retomberont accrochés à un parachute.

On peut y aller.

Le machmètre commence à tourner dans le bon sens et à bonne allure, comme prévu.

Mach 2, il s’agit d’arrondir un peu l’assiette pour continuer à augmenter l’altitude sans pénaliser la vitesse.

C’est au-dessus de la latitude de Paris que le pilote automatique décroche une première fois l’appareil en faisant chuter à la fois la vitesse et l’altitude.

Un décrochage qui passe de Mach 2,5 à Mach 2 et une perte de 8.000 pieds d’altitude avant que les choses ne rentrent dans l’ordre … « à la main ».

Quelques milliers de litres de kérosène perdu pour rien et il est déjà temps d’aller ouvrir les vannes pour le premier transvasement, tout en répondant aux contrôleurs aériens des zones aériennes traversées qui se succèdent à folle allure.

Il a fait jour quelques instants, là, on est dans la nuit étoilée, au-dessus des nuages et de la mer.

Finalement, Mach 3 est atteint au large de l’Écosse, au niveau 600. Paul ajuste le pilote automatique : 100 pieds/minutes, le minimum, l’assiette diminue un peu, la vitesse augmente un peu, la consommation est un peu forte. Faudrait pas qu’elle se maintienne éternellement à ce niveau élevé, sans ça, on arrêterait l’expérience au milieu de rien.

Et puis, effectivement, au-dessus du Groenland, voilà que la « rose des vents » commence à valser sur son axe, les indicateurs de route aussi, valsant de gauche et de droite. Il faut continuer « en manuel » heureusement peu perturbé par les vents et dépressions atmosphériques à cette altitude.

L’appareil arrive du Nord pour survoler l’Alaska, à la grande surprise des contrôleurs aériens pas vraiment habitués à voir débouler un prototype volant à Mach 3 et se dirigeant vers le Pôle Sud !...

Le NORAD étant informé du plan de vol, le « Nivelle 001 » sera été suivi par tous les moyens de surveillance terrestres et spatiaux. Le premier terrain de secours, Elmendorf AFB, est laissé sur la gauche, puis le vol se poursuit au-dessus de l’océan Pacifique pour passer entre Midway et Hawaï où se trouve Hickham AFB, le second terrain retenu en cas d’emergency.

 

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 04:02

Petit coup de pouce du destin : L’évasion de Cécile…

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Ça s’est passé deux jours avant, lors de son transfert de la prison vers le centre hospitalier de l’Hôtel-Dieu, l’hôpital situé au cœur de la capitale, coincée entre la préfecture de police, la Cathédrale, le marché aux fleurs, le Palais de justice, le tribunal de commerce et la Seine.

Le fourgon cellulaire emmène deux détenues à destination de leurs juges d’instruction respectifs et deux autres à l’hôpital, Cécile et Stéphanie Roya, une codétenue souffrant d’une appendicite aiguë qu’il est question d’opérer en urgence.

L’escorte est « légère » et le convoi entre à Paris par la nationale 20, descend l’avenue du Général Leclerc toutes sirènes hurlantes, puis le boulevard Port-Royal et le Boulevard Saint-Michel vers le boulevard du Palais et le palais de justice.

L’entrée du fourgon est déjà prête à recueillir ses « visiteuses » par le quai de l’horloge, qui prolonge le quai de Corse, avant de faire le tour de l’île de la cité.

Normalement, il est prévu de ressortir quai des orfèvres, par le quai du marché neuf, et de pénétrer dans l’Hôtel-Dieu par la rue d’Arcole.

 

Mais place Saint-Michel, le fourgon est enfoncé par une voiture-bélier déboulant du quai Saint-Michel devant les touristes médusés. Le fourgon, les roues en l’air, n’a pas le temps d’arrêter sa course folle contre le trottoir du « petit-pont », que déjà deux complices sortis de nulle part à moto font sauter les serrures, ouvrent la porte et maîtrisent les deux gardiens de la pénitentiaire enfermés avec leurs prisonnières à l’arrière.

Des coups de feu claquent. Accompagnés de cris d’hystérie.

Les portes s’ouvrent.

Les menottes sont ouvertes en un tour de main et les quatre pensionnaires de la pénitentiaire se retrouvent, sonnées, groggy, à la lumière du milieu de matinée.

Deux sautent sur deux des 4 motos qui filent déjà vers le boulevard Saint-Germain ou dans la file des bus du boulevard Saint-michel qui remonte vers le sud.

Cécile et Stéphanie, les deux « sanitaires », sans réfléchir, remontent le flux de voitures congestionné et s’engouffrent dans la station du RER…

À peine cinq minutes plus tard, le quartier est bouclé, mais trop tard !

 

La fuite des « sanitaires » ne progresse pas très loin. Le RER est investi par les forces de l’ordre sans ménagement pour les voyageurs. Elles ont filé par le premier tunnel, au péril de leur vie.

Pour bifurquer avant d’atteindre la station « Les Halles », de l’autre côté de la Seine dans une galerie d’évacuation des eaux pluviales.

Qui mènent à une sous-station de relevage d’égouts. Par miracle, leurs poursuivants n’y pensent pas et elles se terrent là plusieurs heures, sans un bruit.

Sans montre ni aucun repère, c’est à l’aveugle qu’elles rebroussent chemin, alors que les RER se font rares : Ce doit être la nuit, imaginent-elles.

Stéphanie souffre, mais ne veut pas se rendre. Sauf quand elle a vraiment très mal au ventre, à ne plus pouvoir marcher ni bouger. Pour Cécile, c’est encore plus simple : Entre 90 jours de mitard et la liberté au bout du tunnel, le choix est vite fait. Et c’est elle qui motive sa camarade d’évasion, va chercher de l’eau et des épluchures de grignotage dans les poubelles de la station la plus proche quand la faim tenaille les entrailles.

Car elles ressortent toutes les deux des voies en montant sur le quai de la station « Port-Royal », franchissant l’enceinte close et vont camper à la belle étoile à l’abri d’un arbre sur un bout de pelouse sèche du square Marco-polo, les jardins de l’Observatoire.

Deux jours de vagabondage, cachées le jour dans les fourrés du jardin du Luxembourg, siège du Sénat, derrière les bâtiments de l’École des Mines, des endroits improbables, du quartier latin, avant de pouvoir chaparder un téléphone portable.

 

Cécile envoie un texto à Paul : « Évadée. Besoin de toi ! CW ».

Paul est à Washington, à attendre son avion quand son téléphone vibre.

Il n’en croit pas ses yeux et met un certain temps à répondre.

« Pas sur Paris. DSL. Rend-toi ».

« Pitié. Ve pas retour prison. Help me. STP »

Puis un autre « STP… », comme d’une ultime prière.

Ah là… Aider une fugitive, qui plus est une vraie criminelle récidiviste, faudrait vraiment qu’il soit frappé d’inconscience hallucinante pour accepter, dans sa position pour le moins ambiguë et inconfortable…

Il a un flic aux fesses sur Paris.

Il décide de jouer un peu, change sa puce SIM et renvoie un texto au numéro entrant : « J’ai quoi en échange ? »

À tout hasard, Paul forme le numéro de Charles Almont avec cet appareil. Ça sonne dans le vide pour finir par tomber sur sa messagerie. « Charlotte. Vous pourriez me rappeler en urgence ? »

Nouveau texto. « Te prie. N’importe quel prix. Ta chose. »

Complétement déjantée.

Almont rappelle : « Paul ? C’est quoi ce numéro ? Qu’est-ce qui se passe ? »

Ses agents parisiens peuvent-ils récupérer une épave fugitive qui pourrait bien être utile à leurs desseins ?

« Non. » Il s’arrête, réfléchit puis annonce : « Vos potes coréens ne pourraient-ils pas s’en charger. D’une pierre deux coups : Ils croiront vous tenir par les couilles ! Ce qui nous arrangerait, finalement, pour l’autre phase du plan ! »

Pas idiot, en effet.

C’est au tour de Paul de « penser fort ». « Je vais essayer. Merci ! »

 

Entre-temps, un nouveau texto. « Paul. Pas de retour prison. Ta bête ou mort ! »

Elle pète le neurone… La pression de l’angoisse doit être particulièrement forte.

Là, il répond : « Une seconde » et passe un coup de fil chez lui à Paris, la ligne sur écoute. Ça sonne dans le vide. Il essaye le portable de Miho qui répond.

« Dis donc, ma douce, tes chefs, ils peuvent recueillir une fugitive pour moi ? »

Elle ne sait pas bien sûr, sauf qu’elle peut demander. On verra bien.

« C’est un gage. J’accepte même d’aller bosser en Chine quelques jours en échange, si ça les amuse ! »

C’est si important ?

« Je ne sais pas. Mais essaye. »

Elle essaye pendant l’embarquement de Paul. Il va bientôt devoir couper son portable.

Sans réponse, il renvoie un texto à Cécile. « Contact de ma part Miho (suit son numéro) et détruis la puce SIM de ton portable après ! »

« A la vie. A la mort » reçoit-il pour toute réponse.

L’avion s’ébranle. C’est parti pour 7 heures de vol au-dessus des flots.

 

Miho attend la réponse de sa hiérarchie, vite mise au courant. Le téléphone sonne : C’est Cécile.

Miho ne comprend pas tout de ce qu’elle dit, mais finalement fixe rendez-vous à proximité d’où elles se trouvent rue de l’Abbé de l’épée, sous la statue du monument à la gloire des Professeurs Pelletier et Caventou, codécouvreurs de la quinine en 1820, pour dans les deux heures qui suivent.

Le temps que ça se bouge à son consulat.

Si elle n’a pas de réponse d’ici-là, ou si la réponse est négative, elle n’ira pas au rendez-vous, tout simplement.

Dans le cas contraire, elle obéira aux ordres : Ça faisait si longtemps qu’il ne s’était rien passé d’utile permettant de « retourner » Paul. Et là, c’est lui qui propose une collaboration : Impensable !

C’est justement ce qui arrête le Lieutenant-Colonel Li à Pyongyang, l’officier supérieur de quart au QG des services.

Pas bien longtemps : Dans tous les cas, soit c’est un « bluff » et il sera toujours temps de jeter le fugitif à la rue en plein Paris, soit, il est rapatrié au pays pour servir de monnaie d’échange contre ce facétieux et insaisissable De Bréveuil…

Donc, rien à perdre : Il faut saisir l’opportunité qui se présente et que lui-même offre.

Il sera toujours temps de jauger la situation, après.

 

C’est comme ça que les deux femmes sont opérées dans les sous-sols de la délégation Nord-Coréenne de la banlieue Parisienne, l’une d’une appendicite aiguë, l’autre d’un curetage de boucher, avant d’être évacuées quelques jours plus tard sur un cargo à destination de Hong-Kong depuis le port de Rotterdam.

Pendant ce temps-là, les deux autres fugitives et leurs complices fuient Paris.

La première est arrêtée au sud d’Orléans en moins de 40 heures, dans une fermette de à l’orée de la Sologne. Et l’autre finit quatre jours plus tard sous les balles des policiers, défendue par deux de ses complices dans la forêt de Compiègne, en limite du département de l’Aisne.

 

Et Paul rentre à Paris. Son affaire prend un détour inattendu. Miho, désormais le presse de rencontrer « l’agent Hang ».

Ce qu’il accepte de faire à l’occasion de la visite d’une maison à Marne-la-Coquette au prétexte de s’en rendre acquéreur.

Le deux-pièces terrasse est de toute façon trop exigu pour lui et sa voisine Nathalie bien trop empressée à récupérer son chat à tout moment de la journée, les locaux du Kremlin-Bicêtre sont en pataquès total depuis quelques jours, et même pas chauffés.

Et il s’agit d’être prudent.

« Vous remercierez pour moi votre hiérarchie », commence-t-il, les présentations faites en visitant le jardinet discret de la maison de banlieue.

« Mon honorable correspondant aura l’occasion de le faire lui-même. Nous savons qui vous êtes et j’imagine que vous n’êtes pas sans ignorer que votre vol spectaculaire au-dessus de la méditerranée a éveillé la curiosité de notre grand-voisin. »

Et encore, il n’a rien vu du prochain vol Aubenas-Orange par les pôles !

En bref, ils veulent, comme les autres, savoir de quoi retournent les fameuses céramiques du Nivelle 001.

« Je vous avertis tout de suite que j’ai de toute façon pour mission d’approcher et de jauger les performances du J 20 de Pékin. Et de rapporter à mes chefs ! À partir de ce préambule, j’ai quartier libre. »

De l’espionnage ?

« Vous en faites bien autant à l’égard des productions de la MAPEA, notez bien. »

Mais eux savent rendre service quand c’est nécessaire.

« Moi aussi ! Parce que le J 20, je m’en moque, vous pensez bien. Je recherche des financements pour mettre au point le Nivelle 002… qui ne s’appellera pas comme ça, mais peut-être Sukhoï 100, Mig 60, J 500, X 90, je ne sais pas encore, ou Airbus-navette, allez savoir. »

Il s’agit de quoi ?

« D’abord, je vais vous faire une petite démonstration rapidement de ce qu’est capable d’encaisser le 001. La semaine prochaine. Ensuite, j’ai en tête un avion orbital de 150 à 200 tonnes. Réutilisable, naturellement. »

« L’agent Hang » devait avoir une formation d’ingénieur pour comprendre l’intérêt du prototype.

« Comment est-ce possible ? »

Assez simplement : Des fusées nettement plus légères mettent en orbite des petits satellites depuis des années à peu près sous toutes les latitudes.

« Rien d’exceptionnel en réalité. La vraie difficulté, vous le savez sans doute, c’est la rentrée dans l’atmosphère. Or, les fameuses céramiques règlent une partie du problème. L’autre partie tient dans la trajectoire de l’engin au retour : C’est juste un calcul que maîtrisent bien les américains, les russes et même votre grand frère chinois. Mais seule la navette américaine est jusque-là réutilisable ! »

Tout le monde sait ça.

« Et votre gouvernement, pourquoi ils ne vous proposent pas de financer votre prototype ? »

Réponse évidente : Il n’y a pas d’argent. « Le programme Hermès a été abandonné faute de crédit. Ils ne sont pas prêts de le relancer, d’autant mieux que l’ISS va être abandonnée à son sort dans quelques mois. La conquête spatiale, ça ne fait plus rêver les foules ! »

Tout ce qu’ils espèrent faire c’est le ZEHST, à l’horizon 2040 ou 2050. « Mes céramiques ne sont même pas essentielles pour développer ce projet ! »

Et le légendaire patriotisme du Capitaine de Frégate Paul de Bréveuil, dans tout ça ?

« Monsieur Hang, il n’est pas entamé, je vous l’ai dit : Je suis chargé d’évaluer les performances du J 20. Et rien ne m’empêche, bien au contraire d’échanger les résultats de nos travaux avec des ingénieurs et chercheurs d’autres nationalités. On n’est pas aux USA, ici, il n’y a pas la même protection des secrets de fabrique des technologies sensibles ! »

D’autant mieux, qu’en échange, Paul n’a rien à trahir : « La technique des céramiques, je crois me souvenir que ce sont même les chinois qui l’ont exportée partout dans le monde depuis la renaissance ! Il n’y a rien de fabuleusement mystérieux là-dedans. C’est juste l’usage qu’on en fait en aéronautique-spatiale qui est un peu inédit et peut-être le mode de fabrication qui est lui aussi tout juste un peu « astucieux ». À vous de voir ! »

Et la « démonstration » à venir ?

« Un vol de 12 heures sans escale autour de la Terre par les pôles. J’emmènerai Miho que vous aurez équipée d’une balise : À vous de déployer d’ici la semaine prochaine des navires pour vérifier mon passage du nord au sud au-dessus du pacifique sur l’axe 350/190 par les pôles magnétiques. »

Il en reste la bouche ouverte…

Et les deux fugitives ?

« Je les récupère. J’en aurai peut-être besoin pour une petite opération de politique intérieure que je vous expliquerai sur place, si vous le permettez. C’est la moindre des choses. Sans ça, vous pouvez les jeter à la mer : J’ai d’autres solutions probables ! »

Pas tout-à-fait content-radieux, le Coréen.

Est-ce du lard ou du cochon ? Il lui faut de toute façon en référer à la hiérarchie du camarade-général.

 

« Mais alors, pourquoi nous les avoir envoyées dans les pattes ? »

Pour rentrer en contact avec vous et aller jusqu’au J 20. « Vous voyez, je joue l’honnête avec vous ! Votre agent Miho, elle est gentille, mais elle ne bouge pas d’une oreille en attendant vos ordres qui n’arrivent pas. Et pourtant je l’ai gardée au chaud un long moment alors que je pouvais vous la renvoyer depuis le printemps dernier : Mais il fallait bien que je prenne les devants en testant jusqu’où vous étiez capables d’aller et de faire, pour me croire à votre merci, non ? L’occasion s’est présentée, j’ai sauté dessus. »

Vous n’y êtes pas, à notre merci pense son interlocuteur tout fort qui vient de se rendre compte de cette situation parfaitement inattendue.

« Effectivement, loin de là. Je ne suis qu’un pion dans une partie qui nous dépasse tous les deux et dont je n’imagine même pas tous les ressorts. Je pose mes conditions à mes chefs. Ils prennent où ils ne prennent pas, je m’en fous. Mais quand ils prennent, je fais. Je compte bien en faire autant avec vos galonnés et vos ingénieurs. »

 

Le Nivelle 002, si le 001 passe bien comme prévu, c’est ce qui l’intéresse et il y revient pour être un peu déstabilisé par l’aspect saugrenu de la situation : Il avait pour mission de « retourner » un brillant ingénieur, capable de faire des vols hypersoniques, lui servir pour ça le couplet « philosophique anti-impérialiste », ou celui des facilités de recherches proposées par son pays et son « grand-voisin » qui œuvrent ensemble pour la paix dans le monde…

Et c’est lui qui annonce la couleur, son objectif d’espionnage industriel voire même militaire, sans véritable contrepartie technologique ?

« C’est un projet, je ne garantis rien. Je veux juste aller me mettre la tête dans les étoiles en pilotant le premier vol. J’en meure ou je survis : C’est pour le plaisir de l’avoir fait, c’est tout. Le reste appartient déjà à l’humanité toute entière ! »

Extraordinaire !

Comment Hang va-t-il expliquer ça à sa hiérarchie ?

 

Miho est vraiment ravie : Elle a servi, enfin, à quelle que chose. Tous ses efforts à maintenir le contact avec son bourreau d’antan qui sont enfin récompensés !

Il n’y a plus qu’à confirmer les dires de Paul et attendre les ordres avant de disparaître peut-être, à se faire oublier, ou au contraire à accompagner la suite.

Et la suite, Paul n’étant pas un méchant homme, Mylène étant épuisée par sa journée de labeur, le chat rentré chez les voisines, c’est avec ravissement qu’elle se couche entre ses draps au soir.

Il lui arrive d’être si doux et si voluptueux, quand il n’est pas énervé par une de ses pouffiasses de passages ou par Mylène et ses humeurs.

 

(Aparté n° 30)

 

La suite ne tarde d’ailleurs pas à se faire connaître : Paul est sous étroite surveillance avant l’arrivée d’une équipe de soutien complète.

Le temps du vol et du décalage horaire : Elle n’en a jamais douté.

Dès le surlendemain, il file à Aubenas.

 

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 04:02

Charles Almont vient aux nouvelles

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Paul prend note des coordonnées de la « Jade » new-yorkaise.

Il lui présente alors la photo de Lacuistre, son idée derrière la tête depuis son entrevue de province.

Celui-là, elle ne connaît pas : Normal, un « bande-mou » qui n’use pas de pharmacopée en avait dit Valérie Truyère la pensionnaire de la prison de femmes retrouvée à Beaune avec Charlotte, la vraie.

Elle peut tout.

« L’idéal serait que toi ou ta sœur, ça va dépendre de vos âges, le séduise assez à l’en faire perdre la tête ! »

Pour des photos aussi ?

Paul ne sait pas encore. « Pour un truc plus tordu. C’est un bande-mou, sans doute éjaculateur-précoce, mais avec un peu de poudre du style viagra et une bonne dose de comédie, vous devriez pouvoir le rendre assez chèvre pour qu’il fasse n’importe quoi ! »

Dans quel but ?

Abattre le bonhomme.

« Vous êtes fou ! Un type qui est rendu amoureux, parce qu’on le fait juter comme jamais, c’est possible. Mais l’abattre derrière, il y a des moyens plus facile ! Pas besoin de le séduire pour ça ! »

L’abattre politiquement : « Qu’il sorte avec une minette qui pourrait être sa fille, voire de l’âge de sa petite-fille, on laisse faire son boulot à la presse people et il est politiquement mort. Ce sera suffisant. »

Pourquoi ?

« C’est un facho-traditionnaliste de la pire espèce. Ça te suffit comme réponse ? »

100.000 dollars ? Opération que Paul financera à hauteur de 150.000 dollars pour les deux sœurs et elles commencent tout de suite ! Or, Paul n’a pas encore arrêté l’intendance ni le scénario, ce sera pour un peu plus tard.

Et puis, ayant épuisé le principal sujet de conversation avec quelques mous dépitées, Carine passe aux choses plus sérieuses pour le détendre.

 

(Aparté n° 29)

 

Très talentueuse, la petite Carine.

Le body-massage à la thaïlandaise fait le plus grand bien à Paul.

Il faudra qu’il pense à y revenir, pour les détails de son idée.

Il passe son après-midi à se promener dans Washington : Une ville superbe.

Pour la finir au musée de l’air local : Un musée magnifique, où l’on peut toucher du bout des doigts le museau du X 15, ce prototype fabuleux qui va plus haut que le Nivelle, mais reste moins longtemps que lui en l’air après avoir été largué d’un B52.

Un petit bijou de technologie des années 60/70.

Il s’attarde à quelques stands de projets futuristes, la station spatiale, la navette, le projet Orion dévoilé il y a seulement quelques semaines est déjà installé en maquette.

On peut même y mirer que le bouclier de protection de la capsule de rentrée atmosphérique est doté de 4 tuyères de moteurs fusées posés en diagonale.

Un bouclier thermique conçu par Boeing en collaboration avec le « Ames Research Center », de cinq mètres de diamètre qui devra résister à des rentrées atmosphériques de 27.000 km/h lors de retours de l'ISS et de 40.000 km/h lors de retour de la Lune, ce qui équivaut à une chaleur cinq fois supérieure à celle d'une orbite basse. Le contrat de 14 millions de dollars a été signé en septembre 2006 avec Boeing qui en connaît donc plus que ça sur l’usage des céramiques.

Paul n’a vraiment rien à leur apprendre.

 

En revanche il note les séquences : Le premier étage hisse le lanceur et sa charge utile jusqu'à approximativement 66,7 kilomètres d'altitude, à une vitesse de Mach 4,5 (1,5 km/s). Exactement ce que sera capable de faire le « Nivelle 001 » dans quelques jours, et que devra faire le porteur du « 002 » avant de larguer ses boosters et d’étouffer ses statoréacteurs.

Après séparation le premier étage tombe en chute libre jusqu'à 5 km d'altitude puis est freiné d'abord par un parachute pilote puis 3 parachutes principaux avant de plonger dans l'océan. Il est récupéré pour être remis en condition et préparé pour le lancement suivant. Le porteur planera jusqu’à un aérodrome de dégagement. Quitte à rallumer son turbo pour allonger sa portée.

Leur deuxième étage non-récupérable est allumé durant 465 secondes, propulsé par le moteur J-2X développant 130 tonnes pour injecter le vaisseau Orion sur une trajectoire orbitale (60 km x 300 km, pour une mission à l'ISS).

Il serait détruit par la rentrée dans l'atmosphère.

Le « 002 », plus léger, pourra être intégralement récupéré.

Et pour rejoindre la station spatiale internationale ou le véhicule EDS, le vaisseau Orion utilisera le moteur de son module de service, pour circulariser son orbite, et rejoindre sa destination, ou pour « décrocher » et revenir se poser comme une capsule Apollo.

 

Au retour vers son hôtel, alors qu’il s’apprête à faire ses bagages et rentrer par l’avion du soir, pendant qu’il règle ses formalités de départ, il est intercepté par des sbires du directeur Almont qui poireaute au salon de l’hôtel.

« Eh alors, Monsieur mon meilleur agent : On passe en ma capitale sans s’annoncer, sans même une petite visite de courtoisie, juste pour s’envoyer en l’air avec une compatriote ! » fait-il en français pour qu’on ne les comprenne pas alentour, avec un large sourire et une franche poignée de main.

On les laisse deviser devant un bourbon trop jeune.

« Pas du tout Charles ! Je bosse pour vous, là. Mais je crois que je viens de me manger un râteau. Ma « petite-cliente » est déjà cliente de notre bonhomme et refuse de m’aider. De ce que je peux en comprendre. »

Une question d’argent ?

Une question de principe.

« Où allons-nous si même les dames de petite vertu ont des principes ? »

En attendant, il remercie le directeur de la CIA pour ses interventions en haut-lieu qui lui permettent de « respirer un peu ».

Où en est-il ?

Le vol du Nivelle se prépare pour la semaine prochaine. « On vous fait un tour du monde sans escale par les deux pôles ! »

Que l’autre en tire un sifflement aigu d’admiration…

« Pas trop dangereux ? »

Si, si les russes nous tirent dessus par-dessus du détroit de Béring.

Il s’arrangera pour envoyer des patrouilles de F 15 dans le secteur et communiquera la position des bâtiments de la flotte du Pacifique, à utiliser en cas de pépin… Parce qu’un vol aussi long sans aéroport de dégagement, c’est quand même risqué.

« Ne vous faites pas, je suis le spécialiste de l’amerrissage ! » lâche Paul en forme de boutade.

 

Pour reprendre la main, Almont lui demande qui était ce type qui l’escortait jusqu’à Chicago : « Un porte-flingue détaché des services pour me fournir de faux papiers. Ils me surveillent de loin, comme ça ! Mais gentil et efficace, le Monsieur. Un ancien flic. »

Et le but de son voyage jusqu’à L.A. ? « Quand même pas uniquement pour faire le vernissage de vos deux « broutes-minous ? » »

Délicat…

« Non ! J’ai à liquider la succession de Lord McShiant pour les beaux-yeux de Lady Joan. Vous connaissez, je crois. Elle va avoir des faux-frais, puisqu’elle est enceinte et va se marier à un lord ruiné par les bonnes affaires de la City… »

Mariée et enceinte, mais quelle heureuse nouvelle : « Ça va lui faire mettre un peu d’eau dans son vin, comme vous dites ! Vous n’y êtes pour rien, je présume ? »

Que va-t-il s’imaginer : Elle coule des jours heureux pour avoir enfin rencontré l’amour de sa vie, le vrai, puisque ce n’est pas un mariage de fric, comme le premier !

Et pour reprendre : « Donc, j’en suis à tenter de nouer des contacts avec quelques-uns de vos compatriotes pour vendre quelques actifs et payer tout ce beau monde, mais je rentre un peu déçu. Parce que j’espérais aussi serrer la pince à Richard Branson au Nouveau-Mexique pour lui parler du « Nivelle 002 », histoire de voir de quoi a l’air son engin. Mais là aussi, j’ai fait choux-blanc. »

Il y a d’autres moyens pour financer le « 002 » : « Je sais, mais vous savez aussi qu’après mon tour du monde sans escale, vous allez m’organiser une petite tournée triomphale à me faire rencontrer vos meilleurs industriels. Je vous préviens, je facture à la conférence ! J’ai plus de fric, moi…

Et j’ai loupé de jouer mon « ticket-chance » auprès de Lady Joan qui n’en pince que pour les vieux. Et ruinés comme moi de préférence !

Que vous, vous savez que c’est pour mieux appâter qui vous savez pour aller fouiner dans leurs usines. N’est-ce pas ce que vous souhaitiez en retour de la fin de mes emmerdements ? »

Certes : Un bon plan.

Quoique justement, Paul Alen, un des cofondateurs de Microsoft®, est sur le point de signer un accord avec la Nasa pour un porteur de 500 tonnes devant emporter 250 tonnes de charges vers 9.000 mètres, à partir d’un hexa-réacteur depuis le Nevada.

« Un projet plus intéressant… J’essayerai de vous le faire rencontrer à l’occasion. Enfin, plus exactement le dénommé Burton qui a dessiné le zinc de VirginGalactic et qui bosse sur ce projet. Ils se sont fixés en Alabama à Huntsville. »

Une vraie mine de renseignements utiles, les services de la CIA.

 

« À propos, on dit dans votre pays que la première dame de France pourrait bientôt être enceinte. Vous n’y êtes pour rien là non plus, je présume… »

Bé si justement !

« Figurez-vous que j’ai fait passer par Monsieur Albert, un prothèse rallongeant le pénis de Monsieur. C’est rustique, mais il paraît que ça marche quand on use de la bonne position du Kâma-Sûtra. Celle de la « levrette-piquée » ! »

Pas possible ?

« Mais bon, ça me paraît un peu trop rapide pour que ce soit ça, si elle est vraiment enceinte. Mon « cadeau de mariage » ne date que de la semaine en huit. »

Almont cesse de rire et reprend :

« Elle n’y est pas encore : Elle a juste pris plusieurs rendez-vous avec ses toubibs pour se faire « régler » ses poussées d’hormones comme il faut ! Elle se fait tester seulement une fois par semaine, mais c’est toutes les semaines depuis quelques-temps : Elle va y arriver, j’en suis sûr ! Ce sera la fin définitive de vos « emmerdements », comme vous dites. Mais ne me laissez pas tomber pour autant en route pour le reste, hein ! »

Il va toujours au bout dans ses missions, une fois qu’il les a acceptées : Il devrait savoir ça, le boss-Europe de l’agence.

 

De toute façon, le projet de vol circumterrestre est trop avancé pour ne pas aller plus loin. « Vous savez quoi, c’est mon ancien amiral qui m’a suggérer ce coup-là comme d’une idée à lui ! »

Ils en rigolent.

« Tout le monde est docile quand on pense à sa place. On a les même chez nous, figurez-vous. »

Et la coréenne ?

« Bé je me tâte à l’emmener : Elle est toujours aux ordres des services de Kim Jong Il, à ce que je sache. »

Et correspondante des alter-ego chinois.

« Si tout fonctionne comme nous l’avons prévu, vous devriez vous retrouver tôt ou tard à Chengdu, la capitale de leur belle province grenier à riz du sud, à portée de Hong-Kong. C’est là qu’ils ont leur école de l’armée de l’air. Leurs usines sont plus au nord. On verra s’il vous y emmène

Mais ce n’est pas sûr : On surveille ça comme on peut.

Si tel est le cas, notre « honorable correspondant » est une des rares femmes totalement intégrée et de type caucasien du pays : Vous ne devriez pas la louper. »

Une ingénieure qui bosse chez le motoriste local, d’origine allemande avec un fort accent teuton, formée aux USA. Un apatride, mais loyale : « On lui donne des nouvelles de ses grands-parents assez régulièrement, des ex-nazillons récupérés des usines de V2 qui ont survécu à nos bombardement en 45, et qui sont venus s’installer chez nous avec les équipes de feu Von Braun. »

Le père du programme Apollo.

Elle a épousé un étudiant chinois au MIT pendant ses études, qui travaille sur place depuis et lui a fait deux enfants.

« Normalement, elle est toute dévouée à sa patrie d’adoption, mais revient de temps en temps en Floride. Et ce n’est jamais sans être débriefée discrètement mais sérieusement par nos services, sans qu’elle ne s’en plaigne et avec bonne volonté, malgré les risques.

L’ennui, c’est qu’elle ne peut rien sortir de Chine pour être radiographiée, fouillée et isolée avant chaque départ, et on compte sur vous pour qu’elle vous refile quelques nouveautés sur microfilms.

À vous de vous débrouiller pour ne pas vous faire piquer avec ça sur vous : Vous pourriez ne jamais revenir de votre séjour ! »

Charmant…

 

Et comment déjoue-t-il ce genre fouille ?

Juste avec un sourire niais ?

« À vous, ils n’imposeront pas un isolement. Vous avalez le bidule et on le récupère dans vos sels à votre retour. »

Un coup à serrer les fesses, s’il ne chope pas la tourista avec autre chose.

« C’est un risque à prendre. Mais mieux que ça, comme ce sont des joueurs, ils sont encore capables de tenter de vous piéger grossièrement.

Donc rappelez-vous, une grande blonde aux yeux bleus en uniforme maoïste de rigueur.

Son code c’est « Lulu », le vôtre c’est « Monsieur Paul » et votre mot de passe réciproque de reconnaissance et en français exclusivement sera : « Comment se porte la tour Eiffel ? » Ce à quoi vous répondrez : « Elle étincelle de mille feux tous les soirs pendant 10 minutes ! » Le tout en français dans le texte, hein ! » Ce qui est vrai et qui reste magnifique.

« De toute façon, elle ne parle pas d’autres mots de votre langue à part oui, non, bonjour, merci. »

 

Paul prend congé. Dans le taxi, il pense à appeler la « belle Florence », celle de ses retrouvailles californiennes.

« Je suis vraiment navré, je suis obligé de repartir en Europe sans vous avoir invité à déjeuner… »

C’est dommage, elle lui aurait bien fait visiter sa couche, enfin non, ce n’est pas ça qu’elle voulait dire, sa table à dessin, enfin non, pas comme ça !

Bref, elle regrette aussi, quoi !

« Et que diriez-vous si c’est moi qui vous invite à Paris ? J’y aurai peut-être un bâtiment à aménager après travaux et un autre à retaper… » lui offre-t-il en pensant aux locaux qui servent d’entrepôt à whisky où se démènent Mylène, Miho et « DD » pendant qu’il fait « touriste », et aux diverses baraques que cette dernière visite en permanence pour son futur restaurant, comme lui a promis Paul pour la motiver au conditionnement des caisses de bouteille.

Là encore, elle est marrie de la proposition : Elle ne peut pas, elle a trop de travail à finir avant les fêtes de fin d’année.

Enfin, non, ce n’est pas ce qu’elle veut dire : Elle serait ravie.

« Oh, de toute façon, ce ne sera pas avant le début 2011 : Rien n’est encore financé, ce sont des projets ! »

Alors, dans ce cas, comment refuser ?

 

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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 04:02

Carine

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Florence et Paul auront eu une demi-douzaine d’étreintes de la même veine, avec toujours le mot qui tue (genre : « Ce n’est rien », « Faites, faites si ça vous en avez envie ! », « Ce n’est pas grave », « Mais c’est tout naturel, voyons ! »), sans que Paul n’ait jamais pu voir ni ses seins ni si elle fermait ou non les yeux et encore moins si elle « subissait » ou non : En fait, la semaine suivante, elle avait retrouvé son jogging informe. Il avait bien essayé de lui mettre une main aux fesses, mais elle s’était écartée vivement sans un mot.

C’est quand elle mettait une jupe, et seulement à ces occasions-là, qu’elle consentait, enfin que dire, qu’elle « souhaitait » se faire prendre en levrette.

Une sorte de code.

Alors, au bras d’Aurélie qui présente son « héros américain », de la retrouver tout sourire dans son horizon visuel en ce lieu improbable, un verre à la main, habillée d’un fourreau qui mettait enfin en valeur sa belle silhouette, automatiquement, il sent qu’il ne pourra plus marcher normalement dans la minute qui va suivre, autrement qu’en se courbant un peu en avant pour laisser de la place à « popol-au-col-roulé » qui se met en force et à vive allure au garde-à-vous réglementaire en hommage de ces folles jouissances passées !

Quelle surprise : « Je suis absolument ravi de vous retrouver. Que faites-vous ici, Florence ? »

C’est l’architecte intérieur qui a aménagé la salle d’exposition d’Aurélie que cette dernière présente.

La « french-touch » indispensable…

« Vous vous connaissez ? » parue surprise la géante.

Oui, un peu avant qu’il ne fasse la connaissance de son duo de lesbiennes. Enfin, à l’époque, Aurélie était encore hétéro, avant de devenir « bi » puis de virer « homo » sous les tendres assauts de Charlotte, la vraie.

Qui sait s’y prendre pour l’avoir toujours été.

Et Florence était partie en Californie dès après la fin du chantier, avant l’ouverture de la biennale, trop attirée par son jules…

Elles ne s’étaient donc pas croisées à cette époque-là.

 

Et ce mariage ? Des enfants ?

Pas du tout. Elle lui raconte qu’une fois la réception des travaux réalisée, elle avait filé à San Francisco retrouver son « promis ».

Même pas invitée par la famille Veyle, Caroline et sa mère ayant fait le « ménage » dans l’entourage de Paul.

Pour les raisons que l’on sait.

Pas d’enfant, un mariage avorté et depuis elle vivote sur la côte-ouest avec un mal du pays grandissant.

« D’autant mieux quand je travaille pour la communauté des nouveaux-arrivants du pays : Enfin, je veux dire que ça facilite les échanges professionnels, le français ! »

Aurélie met fin rapidement à l’entretien : Elle a d’autres « huiles » à présenter, toute à sa fête.

Et Paul a du mal à avancer : Il faut dire qu’à L.A., on trouve de tout, y compris un uniforme de l’aéronavale française à cinq barrettes or et argent sur les épaulettes qui en jettent un maximum, même si celui qu’on lui avait dégotté est un peu court aux entournures, mais avec les répliques des breloques américaines épinglées à la pochette qu’Aurélie a forcé Paul à porter pour « sa » soirée de vernissage !

Un peu plus tard, Florence tente une nouvelle approche.

Style plan drague désopilant : « Vous êtes beau comme un dieu, Paul, dans cet uniforme. Vous n’avez pas encore un peu grandi ? ».

Jusque-là, ça va : L’effet visuel de l’uniforme loué.

« Est-ce que votre « sabre » a aussi grandi proportionnellement ? » Le mot qu’il faut quand il faut, n’est-ce pas, mais ce n’est pas ce qu’elle veut dire s’excuse-t-elle aussitôt après.

Un peu plus tard, alors qu’ils devisent : « Êtes-vous toujours libertin ou vous êtes-vous rangé ? » …

Pas de commentaire : C’est pour savoir s’il est « libre ».

Réponse : « Libertin libertaire à se damner quand il voit un appel au viol en réunion comme vous apparaître de la sorte ! »

Elle en rougit presque et balbutie une ineptie du genre : « Je ne suis pas de ce genre-là… Enfin, je veux dire… que je ne suis pas damnée ! Enfin, non ? Que je me damnerai bien aussi ! ».

Non ce n’est même pas ça : Elle veut dire qu’elle est un peu seule en lui tendant sa carte de visite et qu’elle aimerait bien prolonger cette retrouvaille en tête-à-tête, seuls.

Enfin non, ce n’est pas ce qu’elle veut … Tout de suite. Mais si quand même !

Un vrai gag, cette fille-là !

« Merci Florence. J’espère en faire un bon usage. Soyez-en sûre. Mais je repars dès demain après avoir récupérer du jet-lag et fait ce pourquoi je suis venu jusqu’ici. »

Le « jet-lag » se traduit dans son esprit confus et dérouté par une réflexion tout autant inappropriée : « C’est vrai que vous pouviez attendre d’un jeu de langue. Il faudra m’apprendre. Non, enfin, ce n’est pas tout-à-fait ce que je voulais dire ! »

Indécrottable à en éclater de rire.

Et puis elle en rajoute une couche dans la foulée : « Vos beaux jets me manquent ! »

Enfin non, ce n’est pas non plus ce qu’elle veut dire…

Mais ça veut dire qu’elle en meure d’envie, mais s’effare elle-même d’avoir été aussi directe, tellement elle tourne les talons rapidement, ne sachant plus où se cacher.

 

Paul ira le lendemain, et après une courte nuit passée dans la même chambre que « Monsieur Albert » qui a tendance à ronfler dès le premier sommeil, ses deux ex-associées prolongeant la soirée jusqu’à plus d’heure, à son premier rendez-vous d’affaires, avec sur les talons son compagnon de nuitée, assommant avec ses « riririri », qui ne goûte pas un mot d’anglais : Il a à vendre une distillerie et une usine à puces électroniques et les « Lawyers » veulent un mandat exclusif à un prix dirimant.

Le choix de ce premier contact n’est pas tout à fait innocent, puisqu’il s’agit du cabinet d’avocats de Richard Branson de Virgin-Galatic : Il pensait pouvoir se faire ainsi inviter à visiter le chantier de l’astoport situé dans la Jornada del Muerto, un bassin désert du Nouveau Mexique, à 90 miles (140 km) au nord d’El Paso, et 30 miles (48 km) à l’est de Truth or Consequences, une ville thermale et siège du comté de Sierra.

Sierra, un nom qui sonne bizarrement dans l’esprit de Paul.

Que nenni : Une autre fois peut-être, s’ils font des affaires ensemble…

Mais « Albert » trouve qu’il leur en a mis plein les yeux : Tu parles, riririri !

 

Le surlendemain, il remet ça à Chicago. Là, Albert le lâche : Il n’arrive pas à se remettre du décalage horaire et préfère rentrer en Europe.

Ce qui l’achèvera un bon moment, parce que « jet-lag » dans ce sens-là, c’est encore pire que vers l’ouest.

Premier cabinet : Des tordus qui vendent tout à n’importe quel prix mirifique comme dans les contes de fée.

Au second, ils sont trois en face de Paul qui distribue les plaquettes de présentation qu’il s’est fait faire, dont une superbe nana montée sur échasse et armée de deux gros bottins téléphoniques à la place de la poitrine, avec large décolleté plongeant jusqu’au nombril : Ils savent y faire, ceux-là.

Car Madame, la « belle Helen », n’est pas du genre à faire potiche ni à servir le café (toujours infect chez les américains : Une boisson sans aucun danger, sauf pour les papilles gustatives), mais en a dans la tête plus que ses deux collègues masculins.

Eux aussi veulent un mandat exclusif, une valorisation d’expert et un audit complet.

Mais c’est elle qui ira jusqu’à raccompagner Paul en bas du building de leurs bureaux et l’invitera gentiment au restaurant puis à passer la nuit ensemble à son hôtel… pour « discuter des détails ».

 

(Aparté n° 28)

 

En bref, au matin c’est elle qui a le contrat, tellement elle se révèle talentueuse.

Contrat qui ne donnera rien, puisqu’exclusivement de droit américain sur sol américain et que plus tard Paul résoudra le problème de la sortie de Lady Joan avec un banquier français, porte-nez d’un major des spiritueux.

L’intérêt de la manœuvre aura été d’être capable de faire monter les enchères et de passer une nuit sublime pour effacer les effets du « jet-lag » à rebours.

 

Après cette nuit torride et mandat signé, Paul s’envole pour Montréal, signer quelques papiers pour clore la dissolution de feu la « Fondation E. Risle » et autres filiales.

Les autorités sanitaires canadiennes fédérales ont repris les activités de recherche et la plupart des salariés qu’elles n’ont pas inculpés pour complicité d’activité criminelle.

Il est même envisagé que Paul en deviennent leur Président honoraire. Il accepte par principe, mais se dit indisponible dès après qu’il apprend que la fonction n’est pas rémunérée : Il est au chômage, cherche du boulot, ne veut pas s’attacher une fonction honorifique chronophage et n’envisage pas du tout de déménager au Canada.

Pas sûr que les « bûcherons » ne souhaitent non plus le laisser courser la gueuze en toute liberté : Ça reste un pays aux mœurs relativement policées, d’une façon générale, quoique, là encore, leurs femmes ont justement tendance à « savoir y faire » tellement le climat peut être rude, parfois…

 

De Montréal, il s’envole ensuite vers Washington : Il a rendez-vous avec l’autre « Florence », alias Carine, celle qui a son site de « French Coco-Girls », dans un hôtel de luxe encore accessible à ses maigres finances.

Une jolie « ville du sud » que Washington : 60 % de black sur les trottoirs !

Dominée par le Capitole, bâtiment le plus haut de la ville. Dont Paul fera la visite guidée un peu plus tard et s’essayera au fameux « pont sonore » dans l’ancienne salle de la chambre des représentants : Une curiosité acoustique qui a permis à quelques-uns, semblant somnoler sur leur pupitre, d’écouter tous les « chuchotis » de ses adversaires politiques posés à une bonne dizaine de mètres de là au dix-neuvième siècle. Et le gars passait pour un génie politique à déjouer leurs petites combines, jusqu’au jour où il s’est vraiment assoupi à en choir de son pupitre tel que ça a fait un boucan du diable chez les comploteurs pour le moins surpris !

Mais la guide a surtout insisté sur le fait que la grande voûte du Capitole peut être transformée en 24 heures pour accueillir la dépouille d’un Président : Ce qui a été le cas pour John F. Kennedy, le temps de ramener ses restes du Texas. Un culte encore vivace, J-F. Kennedy, enterré en bonne place au cimetière d’Arlington, sur la rive droite du Potomac, à deux pas du Pentagone, un peu en décalé vers le sud de l’axe « Capitole/Mémorial de Lincoln ».

 

Carine, une voluptueuse blonde, ne connaît pas Paul, mais a eu à faire avec Charlotte, la vraie.

Et pendant que « Mademoiselle Florence » se prépare en s’enduisant l’épiderme d’onguents parfumés dans la salle de bain, après avoir dénudé son joli corps de jeune femme, Paul sort son dossier sur la table basse de la chambre.

Elle est un peu interloquée en voyant la photo de sa victime d’antan ensanglantée ainsi étalée.

« Qui êtes-vous ? Tu viens pour baiser ou quoi ? »

Non : Il vient pour affaire.

« On va baiser, que je jauge de ce que tu sais faire. Mais avant, j’aimerai te proposer une affaire à 10.000 dollars, si ça t’intéresse, Carine ! »

Elle fait la tronche à l’énoncé de son vrai prénom. 10.000 dollars, d’un autre côté, ça ne se refuse pas, même si c’est avec un bouc !

La vie à Washington est hors de prix, c’est bien connu.

« Peux-tu baiser ce mec et m’en ramener des photos scabreuses ? »

Et il sort la photo du Directeur Général de la banque mondiale des pauvres.

Ô surprise de la voir écarquiller les yeux et d’éclater de rire : Ce « client », c’est « son » client.

Un habitué des « parties-fines » entre adultes consentant. Parfois même, sa femme participe, affirme-t-elle un peu péremptoirement.

Même si ce n’est jamais ni lui ni elle qui paye, son compte est systématiquement crédité depuis l’Europe avant tout rendez-vous.

Paul n’en croit pas ses oreilles : Un groupe du BTP aligne. « J’ai même été à plusieurs reprises, en Europe, Paris, Lille, Varsovie, Francfort, Marrakech, Londres, et même Milan, tous frais payés, pour ce monsieur et quelques autres, parfois même avec Claudine (sa sœur plus jeune). Une poule aux œufs d’or ! Pas question que je photographie quoique ce soit sur ce Monsieur, même pour 10.000 dollars ! »

Stupéfiant…

Et il est comment, au lit, le Monsieur ?

Un peu brutal, mais pas plus que ça. Et pas trop pervers.

Il aime surtout qu’on commence par lui masser les bijoux de famille avant de le mettre en forme avec une bonne fellation. « Mais après, c’est lui qui prend l’initiative. Ou alors, il se contente d’une petite masturbation quand il a pris sa dose de viagra ! »

Parce qu’il carbure au viagra ?

Oui.

Et après il parle un peu du pays quand il ne se précipite pas sous la douche.

Et dire qu’on l’envoie jusque-là pour piéger le futur président de son propre pays, alors qu’il est un abonné assidu aux parties scandaleuses malgré son grand âge !

Incroyable.

 

« Mais je peux te refiler l’adresse d’une « copine » de mon réseau qu’il voit parfois à New-York. C’est à Lille que je l’ai connue pour une orgie avec des notables locaux. Des hommes politiques, je crois. On se retrouvait chez l’un d’eux ou au Carlton du coin ! »

Pourquoi pas ?

« Mais je ne sais pas si elle voudra t’aider. C’est sous toute réserve. C’est une « hispanique » comme il les aime de temps en temps… Normalement il descend au Sofitel où il a ses habitudes quand il va voir sa fille. »

« Hispanique », aux USA, ça ne veut pas dire « latine-espagnole » qu’ils nomment des « latinos », mais bien métisse ou quarteronne.

 

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8 août 2012 3 08 /08 /août /2012 04:02

Florence

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Sur la route du retour, Paul passe à Brest : Le « Capitaine Haddock », toujours aussi chaleureux, son co-pilote improvisé du second vol du « 001 » l’a invité à la première navigation à Brest d’un trois-mâts barque de 83 mètres et il va pour lui proposer de rempiler pour le premier tour du monde en hypersonique et sans escale.

À part le premier pilote d’essai et lui, « l’Amiral » est le seul à avoir volé sur cet engin, de plus il a le mérite d’une longue expérience des vols polaires Paris-Fairbanks sur B747 cargo alors qu’il était commandant de bord à la compagnie « Air-Transe ».

Le détour sur le nouveau trois-mâts barque construit à Cherbourg vaut la peine. Il est tout-à-fait semblable aux voiliers-écoles allemands du début des années 1900, et a été financé par une grande entreprise du CAC 40 qui l’utilisera pour la formation de ses employés ainsi que pour sa communication.

Après la présentation d’une partie des officiers de bord et son inauguration en présence du Président de la boîte mécène, le navire sera mis à la disposition du groupement d’intérêt public regroupant les écoles maritimes françaises comme « l’École Navale », le « CIN de Brest », « l’École Nationale Supérieure Maritime » et les lycées professionnels maritimes.

Le premier d’une série de grands voiliers-écoles destinés à un « Erasmus maritime » qui permettra aux jeunes Européens de découvrir les régions maritimes de l’Union européenne en navigant d’un port à l’autre…

C’est d’ailleurs le principal objectif du projet « Euroclippers », un outil marin de prestige capable de porter haut les couleurs du pays sur toutes les mers du monde.

L’ambition de « l’Amiral » est aussi la réinsertion des jeunes marginalisés par la navigation en haute mer, en équipage, à bord de grands voiliers, comme il l’a inscrit dans les objectifs de l’association « Les Clippers de Normandie » qu’il a créée en 1993.

 

L’idée-maîtresse emballe l’ex-officier de marine Paul de Bréveuil : Il n’y a que du bon à espérer à embarquer des jeunes à bord de grands voiliers, la navigation à bord de tels navires, en haute mer et en équipage, ne peut qu’enseigner liberté, responsabilité, humilité, solidarité, altruisme et même innovation !

Pour « l’amiral », en revanche, le projet de Paul est complétement farfelu, une vraie idée de potache, mais pas question de perdre la primeur d’un tel vol qui restera dans les archives aéronautiques au même titre que la première traversée de l’Atlantique de Lindbergh !...

Il accepte donc et met en suspend ses projets du moment pour rester à la disposition de Paul.

 

Monsieur « Albert » ne lâche pas son « protégé » et lui fait faire une série de papiers d’identité et passeports, même un permis de conduire international, pour ses déplacements prévus aux States qui ne serviront à rien, mais peu importe : Il veut justifier de sa présence et de son utilité.

Première étape, L.A. sur le vol qui va jusqu’à Faaa-Papeete, Polynésie-française proposé par « Air-Transe ».

Le vol 066, qui se prolonge par le 676, départ 10 h 45, arrivée à 13 h 25 heure locale, après un vol de 11 heures et 40 minutes…

9 heures de décalage horaire dans les mirettes.

Comment font les équipages ? Ils changent à l’escale, direz-vous.

 

Et que ne fut pas la surprise du « discret Monsieur Albert », quand pour voyager incognito sous un patronyme d’emprunt, c’est tout l’équipage qui défile quand même pour saluer « Charlotte » et lui soutirer quelques autographes !

Paul a même droit à un long et remarqué passage du Commandant de bord à travers les allées, un type paraissant assez jeune s’il n’avait pas des cheveux blancs, dit aussi « rouflaquette » pour cause de moustaches proéminentes à la « Corbête », qui non content de lui offrir une coupe de champagne du bord, celui des premières classes, lui fait faire un tour dans le poste de pilotage.

En fait, sur ce vol, ils sont trois ayant grade de commandant de bord, même s'il n'y en a qu'un qui exerce la responsabilité ultime, qui participent aux relais des commandes du 747 sur ce long trajet. Plus un « commandant de bord contrôleur » chargé de vérifier l’aptitude professionnelle du commandant de bord en fonction, car le niveau des équipages chez « Air Transe », comme dans toute compagnie aérienne, est vérifié en continu par des séances de simulateurs et des contrôles en ligne.

Et Paul a droit au fameux « Si nous avons par malheur un amerrissage d’urgence à effectuer, on vous passe les commandes ! »

N’est-ce pas…

 

Mais ils comptent tous arriver vivants à destination et il n’y aura pas de problème particulier pour ce vol de routine, sauf une attente un peu longue au-dessus du pacifique.

Le mieux, question « passer incognito », c’est quand même l’arrivée organisée par les services de l’émigration à l’aéroport : Normalement, « Monsieur Albert » aurait dû en perdre son latin d’espion. Mais il a tenu le choc, façon résignée.

Une escouade d’uniformes les attend à la sortie de l’avion, poignées de main et larges sourires avenants (un coup préparé par l’équipage) : Ils sont tellement fiers que le seul français double détenteur de la Médaille du Congrès et de la Liberté foule enfin le sol Californien, pour qu’ils lui en offrent même un vin d’honneur !

Eux en sont encore au café-bière, Paul, plonge dans le cognac local à très petites doses…

Ambiance.

En fait, ce n’est pas la première fois qu’il y vient en Californie, puisqu’il avait déjà fait des virées depuis les bases aériennes secrètes de l’US-Air-Force du Nevada assez proche pour cet immense continent, mais par la route à travers la montagne.

« Discret » il avait dit « Monsieur Albert », discret !

Une belle réussite puisque Charlotte et Aurélie se sont faites un malin plaisir d’accueillir également en grande-pompe leur ex-associé pour la soirée de vernissage de l’exposition de photos d’Aurélie : Toute la presse locale a été convoquée pour la « première » de l’expo : Un « héros-local » qui se déplace du vieux continent, juste pour admirer ses œuvres, c’est un sacré coup de publicité !

Mais tout autant pour la petite communauté des « frenchies » qui triment dans le coin.

 

C’est à cette occasion qu’il retrouve Florence Chapeauroux, l’architecte du grand Maître de la Guilde internationale des orfèvres et joailliers avec laquelle il a travaillé en 2006[1]de mars à juillet à Calvi pour l’exposition de la Guilde dans les grottes de Pietramaggiore, expatriée depuis jusqu’en Californie.

Florence, c’est un cas.

Mignonne, un visage angélique aux pommettes saillantes, une jolie bouche bien dessinée, de longs cheveux soyeux et bruns, légèrement bouclés, des yeux noisette en amende, la trentaine accorte, elle avait été détachée sous la pluie pour dessiner et conduire les travaux d’aménagement desdites grottes où devait se tenir l’expo internationale qui a pu réunir en ces lieux hyper-sécurisés quelques 50 millions de dollars de bijoux divers.

Ceux qui ont lu ou vécu les événements de l’été suivant, naturellement se souviennent parfaitement de ce qui a pu s’y passer.

D’ailleurs Paul y a fait la connaissance de l’actuaire de la compagnie de réassurance, « Charlotte », la vraie, tout juste jetée par son ex-boss qui gérait le contrat, après avoir embarqué en « bateau-stop », et sur les quais du port Xavier Colonna, « Aurélie la géante » photographe sans les clichés de laquelle ils n’auraient pas pu retrouver le butin.

Une enquête compliquée, d’autant mieux que sur fond de guerre des polices, Paul avait pu tâter de la « garde-à-vue » grâce aux excellents talents de Scorff, patron du SRPJ du coin à l’époque.

 

On se rappelle d’ailleurs que c’est à cette même époque et tout juste après, que Paul a pu refiler sa « mise en congé » de chez EADS pour avoir été détaché à la SNPE, et après avoir fait l’audit de la MAPEA[2], dont il deviendra, dès le mois d’octobre suivant, le Directeur Général-associé détaché de l’héritière Nivelle en charge de redresser l’activité de la boutique de poudres à missiles.

Les fesses entre-deux chaises, il avait accepté la mission de délégué général-adjoint par intérim, en charge de préparer la convention biannuelle des joailliers de la Guilde et on lui avait collé entre les pattes Miss Florence, complétement perdue en milieu Corse, qui s’est distinguée à chaque occasion par ses contre-sens bouleversants.

Elle venait d’échouer par deux fois au concours des architectes des Bâtiments de France, avait décroché grâce à son fiancé de l’époque, lui-même architecte attaché à un cabinet international sis à San Francisco, cette mission perdue loin de tout sous les pins de la pinède de bordure de plage de la station balnéaire balaninaise.

Personne n’imagine comment ça peut se passer avec les entreprises générales du bâtiment dans cette île magnifique : Mais avec la poigne de Paul et l’appui de la municipalité, qui voyait dans ce projet de réunion internationale une occasion de faire connaître ce bout de Balagne, ils y étaient arrivés et dans les temps.

Mais c’est une autre histoire.

 

En revanche, Paul se souvient très bien de cette fille, pudibonde d’aspect, alors qu’elle a ce qu’il faut là où il faut pour jouer de la « bombinette-atomique ».

C’est qu’elle s’emmerdait ferme dans son petit deux-pièces loués en bordure de plage inaccessible quand le temps est à la pluie et à la tempête, à crayonner des plans et croquis dans tous les sens, ou pendue à son téléphone avec son « fiancé » californien qui lui manquait sévère, penchée de tout son long sur sa planche à dessins qui mangeait tout la pièce principale quand elle était mise à plat, les fesses rebondies et souples à portée du regard.

Paul passait au moins une fois par semaine, et en général en fin de semaine ou le week-end, pour suivre l’avancée des travaux et repartait sur le continent le lundi ou le mardi pour organiser le reste la convention-exposition prévue en août.

Car c’était un sacré boulot que de tout organiser et de « sécuriser » le déplacement d’autant de bijoux à la fois, à exposer en même temps.

 

Bien sûr, son aventure avec Caroline Veyle, la fille du Délégué Général avec lequel il travaillait en semaine à Paris, occupait son horizon affectif du moment, d’autant mieux que « future-belle-maman » faisait parfois des descentes impromptues dans sa maison à embellir, prêtée pour l’occasion de la biennale, et qu’elle « testait » en permanence Paul quand ils se croisaient sur place, en parfaite garce qu’elle a toujours été.

L’autre étant « fiancée », et ne parlant que de ça quand elle ne bossait pas, il avait tendance à se retenir, quoiqu’elle semblait prendre plaisir, très dissimulé faut-il rajouter, à ces séances de travail en commun.

Toutefois, les aller-et-retour autour de la table à dessin juchée au milieu de l’atelier improvisé bien trop étroit, avait tendance à lui « mettre le feu ».

Au début, quand elle était allongée sur sa table, croupe offerte, il se contorsionnait pour ne pas l’effleurer après mille excuses préalables.

Puis, les excuses ne venaient qu’après avoir « forcé » le passage le long du mur, le sexe à chaque fois bien tendu quasi-instantanément.

Enfin, vint le jour où elle tendait encore plus les fesses vers les partie génitales de Paul en se reculant légèrement quand il passait derrière elle, tel qu’il bandait rien qu’à la perspective de recommencer l’exercice d’aller chercher un crayon, une calculette ou une règle sise à portée de main de Florence, mais pas de la sienne.

Et un matin, alors que Paul arrivait de son hôtel pour faire le point de quelques détails et exigences des assureurs, il eut la surprise agréable de la voir ayant abandonné son sempiternel jogging informe, parfois mal ficelé tel qu’il lui voyait le haut du string et de la raie des fesses en la surplombant, au profit d’une petite jupette-courte à plis sobre.

Et celle-ci s’est soulevée quand il a dû passer derrière elle pour aller vers le bureau où gisait le dossier qu’il voulait consulter.

« Excusez-moi. Je vous remets en place » dit-il en tirant la jupette le long de la cuisse tendue.

« Faites, faites, si ça peut vous soulager ! »

Enfin, ce n’est pas ce qu’elle voulait dire…

Car si elle voulait vraiment le soulager, il y avait bien un autre moyen. Et « tendu » comme il était, il n’a pas pu résister dans le mouvement de retour suivant : Il a soulevé la jupe de l’autre côté de la table à dessin, elle l’a coincé encore un peu plus contre le mur pour vérifier l’état de la verge de Paul. Et celui-ci a abusé sensuellement et abondamment de la situation, sans prendre d’autre précaution que de tirer sur la « ficelle » du string qui le gênait.

Florence, détrempée avant ou pendant, toujours sur sa table de travail, griffonnant d’une main, s’agrippant à un bord de la table de l’autre à en chiffonner ses papiers, bouche mi-ouverte peut-on imaginer, puisqu’il a remarqué après coup des traces de salive sur ses plans, sans un râle… juste une accélération de la respiration !

Explosif !

Paul, les tempes et les sens en feu finit par se retirer son ouvrage achevé et se désole de ne pas avoir fait jouir sa partenaire : « Je suis désolé (sous-entendu de s’être un peu trop précipité), mais c’était vraiment irrésistible ! »

Et Florence, dont c’est une des particularités de toujours dire des bourdes pas croyables quand il ne faut pas, de répondre en reprenant difficilement sa respiration : « Ce n’est pas grave. Ce n’est rien. De toute façon je n’ai rien senti ! »

Authentique.

« Enfin, ce n’est pas ce que je voulais dire. Ce n’est pas grave ! »

Un coup à rentrer dans les ordres et faire vœux de chasteté éternelle…

 

Pour poursuivre la lecture des chapitres suivants, cliquez sur le lien « Suivant », à droite sous ce billet

   

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[1]Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : « Le feu », à paraître aux éditions I-Cube.

[2]Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : « Ardéchoise, cœur fidèle », à paraître aux éditions I-Cube.

 

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 04:02

Monsieur Albert

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

« Docteur de Bréveuil, je présume ? Riririri ! »

Et il trouve ça drôle, le « poète » ? Il se présente.

« Je vous offre un verre pour vous en remettre ? »

Riririri ! « On va chez vous. Passez devant. Je vous suis de loin, ririririri ! »

Là, très curieusement, pendant que Miho est priée de dégager les lieux et que Paul sort les verres, les glaçons et quelques bouteilles, le « petit-gros » sort une sorte de boîtier qui fait « bip-bip » et circule à travers de tout le loft en le pointant dans toutes les directions, y compris vers le plancher et le plafond.

Verdict : « Il y a des mouchards chez vous. Riririri ! Mais je présume que votre chat en est aussi doté. Riririri ! »

Le chat des voisines porteur d’un microémetteur ? Riririri, hein !

 

Qu’ils s’en vont aussi sec vers le boulevard Saint-Germain jusqu’à remonter la rue Monge sur un bon bout de chemin, l’un suivant l’autre d’une petite dizaine de mètres sur le trottoirs d’en face, laissant la place à Miho qui poireautait sur le trottoir à bouquiniers installés en surplomb de la Seine, avant d’entrer tour à tour dans un café situé en face de l’église Saint Nicolas du chardonnay, haut-lieu de l’intégrisme-conservateur du culte catho parisien selon Pie XII, à deux pas du bâtiment de la mutualité gérée par la MNEF (le syndicat d’étudiant à vocation gauchiste).

(NDA : Pour la fluidité de la lecture, l’auteur de cette prose, propose unilatéralement d’ôter (presque) tous les « riririri » suivants : C’est assez agaçant comme ça et parfaitement ririri-dicule à écrire… Alors à lire, sans doute bien plus !!!)

 

Pourquoi toutes ces précautions.

« Il faut que vous sachiez deux ou trois choses, Docteur de Bréveuil. »

Pourquoi docteur ? Il veut lui en mettre plein la vue le « ririririri » ?

Et voilà le « petit-gros-petit-chauve » qui commence sa première leçon. Il y en aura d’autres à tout bout de champ.

« Un bon agent-secret, c’est un agent vivant. Mort il ne vaut plus rien que des emmerdements.

Un bon agent-secret, c’est un agent vivant libre de ses mouvements. Entravé ou découvert, il est quasiment mort et rendu incapable d’opérer utilement. Il ne vaut plus que des emmerdements.

Donc, un bon agent-secret, c’est un type discret, doté de préférence d’une bonne couverture, pour rester vivant et opérationnel et qui fait faire plutôt que faire lui-même.

Vous saisissez ? » (riririris).

Paul n’est pas un agent-secret.

« Ça, je ne vous le fais pas dire. Votre logis-PC est sous écoute, j’imagine que vos téléphones le sont également. Vous abriter un agent nord-coréen jusque dans votre cuisine, vous logez comme par hasard à côté de contacts du Mossad et on vous a vu carrément avec un haut dignitaire de la CIA. »

Il en oublie les anglais et sans doute les canadiens.

« Question discrétion vous avez tout faux ! » (riririris)

Style, qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de vous, docteur ?

 

« Je vais vous expliquer : Notre employeur commun veut que les russes et les chinois viennent à moi. J’ai mission d’aller en Chine me faire offrir une petite démonstration de leur nouveau chasseur de troisième génération plus, le J20. Et ce n’est pas avec du vinaigre qu’on attrape les mouches : Alors il est prévu que je leur en mette plein les yeux pour les faire sortir du bois.

À vous d’assurer l’identification des réseaux dormants, d’assurer tant faire ce que peu, à la fois ma sécurité et de me fournir les moyens logistiques sans même émarger au budget de la Nation !

C’est votre mission et c’est sans poser de question ! »

L’autre, il en perd son latin et surtout l’usage momentané de ses « riririri ».

Ce qui fait des vacances…

Pas longtemps, bien-sûr : Chassez le naturel, il revient au galop !

« Maintenant, si vous refusez, et on peut comprendre, je ne vous en tiendrai pas rigueur. Mais puisque vous êtes là, vous allez au moins me rendre un petit service : J’ai à la maison un sex-toy à destination de notre Président de la République. Ne soyez pas surpris et gardez pour vous ce que je vais vous dire, parce qu’ils sont capables de tout pour que ce si grand secret d’État ne s’évente jamais. Il en va de nos deux vies. »

Là, l’ex-gendarme, il en reste coi. Totalement. Même pas l’ébauche d’un « ririririri ».

« Monsieur notre locataire Élyséen, vous n’êtes pas sans l’ignorer estime-je, a marié sa troisième épouse. Pas que pour la gaudriole, parce que elle, elle veut un enfant de lui.

Seulement voilà, Monsieur l’a un peu trop courte pour la cheminée hors norme de Madame et il ne jute plus aussi fort qu’a ses 20 ans. Résultat, il ne l’a pas encore encloquée, ce qui la chagrine sévère. Je me serai bien proposé pour suppléer à la tâche, voire de proposer quelques amis qui en pincent pour la belle. »

Là, Paul pense au « Capitaine Haddock » dont il sait qu’il n’aurait pas été insensible à la perspective.

« Alors, sur les bons conseils de quelques bons amis, il s’est décidé à acheter un greffon qu’il a payé 50.000 dollars à des mexicains.

Ma source, qui confirme la réalité de mon dire, n’est rien d’autre que les services de police Canadiens où se trouvait l’institut qui devait convoyer le greffon venu de Chine, assortie de la confirmation du fameux « haut-dignitaire » de la CIA qui a eu entre les mains le rapport du toubib mexicain. Ne me demandez pas comment, je ne sais pas.

Mais pour faire plus sérieux et plus couleur locale, j’ai eu droit à deux attentats contre quelques-uns de mes intérêts sis au pays, j’ai été viré de la boîte que je dirigeais et qui a comme principal sous-client le ministère de la défense, d’une fondation gérée pour le compte du même ministère et de mes fonctions officieuses pour les services de Matignon.

De quoi « faire sérieux », n’est-ce pas !

Dois-je vous faire un dessin ? »

Non : Il digère l’information.

 

« Je vous précise par ailleurs que pour me laisser le temps de réunir les fonds à un remboursement de l’avance payée un peu légèrement par qui vous savez pour sa bite toute neuve, j’ai demandé des délais et que du coup on m’a refourgué en contrepartie cette mission hallucinante d’aller jusqu’en Chine pour tâter du J20. La preuve : Vous en avez été mobilisé pour me soutenir ! »

Trop fort, la tête de « l’ex-keuf ».

« Sans ça, j’aurai déjà renvoyé depuis longtemps la nord-coréenne dans les prisons de Guantanamo, je sauterai autre chose que mes voisines de palier et ailleurs, vraisemblablement sur quelques plages ensoleillées des îles des mers du sud, croyez-moi, au lieu de vous infliger cette « mission contre-nature ». Vous suivez toujours, là ? »

Il a du mal. Manifestement.

« Et c’est là où vous allez me rendre service. C’est que je suis allé jusque chez un de mes potes-pornocrates patenté lui taxer ladite prothèse qui rallonge le pénis quand on l’enfile comme d’un préservatif troué.

Avec la consigne d’utiliser le machin en position de « levrette-piquée », sans se tromper d’orifice, madame sur le ventre, cambrant les hanches au maximum et monsieur s’enfonçant dans les grandes Jorasses de madame, à la verticale avec le machin autour du zizi.

Est-ce assez clair pour que vous portiez le mode d’emploi et son orthèse à un dénommé « Jacques Chirac » ou à un de ses chefs, qui n’a rien à voir avec un quelconque ancien Président, mais fait partie de ce qui me semble être un « service qui n’existe pas », quelle que part comme d’un « cabinet-noir » élyséen, et le tout de la part de « Charlotte ». Est-ce bien compris ? »

Un fois ce service rendu, il décidera de poursuivre la mission ou de laisser tomber.

Et ils retournent selon le même procédé de la file indienne « à-dix-mètres », sans un mot de plus.

Une fois le paquet remis, « Monsieur Albert », laisse tomber : « Si vous vous foutez de moi, vous ne me revoyez plus jamais ! »

Comme ils se reverront, c’est que la remise du paquet et du mode d’utilisation s’est bien passée.

D’autant mieux, mais on ne le saura que plus tard, que Madame a pu mettre au monde une fille en octobre suivant.

Paul aura tiré un chèque de 50.000 dollars remis dans la corbeille de naissance de « Juilietta », chèque qui ne sera d’ailleurs jamais encaissé jusqu’à l’extinction du délai de prescription.

 

Entre-temps et avant son départ pour les States, Paul se fend d’une soirée électorale en province.

C’est que les élections cantonales sont prévues pour mars prochain (où Lacuistre sera réélu dans son canton) et que déjà le candidat-sénateur Philippe du même nom se prépare à sa réélection aux sénatoriales de septembre 2011.

Il lui faut donc « chauffer les salles » à ses soutiens du suffrage indirect.

Un bonhomme âgé au physique assez sec des mal-baisés, desquamant à qui-mieux-mieux, et déclamant sur le ton cassant des gens qui savent tout sur tout et ont des convictions idéologiques fracassantes qui plaisent au « bas-peuple » qui aime qu’on le flatte dans son « bon sens » paysan.

Autrement dit, ses « bas-instincts »…

La salle du théâtre municipal est un peu trop grande, même s’il n’est pas facile de se garer dans le « pays », pour vraiment « chauffer », mais l’acoustique est excellente.

Et les auditeurs ne sont finalement là que pour applaudir aux bons mots du sénateur local qui globalement n’a pourtant aucun charisme, mais se fait filmer sous les hourras !

Ce doit être bon pour son image.

 

Et le voilà qui expose ce qu’il croit bon pour le pays : En vrac, sortir de l'Euro pour un retour au Franc. Mais tout de suite pour dévaluer ce dernier « afin de rendre compétitives les entreprises »…

Qui achèteraient leurs matières premières importées comment au juste ?

Majorer les cotisations salariales et patronales pour les étrangers. Favoriser les investissements directs étrangers en France.

Avec un franc dévalué, pour quelques heures de salaire américain, ils pourront en acheter des entreprises françaises, les retraités ricains !

Mise en place de droits de douane différenciés pour favoriser la production nationale.

Mise en œuvre de la préférence nationale à l'embauche via diverses mesures de taxation du travail des étrangers (applaudissements !).

Obliger au remboursement, par les entreprises qui délocalisent, des aides ou subventions qu’elles ont reçues (re-applaudissement).

Instaurer la préférence nationale pour les prestations sociales, les allocations familiales notamment, réservée aux familles nombreuses françaises avec une augmentation des cotisations d'assurance Maladie et de l’assurance Chômage pour les étrangers (applaudissements !).

Il faut dire que c’est à ce moment-là qu’il vient à Paul une idée lumineuse pour ce type, resté célibataire et sans enfant qui a commencé son discours par affirmer qu’il sera le paterfamilias de tous les français pour leur rendre leur dignité et interdire l’avortement….

Le con !

 

« Le RMI ainsi que l’AME doivent être supprimés pour les étrangers »

La réforme du droit de la nationalité avec notamment suppression de la bi-nationalité et déchéance de la nationalité pour les délits graves commis par des personnes naturalisées depuis moins de 10 ans. L’expulsion des délinquants multirécidivistes étrangers.

Les « nés-locaux », niet !

Un rétablissement du contrôle systématique aux frontières consécutif à une sortie de l'Espace Schengen, la mise en œuvre de moyens importants de lutte contre l'immigration clandestine, l’expulsion automatique de tous les étrangers en situation illégale, la suppression du regroupement familial, la réduction de la durée de la carte de séjour de 10 à 3 ans.

Il veut instaurer une présomption de légitime défense pour les forces de l'ordre faisant usage de la force, mais aussi l’amélioration des moyens de la police et de la gendarmerie et la revalorisation de leurs salaires : « Je veux des forces de l’ordre motivées à faire correctement leur travail sans entrave pour assurer la sécurité de vos personnes, vos femmes, vos enfants, les vieillards et de vos biens ! » (Applaudissements !)

« Il faut implanter des commissariats dans toutes les zones sensibles, décharger les services de police des tâches administratives, fermer les mosquées sous la coupe d’obédiences intégristes et recruter 20.000 policiers de plus ! » (Applaudissements !).

 

Sortir de l'OTAN, de l'Eurocorps, refuser la coopération au sein d‘Europol et Eurojust, augmenter le budget de la Défense nationale, rétablir un service militaire volontaire de six mois et recruter 170.000 soldats supplémentaires. « Se retirer des juridictions pénales internationales, défendre la Francophonie partout dans le monde en commençant par nos banlieues et cités ! » (Applaudissements !)

Recruter 8.000 magistrats, revaloriser les moyens et réhabiliter les locaux des services judiciaires, réformer l’École Nationale de la Magistrature, « interdire le syndicalisme pour bannir la politisation de la magistrature ! » (Applaudissements !)

Réhabiliter la notion de peine prompte et incompressible « et la peine de mort ! » (Applaudissements !).  

Abaisser la majorité pénale de 18 à 15 ans et construire 125.000 places de prison (Applaudissements !).

Et le tout à l’avenant : Un discours qui ferait presque passer les frontistes pour d’aimables gauchistes !

 

C’est tel que Paul ne peut s’empêcher d’aller vers le Monsieur, armé de son plus « chouette sourire » de faux-cul, de l’approcher et d’avoir un aparté avec le sieur en fin de soirée.

« Rétablir la peine de mort, Monsieur le Sénateur, notamment pour les crimes odieux, le viol de nos filles et de nos compagnes, j’admets que c’est particulièrement séduisant. »

Surtout quand c’est du fait de ces voyous d’immigré qui se croient tout permis dans notre pays d’accueil !

Faut admirer le procédé.

« Naturellement Monsieur le Sénateur. Paul de Bréveuil, fils d’un juge d’instruction assassiné, Monsieur le Sénateur. Industriel et capitaine de frégate de réserve. Voyez-vous, je crois que tout criminel mériterait la peine capitale, surtout quand il est en charge de la gestion de prison de femmes de notre belle République. Voyez-vous ce que je veux dire ? »

L’autre blêmit. Son regard s’affole de droite et de gauche. Puis il se reprend. Et fixe Paul, yeux dans les yeux, en attendant la suite que Paul laisse traîner un peu avant de lâcher :

« Rassurez-vous Monsieur le Sénateur, je n’en ferai pas plus ni n’en dirai mot à qui que ce soit ! Et je suis un homme de parole, croyez-moi.

D’ailleurs, vous ne me reverrez plus jamais non plus.

Mais moi, je vous suis de l’œil de Caïn, à voir jusqu’où irez-vous donc !

Mes respects républicains, Monsieur le sénateur. »

Et il lui tourne le dos, le laissant tétanisé d’effroi.

 

Le gusse a de la ressource. Il a poursuivi sa séance de salutations viriles, les bises aux dames de l’assistance sous des tonnerres d’applaudissements.

Plus tard, bien plus tard, Paul s’est fait tancé par la juge Trois-Dom en mal de sensations sensuelles. Qu’était-il allé foutre dans ce bled perdu de province à menacer un sénateur en campagne ?

Poursuit-il toujours « sa » vengeance ? Quelle vengeance ?

« Mais non, douce Hélène-chérie, mais non ! Quand celui-là tombera, parce que j’ai lu dans ses yeux qu’il tombera, je t’assure que je serai très loin de lui. Est-ce que ça te rassure, au moins ? »

Il n’empêche, « Monsieur Albert » lui en fera aussi la remarque après son retour des USA.

« Vous aidez dans vos démarches pour le compte du gouvernement et au nom de l’intérêt supérieur de la raison d’État, pas de problème, riririri. Par contre, je ne peux plus rien pour vous si vous suivez un calendrier personnel qui diverge avec ces objectifs, riririri. »

Il fait allusion à quoi ?

À ce fameux soir : C’est dire si Lacuistre a pu avoir peur. Pour que ça redescende comme ça par deux canaux aux antipodes de la hiérarchie administrative du pays, il a fallu que ça remonte très haut.

Et comme il est plus « solide » qu’un mourant alité ou qu’un cinglé qui voit le diable venir lui prendre son âme, il en faudra bien plus pour l’abattre.

C’est comme ça que Paul envisagera le scénario qui perdra le commanditaire de l’assassinat de son père.

 

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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 04:02

Le « cousin » Lev

 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.

Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Mais ce n’est pas le seul objet de la soirée. Si Marie-Claire a pu gagner son pari sur sa « coloc’ » ce soir-là, en fait, la soirée a commencé à s’épuiser pour que « Lev » (un diminutif), le cousin de Nathalie puisse entretenir Paul sur le balcon.

« Lev », c’est un type normal, à l’allure athlétique des chats-souples et agiles sur patte. Tout-à-fait le profil qu’il faut, tel que quand il indique à Paul être un agent du Mossad envoyé exprès de Tel-Aviv Ben-Gourion sur le vol direct de l’après-midi d’El-al spécialement pour le rencontrer, Paul n’est pas vraiment surpris.

« Je n’irai pas par quatre chemins », dit-il en parfait français, sans une once d’accent. « Vous n’imaginez pas combien votre vol au-dessus de la Tunisie nous a intrigué ! Je suis venu vous proposer de venir nous exposer en quoi sont faites les céramiques de votre prototype et éventuellement envisager une collaboration entre nos deux pays via nos universités. »

Laquelle ? Paul n’est attachée à aucune !

 

« Je veux dire dans le cadre de coopération avec votre école polytechnique et nos instituts de recherche, par exemple. »

Et il continue.

« Je me suis laissé dire que vous étiez à la recherche d’un travail. On pourrait même envisager de vous intégrer dans nos laboratoires technologiques. Ils sont particulièrement dynamiques, très bien équipés et nous sommes à la pointe des innovations en matière de drone. Là encore, je me suis laissé dire que ça pourrait intéresser votre gouvernement. »

Le coup de la fibre patriotique ?

« Vous savez que je ne suis pas juif ? »

Ils ne sont pas aussi sectaires qu’une propagande islamiste et antisémite l’insinue, affirme-t-il.

« Je vais être honnête avec vous : Si c’est de « l’officiel » comme vous le prétendez, il faut en passer par nos gouvernements. Sachez que je suis en mission : J’ai deux choses à faire avant de répondre oui ou non, à vous, à d’autres, voire mêmes à vos collègues américains qui m’ont déjà fait la même proposition. »

Lesquels ? Paul esquive en répondant à côté.

« D’ici Noël, je suis prié de faire faire un tour du monde hypersonique à ce prototype qui vous intrigue. Je prépare actuellement un vol sans escale qui fera date. Moins de douze heures pour passer les deux pôles géographiques et revenir à proximité du lieu d’envol… »

Il en reste bouche bée un court instant.

« C’est possible ? »

On ne le saura que quand ce sera fait.

« Et la seconde, c’est d’en profiter pour débusquer les réseaux dormants d’agents secrets qui se manifesteraient éventuellement après l’exploit, si j’y parviens ! Vous êtes le second à tomber dans le piège, mais pas le plus intéressant, avouerai-je. On cherche plus gros, naturellement ! »

Un peu sur la défensive, il dit comprendre. « Il n’empêche, notre proposition tient quand même. Et si vous me dites qu’il faut en passer par nos gouvernements et ambassades respectives, nous le ferons si ne me fermez pas la porte pour d’autres raisons. »

On verra. « Pour le moment, je n’en sais fichtre rien. On peut toujours prendre date pour après mon tour du monde. Si j’en reviens. »

Mais pourquoi le faire, si c’est dangereux, alors qu’on peut lui procurer tout de suite une chaire, des revenus et un laboratoire ?

 

« Risquez votre vie et vos compétences, pour « appâter plus gros », est-ce bien utile ? »

Encore un qui n’a pas compris qu’une parole donnée, même à un directeur de la CIA, est une parole donnée : Il a eu assez d’emmerdements jusque-là pour ne pas avoir envie d’y retourner.

« Je vais vous appâter encore plus, excusez-moi l’ami Lev : Je vise plus haut. Je vise les étoiles avec un prototype « double-zéro-deux », que je ne sais même pas si les USA peuvent y adhérer, ni si EADS ou n’importe qui en Europe peut être intéressé. »

Les étoiles ? Un « 002 » ?

Un 150/200 tonnes en deux véhicules habités dont un en orbite.

« Mais je vous réserve dans la foulée un « 003 » capable d’aller encore plus loin, sous et sur les eaux, d’évoluer dans l’atmosphère et dans l’espace circumsolaire. Tout ça pour des budgets infiniment moins onéreux que les programmes spatiaux actuels. »

Incroyable ? Paul se moque-t-il ?

« Sans vouloir vous envoyer sur des traquenards, vous devriez vous intéresser aux « Z-Machine », aux moteurs sur-unitaires, aux techniques des plasmas, à la miniaturisation des accélérateurs de particules, à toutes ces choses que vos savants savent déjà faire : Il y a des applications possibles pour que l’Homme s’échappe de sa planète à moindre coût tel que l’espace devienne sa prochaine banlieue touristique… »

Paul ne sait pas s’il a mis l’autre en érection intellectuelle en évoquant des choses qui lui échappent. Mais, il lui laisse sa carte.

« Je rapporte. Et si votre décision en dépend, nous attendrons de voir ce vol historique. Vous savez que si vous le conduisez à bien, vous rentrerez dans la légende aéronautique ? »

C’est justement ce qui est recherché : « Et puis ça flatte mon ego surdimensionné. Donc je le ferai. »

Là-dessus Nathalie s’approche. Ils échangent quelques mot en hébreu (ou en yiddish ou encore n’importe quoi d’autre incompréhensible pour Paul) et Lev prend discrètement congé non sans avoir lancé un « Shalom » amical à l’adresse de Paul : « Je vous confie ma cousine. Prenez-en grand soin ! »

Ça veut dire quoi au juste, ça, « prenez-en grand soin » ?

 

Elle, elle a une idée très précise de la façon de prendre soin d’elle…

« Tu sais que tu es perdante à ton pari avec Marie-Claire. Je n’ai pas pu lui refuser quoique ce soit. »

Elle sait, et ça la contrarie beaucoup. Du coup elle réclame une « juste compensation »…

S’il en est encore capable.

La soirée s’est un peu éternisée. Mais à force de danses suaves, elle finit par obtenir ce qu’elle veut, elle aussi.

Après les toits, la table de la cuisine !

 

(Aparté n° 27)

 

Heureusement que Mylène, fatiguée et Miho qui faisait tapisserie, sont rentrées entre-temps. L’une dort dans la chambre du haut, l’autre dans celle du bas et Paul aurait vraiment fini sur les rotules s’il n’avait pas été dormir dans le canapé.

Parce que les deux colocataires ont un tempérament de feu. C’est assez drôle d’ailleurs pense Paul avant de s’endormir.

L’une diverge de l’œil, a la chevelure de feu, la hanche large, la peau claire, le sein frémissant en forme de demi-pomme avec un joli bouton rose au bout et des fesses molles ; alors que l’autre a le teint mat, la taille fine, les fesses rebondies et ferme, la poitrine plus lourde et également ferme orné de deux jolis tétons bruns, épais et larges. Et si l’une ferme les yeux en te serrant très fort, la seconde rigole tout le temps, comme si on la chatouillait avant de finir par râler fort comme une bête qu’on égorge au point que l’un des invités s’est précipité pour mâter, se demandant bien ce qui se passait dans la cuisine : Il a dégagé vite fait sur geste bref mais impératif de Paul, en refermant bien la porte derrière lui !

 

Cette semaine-là se termine par la mise en place du dispositif financier définitif de l’opération « caisses de whisky », exposé par la suite, la préparation des opérations d’emballages et déballages-remballages et quelques retours de sucée.

Paul contacte en effet Charlotte, la vraie, par SMS.

Les Miss se sont posées en Californie, à Los Angeles, non pas parce que « c’est moche », ni pour cause de la proximité de George Clooney – elles sont lesbiennes – ou de quelques autres stars d’Hollywood, mais parce qu’elles ont jeté leur dévolu sur une boîte de sécurité informatique désertée par ses dirigeants-fondateurs appelés à vivre dans les fastes de la « Silicon-Valley » et le sillage des fans de Zuckerberg et de son « fesses-book ».

Une boîte qui fait des audits de virus informatiques pour quelques grands-comptes nationaux et internationaux, et plusieurs milliers d’abonnés locaux : Elle « télé-sonde » et « télé-analyse ». Même que « DD » leur serait bien utile : Il lui en causera pour rendre service. Comme c’est déjà une exilée du Mali, un océan de plus ou de moins, c’est elle qui choisira.

D’argent, elles n’ont pas besoin : Ça tourne pour elles, même si elles n’ont pas obtenu encore de carte de travail.

De toute façon, elles ne travaillent pas : Elles s’amusent. Aurélie s’est remise à la photographie, et va bientôt exposer, et Charlotte n’est jamais qu’actionnaire de sa nouvelle boutique.

 

Paul lui demande de retrouver la trace des « deux salopes » qu’elle n’a pas pu faire coffrer dans le temps, Carine et Claudine.

Pas plus de 48 heures plus tard, elles sont repérées à Washington, toutes les deux étudiantes dans les universités du district, mais allongeant, c’est le cas de le dire, leur fins de mois comme animatrices de l’agence « French Coco-girls » ayant pignon sur rue, une boîte d’Escort-girls cliente de la boutique de sécurité informatique de Charlotte, sous les pseudonymes de Jade et Florence.

Putes, quoi !

« Elles ne sont pas un peu jeunes, pour ça ? » questionne Paul.

Il faut dire qu’elles avaient déjà quelques prédispositions et talents en la matière à piéger plus d’un gogo, même que ça c’est très mal terminé pour l’un d’entre eux, dont on n’imagine qu’il a été surpris de tomber dans leurs rets alors qu’il n’avait pas le sou.

Passons, c’est une autre histoire[1].

Elles ont un site sécurisé pour leurs RDV vénaux.

 

Ce qui entraîne Paul à prendre contact avec quelques « alcooleux » locaux en la capitale fédérale : S’il faut vendre la distillerie écossaise, il s’agirait de prendre les contacts utiles pour désintéresser Lady Joan.

Il y a quand même 5 % de commission à la clé, soi-disant, et il est encore sans le sou.

Même si ce n’est plus pour très longtemps.

L’occasion faisant le larron, pourquoi ne pas joindre l’utile-mercantile à l’agréable-utilitaire ?

Et il organise son débarquement en la cité américaine pour la semaine suivante, avec escale préméditée entre les cuisses de l’aînée des deux sœurs, via internet.

 

C’est à l’occasion du shabbat des voisines que divagant sur un trottoir adjoint, il se fait interpeller par « Monsieur Albert ».Richard Albert de Ildut (ne surtout pas prononcer le « t » : Ça le met de mauvaise humeur !), l’ancien gendarme de l’ancien SEDEC, le service de contre-espionnage aujourd’hui fusionné dans la grande maison DCRI, le bonhomme annoncé par l’amiral.

Un type style « petit-gros », petit-gris, petit-chauve avec des cheveux trop longs et mal-soignés sur les bords, des vêtements élimés à en devenir « douteux » de propreté, sentant le tabac bas de gamme et l’alcool vinassé, et au « petit-rire » agaçant qui fait comme des « riririri » sortant à tout bout de champ d’entre ses dents serrées.

 

Mais un « champion » : Il fournira des matériels sophistiqués dont Paul n’aurait jamais pensé qu’ils existaient, des vrais-faux papiers plus vrais que les vrais, de l’acte de naissance à la carte d’électeur en passant pour tout le fatras, et des armes les moments voulus.

À condition de lui rendre l’ensemble après usage, de façon à faire disparaître toutes traces !

 

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[1]Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : « Contre-enquête : Carine & Claudine », à paraître aux éditions I-Cube.

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